Avant-Propos

Dans le contexte de la crise mondiale du coronavirus, de la montée du complotisme, des populismes et des extrémismes dans le monde et en France notamment, MEMRI publie une étude en 10 parties sur l’antisémitisme en France. Cette étude de fond, réalisée ces derniers mois, présente l’évolution de l’antisémitisme en France en s’appuyant sur des exemples, des sondages d’opinion, des statistiques. Ci-dessous la 3ème partie.

·      Le passage à l’acte

Comme toutes les formes de haine de l’autre, l’antisémitisme se manifeste par des attitudes, des mots et des actes, les deux premiers pouvant ne pas être intentionnels en raison du conditionnement socioculturel de chacun.

En février 2015, soit un mois après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hypercacher, le journaliste israélien Zvika Klein se fait filmer par un complice en caméra cachée durant dix heures dans différents quartiers de Paris, coiffé d’une kippa (et accompagné d’un agent de sécurité). « Dans les zones touristiques, l’ambiance est relativement calme, mais plus nous nous éloignons et plus les regards haineux, les phrases lancées, les attitudes me font sentir très mal, pas tranquille », rapporte-t-il, en particulier dans les quartiers à forte population islamique : insultes, menaces, cris « Vive la Palestine ! », crachats. Il entend un enfant dire à sa mère voilée : « Maman ! Que fait-il ici ? Il ne sait donc pas qu’ils vont le tuer ? » Finalement, ils sont contraints de prendre la fuite. Le journaliste conclut : « Je sais que le gouvernement fait de son mieux pour protéger la communauté juive, mais Paris est une ville de moins en moins sûre pour les Juifs. Je ne pense pas que des no-go-zones existent. En revanche, oui, les no-Jews-zones sont malheureusement bien réelles [i] ».

Il n’est pas question ici de proposer une recension de tous les actes mais de donner une idée générale du type d’agressions auxquelles sont exposés de nombreux Juifs en France. On trouvera la liste complète des actes connus dans les rapports et ouvrages cités en notes.

Dans la terminologie du ministère de l’Intérieur français retenue ici, les actes se divisent entre :

  • les actions qui rassemblent les attentats ou tentatives d’attentat, les homicides ou tentatives d’homicide, les violences, les incendies ou tentatives d’incendie, les dégradations et autres formes de vandalisme ;
  • les menaces qui rassemblent les propos, gestes menaçants et démonstrations injurieuses, les tracts et les courriers.

On trouvera la liste des actes évoqués ci-dessous dans le dernier rapport du SPCJ et certains ouvrages qui ont fourni la matière première de cette étude [ii].

o   Meurtres et assassinats

Fort heureusement, de nombreuses tentatives d’attentat ou d’assassinat échouent. On rappellera pour mémoire l’attaque à la grenade d’une épicerie cacher à Sarcelles (nord de Paris), le 19 septembre 2012, qui ne fait aucune victime grave. L’enquête permet de démanteler une importante cellule terroriste disposant d’une « liste de structures israélites », potentielles cibles d’attaques futures. Toutefois, au cours des deux premières décennies du 21e siècle, douze personnes meurent en France parce qu’elles sont juives [iii] :

  • 2003 : Sébastien Selam (23 ans)

Disc Jockey, il est assassiné et mutilé à coups de couteau et de fourchette dans les sous-sols de son immeuble, le 19 novembre 2003, par Adel Amastaibou, son voisin et ami d’enfance. Amastaibou, qui avait été jugé auparavant pour menaces de mort contre un rabbin, a reconnu la nature antisémite de son acte en déclarant : « J’ai tué un Juif ! J’irai au Paradis », puis « Je suis content s’il est mort cet enculé, ce bâtard, s’il est mort, je suis trop content, ce putain de Juif, sale Juif. » Le caractère antisémite du crime n’est pas retenu par la justice. Après plusieurs séjours en hôpital psychiatrique Adel Amastaibou bénéficie d’un non-lieu pour irresponsabilité pénale en 2006 [iv].

  • 2006 : Ilan Halimi (23 ans)

Vendeur dans un magasin de téléphonie mobile, il est enlevé dans la nuit du 20 au 21 janvier 2006 pour obtenir une rançon par un groupe d’une vingtaine de personnes appelé par la suite le « gang des barbares ». Il est torturé à mort pendant plusieurs semaines. Lors de perquisitions, on trouve chez les ravisseurs des documents de soutien au Comité de bienfaisance et de secours aux Palestiniens, ainsi que du matériel de propagande salafiste [v]. Au téléphone, un ravisseur a récité une sourate du Coran à la famille d’Ilan Halimi [vi].

  • 2012 : Gabriel Sandler (4 ans), Arieh Sandler (5 ans), Myriam Monsonego (7 ans), Jonathan Sandler (30 ans)

Jonathan Sandler est professeur dans une école juive toulousaine où sont scolarisés ses deux enfants, Gabriel et Arieh. Le 19 mars 2012, ils sont tués ainsi que la fille du directeur de l’école par Mohamed Merah, un musulman radicalisé et entraîné qui vient d’abattre quatre militaires (trois sont tués, un reste tétraplégique) au cours des jours précédents. Merah est abattu par la police le 22 mars au matin après un siège de 32 heures.

