Plusieurs expressions d’homophobie ont récemment été constatées au Qatar, où les relations entre personnes du même sexe sont interdites par la loi. Début février, la branche Doha de l’université américaine Northwestern a annulé un événement qui devait se tenir le 4 février 2020, avec la participation de Mashrou’ Leila, un groupe de rock libanais dont le chanteur principal est ouvertement gay et dont certaines chansons évoquent la sexualité, y compris celle des gays [1]. L’événement a été annulé suite à une campagne qatarie contre le groupe sur Twitter, l’accusant de représenter des valeurs opposées à celles de la société qatarie.

Selon certaines informations diffusées dans divers médias qatariens, l’événement a été annulé en raison de l’intervention de la Fondation du Qatar pour l’éducation, la science et le développement communautaire, dirigée par Sheikha Moza bint Nassir, mère de l’émir Tamim bin Hamad Aal Thani, qui supervise les universités étrangères du pays.

Alors que de nombreux Qatariens ont salué l’annulation de l’événement, certains sites web et utilisateurs de médias sociaux arabes ont fermement condamné cette décision. Ils accusent le Qatar d’hypocrisie, soulignant que cette décision est contraire à son engagement envers la Fédération internationale de football association (FIFA) d’éviter toute forme de discrimination, y compris à l’encontre des homosexuels, pendant la Coupe du monde de 2022 qui doit se dérouler au Qatar.

Un article paru dans le quotidien gouvernemental qatari Al-Sharq, le 21 janvier 2020, s’attaque pour sa part à un livre d’enfants présenté à la Foire internationale du livre de Doha et dont, selon le journal, l’objectif caché serait de défendre l’homosexualité. Selon l’article, la publication du livre en arabe participerait d’un complot pour répandre le « crime moral » et le « phénomène pathologique » de l’homosexualité – « très répandu en Occident » – dans les sociétés arabes.

En juillet 2019, un article paru dans Al-Sharq, du journaliste qatari Ahmad Al-Mohannadi, appelait à lutter par tous les moyens possibles contre la « perversion » de l’homosexualité qui se répandrait au Qatar.

Lire la suite du rapport en anglais

Note :

[1] Ce n’est pas la première fois que Mashrou’ Leila est censuré dans le monde arabe. En 2016 et 2017, la Jordanie a annulé les représentations du groupe dans le pays, affirmant qu’elles heurtaient la sensibilité du public et qu’elles étaient contraires aux valeurs de la société jordanienne. Voir Enquête et analyse de MEMRI n° 1342, Public Debate In Jordan On Freedoms And Values Following Ban On Rock Band With Gay Singer, 5 septembre 2017.

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