Par : B. Shanee *

Le 4 mai 2017, le roi Salman bin Abdel-Aziz d’Arabie saoudite a émis un décret royal assouplissant les exigences concernant la tutelle (wilaya) pour les femmes. Le décret impose à toutes les institutions gouvernementales du royaume de fournir des services aux femmes sans exiger le consentement de leurs tuteurs, sauf dans les cas où le consentement est requis par la loi de l’État fondée sur la charia islamique [1].

Le décret, signé par le roi Salman en sa qualité de Premier ministre saoudien, est historique en ce qu’il lève plusieurs restrictions que le système de tutelle (wilaya) impose aux femmes. La loi de l’État saoudien exige explicitement qu’une femme reçoive le consentement de son tuteur (mahram) – mari, père, grand-père, frère ou fils – dans un nombre restreint de cas, comme l’obtention d’un passeport, la sortie du pays et la contraction d’un mariage. Toutefois, dans la pratique, on exige des femmes le consentement du tuteur par écrit pour presque toutes les interactions dans la sphère publique, comme la recherche d’un emploi, l’ouverture d’un compte bancaire, l’obtention d’un traitement médical, un procès (y compris pour violences conjugales), l’inscription dans un établissement d’enseignement supérieur ou un voyage dans les frontières du royaume. [2]

Au cours des neuf mois précédant la publication du décret, des militants saoudiens, hommes et femmes, avaient mené une campagne Twitter intensive pour protester contre le système de tutelle et son impact sur la vie des femmes, et exiger son abolition. Le décret a donc été accueilli avec enthousiasme par de nombreuses Saoudiennes sur Twitter, tandis que la nouvelle a été largement couverte par la presse saoudienne. Les réactions de la presse allaient de la joie et de l’espoir de la mise en application effective du décret à la critique de son insuffisance, vu qu’il ne garantit pas l’égalité totale entre hommes et femmes.

Lire le rapport dans son intégralité en anglais

*B. Shanee est chargée de recherche à MEMRI

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