  • 2015 : Yoav Hattab (22 ans), Yoan Cohen (23 ans), Michel Saada (64 ans), Philippe Braham (45 ans)

En train de faire leurs courses dans un magasin cacher le 9 janvier 2015, ils sont tués par Amedy Coulibaly, musulman radicalisé déjà recherché par la police pour l’assassinat, commis la veille, d’une policière municipale. Coulibaly se réclame de l’État islamique et demande la liberté pour les deux frères Kouachi, assiégés par la Gendarmerie dans la banlieue parisienne après avoir tué douze personnes dans l’attentat contre le journal Charlie Hebdo, deux jours plus tôt à Paris.

  • 2017 : Lucie Sarah Halimi (65 ans)

Le 4 avril 2017, elle est séquestrée, battue à mort pendant une heure puis défenestrée du troisième étage de son appartement par son voisin Kobili Traoré aux cris de « Allahou Akbar », après des mois d’insultes antisémites de sa part et de celle de sa famille. Les policiers prévenus et arrivés sur le palier n’interviennent pas, préférant appeler des renforts qui arrivent quand Sarah Halimi est déjà projetée par la fenêtre. Pendant plusieurs semaines, les media nationaux passent les faits sous silence avant de relater un meurtre commis par un déséquilibré. Son évocation d’Allah et la judéité de sa victime sont ignorées. Kobili Traoré nie le mobile antisémite et explique son acte par la consommation de cannabis. En décembre 2019, il est déclaré mentalement irresponsable parce que sous influence de psychotrope et échappe au jugement après que la nature antisémite de l’acte est retenue par la justice.

Lors de la marche organisée le 7 avril 2017, en hommage à la victime, trois jours après le meurtre, on entend « Mort aux Juifs ! » et « On a nos kalachs ! » de la part de jeunes des cités avoisinantes qui jettent des bouteilles et des objets en métal sur ceux qui défilent.

  • 2018 : Muriel Knoll (80 ans)

Le 23 mars 2018 à Paris, une femme atteinte de la maladie de Parkinson est poignardée sur son lit médicalisé à son domicile après que son meurtrier, Yacine Mihoub, eut reproché aux Juifs d’avoir des moyens financiers et une bonne situation et eut crié « Allahou Akbar ». Le meurtrier met également le feu à l’appartement de la victime. Deux suspects sont mis en examen pour meurtre à caractère antisémite.

Une marche est organisée à sa mémoire le 28 mars, jour de l’hommage national au colonel Arnaud Beltrame, tué par un terroriste musulman. Les dirigeants des partis d’extrême droite, Marine Le Pen, et d’extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon, non conviés, sont repoussés et hués.

  • 2019 : Chalom Levy (65 ans)

Attaqué au couteau le 19 août 2016 dans la rue à Strasbourg, il a juste le temps de prévenir les autres passants de fuir. Son agresseur, un musulman âgé de 45 ans, crie « Allah Akbar » en le poignardant. Il avait déjà essayé de tuer un Juif six ans plus tôt. Gravement blessé, Chalom Levy survit à ses blessures mais sa santé finit par décliner et il décède en décembre 2019. Son meurtrier est déclaré pénalement irresponsable et échappe au jugement.

o   Violences physiques

Les violences sont dirigées contre des Juifs identifiables dans l’espace public par le port d’une kippa (attaques à mains nues, avec des instruments contondants, des gaz lacrymogènes) ou repérés comme tels à l’avance. Des attaques à domicile avec séquestration et violences sont motivées par la conviction que les Juifs sont riches. L’agression particulièrement violente, pendant plusieurs heures, d’un couple de septuagénaires à Livry-Gargan, au nord de Paris, le 8 septembre 2017, choque la communauté juive. Le parquet ouvre le soir même une enquête pour « séquestration, vol et extorsion en réunion avec violences et en raison de la religion des victimes [vii] ».

La différence entre Juif et Israélien est brouillée par la nature même des attaques. Le 9 décembre 2019, un étudiant israélien est agressé et sérieusement blessé dans le métro parisien, simplement parce que deux hommes d’origine africaine l’ont entendu parler hébreu au téléphone. Les passagers ne l’ont pas aidé ; certains ont verbalement soutenu les agresseurs.

o   Agressions écrites et verbales

Les courriers anonymes, inscriptions à caractère antisémite, actes de vandalisme et incendies volontaires sont dirigés tant contre des lieux de culte que des domiciles privés et les véhicules (ci-dessous à côté de la plaque d’un pédiatre juif, Paris, mars 2019).

Les insultes du type « sale juif » sont les plus fréquentes, accompagnées ou non de menaces de mort, de crachats ou de coups.

o   Dégradations et profanations

On assiste à la pérennisation de ce qu’on pourrait appeler un antisémitisme ordinaire ou un « antisémitisme de voisinage » [viii] qui s’attaque non seulement aux personnes mais également aux lieux (écoles, lieux communautaires).

Les plaques commémoratives sont souvent visées, comme celle d’Ilan Halimi (Bagneux, 3 mai 2015 puis 1er novembre 2017) ou d’Anne Franck (Lyon, 5 mars 2017). La stèle à la mémoire des enfants déportés d’Izieu a été brisée (Lyon, 18 juillet 2017). Un wagon du Mémorial de la Shoah a été dégradé (Drancy, 6 septembre 2017).

Les profanations de cimetière ont lieu généralement dans l’est de la France et suscitent souvent une importante couverture médiatique. Il faut toutefois rappeler que 95 % de ces profanations ciblent des cimetières chrétiens et surtout catholiques [ix]. Or elles sont passées sous silence par la presse, les autorités ecclésiastiques ne souhaitant pas communiquer à ce sujet. Il en résulte une disproportion de la couverture médiatique des profanations de tombes juives susceptible d’alimenter un certain antisémitisme, de nombreux chrétiens estimant que leur peine n’est pas prise en compte par la société, contrairement à celle des Juifs [x]. On notera cependant qu’en 2018, le SRT crée une catégorie spécifique d’actes anti-chrétiens en France.

·      Les conséquences de l’antisémitisme

A la phase de stupeur puis d’inquiétude qui a suivi cette croissance brutale de l’antisémitisme à partir de 2000, liée au silence de la presse et des pouvoirs publics pendant plus d’une décennie, a succédé une phase d’adaptation. En 2017 comme en 2012, c’est en France que les citoyens juifs estiment que l’antisémitisme a le plus augmenté au cours des cinq années précédentes d’après les sondages de l’Union européenne – dans la vie quotidienne et sur l’Internet.

o   L’inquiétude

Des huit Etats où réside 90 % de la population juive estimée de l’Union européenne, la France est le pays où les Juifs ressentent la plus vive montée de l’antisémitisme depuis 2008 [xi] et redoutent le plus d’être victimes d’actes antisémites (environ les trois quarts craignent pour leur famille en 2017), même si un plus fort pourcentage de Juifs a été effectivement victime d’actions antisémites dans d’autres pays européens [xii]. « Lorsqu’on s’intéresse au nombre d’incidents signalés pour 1 000 Juifs (une mesure indiquant l’exposition ou la probabilité́ que des Juifs soient confrontes à une violence antisémite), la Suède obtient un score quatre fois supérieur à celui de la France [xiii] » (ne serait-ce que parce que le mode de comptabilisation est différent).

En France, la divergence entre la réalité de l’expérience des actes antisémites et le niveau d’inquiétude peut s’expliquer par la gravité des actes qui y ont été commis dans la mesure où la libération de la parole antisémite est un phénomène mondialisé.

D’après un sondage de 2019, un peu plus d’un tiers des Français de confession ou de culture juive se sent menacé en raison de son appartenance religieuse. L’antisémitisme marque donc fortement le quotidien d’une majorité́ des Juifs en France. 70 % d’entre eux a été́ victime d’au moins un acte antisémite au cours de sa vie [xiv].

Le sondage fait apparaître que 23 % des Juifs a été́ victime à au moins une reprise d’un acte de violence physique et 10 % à plusieurs reprises. Les plus exposés sont les plus jeunes (84 % d’entre eux a subi au moins un acte antisémite) et les plus pratiquants, identifiables par leur tenue [xv]. L’Agence européenne pour les droits fondamentaux confirme que les Juifs de 16-34 ans sont plus souvent victimes de l’antisémitisme que leurs aînés en raison de l’intensité de l’antisémitisme dans cette tranche d’âge. En Europe, ils sont 44 % à avoir fait l’expérience de la violence ou du harcèlement antisémite [xvi].

Une autre étude propose des chiffres différents mais non moins inquiétants [xvii].

o   Les réactions

La première des réactions est l’adoption d’un surcroît de discrétion de la part de nombreux Juifs. Comparée aux autres pays européens, c’est en France qu’une stratégie d’évitement des lieux et des rassemblements communautaires est la plus massivement adoptée, malgré la surveillance policière (même si certains choisissent au contraire de s’afficher pour défier leurs ennemis) [xviii]. Les dirigeants communautaires conseillent désormais aux Juifs orthopraxes de porter une casquette. De leur côté, les Juifs moins pratiquants fréquentent moins souvent les lieux susceptibles de devenir une cible [xix]. L’évitement passe aussi par le silence : un quart des Juifs (et un tiers des victimes d’actes antisémite) évite de révéler son appartenance à la communauté́ juive sur son lieu de travail [xx].

La seconde est une modification du cadre de vie. Après l’attentat de Toulouse en mars 2012, la France connaît un accroissement massif de l’émigration pour Israël, atteignant 7 200 personnes en 2014. Depuis, le mouvement se stabilise autour de 2 000 personnes par an environ mais environ 45 % des Juifs français songe ou a songé à émigrer [xxi]. Si le sentiment d’insécurité n’est pas la seule cause de ce départ massif, il en est soit une cause majeure, soit le déclencheur [xxii]. En 2019, 61 % des Juifs français estime qu’il est plus sûr de vivre en Israël, pays en guerre et menacé de destruction, qu’en France [xxiii]. