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L’amiral Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, a déclaré que tandis que les Etats-Unis pratiquent une « politique d’hostilité » envers l’Iran, avant et après la signature de l’accord nucléaire, et après s’en être retirés, « nous, en Iran, ne changerons pas notre politique – notamment notre politique régionale – tant que les intérêts des peuples de cette région ne seront pas garantis, en particulier en Irak, en Syrie et ailleurs. »

S’exprimant lors d’une interview accordée à Al-Jazira, le 26 mai 2018, Shamkhani a déclaré que la présence iranienne dans la région du Golfe « fait peur aux forces navales américaines ». Et d’ajouter que « la politique inébranlable de l’Iran dans le golfe Persique est de répondre à toute violation. […] Nous sommes prêts à affronter quiconque veut nous attaquer, que ce soit l’Amérique ou tout autre pays ». Extraits :

Ali Shamkhani : Ce que l’Amérique appelle sa « nouvelle stratégie » n’est, en fait, ni nouveau ni une stratégie. Cela ressemble plus à de l’intimidation, qu’ils utilisent pour imposer leurs conditions injustifiées. C’est exactement ce que nous, en Iran, rejetons. Au cours des quarante années qui se sont écoulées depuis la victoire de la révolution islamique, nous avons prouvé que nous ne cèderons pas devant un tel comportement séditieux. L’Amérique de Trump s’est retirée de l’accord nucléaire car l’accord n’a pas réussi à nous faire plier. C’est ce que voulait Obama. Il a déclaré haut et fort qu’il obtiendrait ce que les États-Unis attendaient de l’Iran, sans tirer une seule balle. […]

La plupart des analyses émanant de l’administration américaine ont abouti à la conclusion que la seule manière de refuser à l’Iran ses droits nucléaires passe soit par la guerre, soit par des sanctions. Concernant l’option de la guerre, l’Iran a une vaste expérience, qu’elle a acquise lors de la guerre qui lui a été imposée par l’Irak. Certes, les [Américains] sont capables de déclencher une guerre, mais il ne leur appartient pas de décider de son dénouement. En outre, une guerre ne peut pas détruire l’expertise nucléaire iranienne, qui est aujourd’hui entièrement locale. Une guerre qui mènera à l’utilisation d’armes non conventionnelles est une chose que nous ne voulons pas, naturellement.

Quant aux sanctions, elles sont inefficaces. Elles n’ont rien obtenu dans le passé et elles ne nous feront pas abandonner la technologie nucléaire pacifique aujourd’hui. Il était clair pour tous que notre technologie nucléaire pacifique s’est considérablement développée, du point de vue quantitatif et qualitatif, après l’imposition des sanctions. Cette technologie s’est mieux développée après, qu’avant les sanctions. Par conséquent, la guerre n’est pas une solution, et les sanctions non plus. […]

Nous continuerons d’aider le gouvernement syrien et de le soutenir aujourd’hui et dans l’avenir. Nous défendrons notre présence là-bas contre toute attaque. […]

Nous n’avons aucune raison d’engager de nouvelles négociations avec les États-Unis, qui violent tous les accords. Ils ont déchiré et détruit l’accord nucléaire. Est-ce un pays fiable, avec lequel nous pouvons engager de nouvelles négociations sur quelque sujet que ce soit ?

Concernant nos capacités balistiques, elles ne sont soumises qu’à nos besoins de défense. Par conséquent, notre programme balistique n’est pas négociable. C’est un programme à des fins défensives, non offensives, qui ne présente de danger pour personne. […]

Israël doit s’abstenir de viser nos forces [en Syrie].

Animateur : Et si Israël visait l’Iran en Syrie ? Y aurait-il des représailles ?

Ali Shamkhani : C’est une équation constante, qui ne changera pas. La Syrie et ses alliés ne laisseront pas couler en vain le sang de leurs martyrs. Israël le sait très bien. […]

L’Amérique n’a pas changé de politique vis-à-vis de l’Iran, ni avant, ni après l’accord, ni aujourd’hui, après s’être retirée de l’accord. Elle pratique une politique d’hostilité envers nous. Nous, en Iran, ne changerons pas notre politique – notamment notre politique régionale – tant que les intérêts des peuples de cette région ne seront pas garantis, notamment en Irak, en Syrie et ailleurs. Par conséquent, nous ne changerons rien à notre politique. […]

Animateur : L’Amérique prétend surveiller les mouvements iraniens dans les eaux du Golfe. Nous savons que ces eaux et la région du Golfe sont sensibles pour l’Iran, pour le monde et même pour les États du Golfe, en termes d’économie et de sécurité, ainsi que de navigation internationale. Cette surveillance américaine mènera-t-elle à une nouvelle politique iranienne dans les eaux du Golfe ? Ou bien l’Iran définit-il son rapport aux eaux du Golfe en fonction du président ? Quand Obama se trouvait à la Maison Blanche, nous avons vu l’Iran détenir un groupe de militaires de la marine américaine, alors qu’aujourd’hui, certains aux Etats-Unis affirment que l’Iran a changé sa politique dans les eaux du Golfe, et n’ose pas faire cela.

Ali Shamkhani : [Rires] Permettez-moi de vous dire quelque chose. Lorsque les Américains entrent dans le golfe Persique, depuis la mer d’Oman, ils se disent par radio qu’ils viennent d’entrer dans la zone effrayante. La présence de l’Iran dans le golfe Persique est authentique et naturelle. C’est pourquoi cette présence effraie les forces navales américaines. Nous sommes là pour défendre nos eaux territoriales et ne cherchons pas à provoquer autre chose. Nous ne l’avons pas fait dans le passé et nous ne le faisons pas maintenant. Mais nous sommes prêts à affronter quiconque veut nous attaquer, que ce soit l’Amérique ou n’importe quel autre pays. Notre politique inébranlable dans le golfe Persique est de répondre à toute violation, et à ceux qui ne respectent pas les lois internationales. Alors pourquoi les Américains craignent-ils notre présence dans le golfe Persique ? J’ignore la réponse à cela. […]

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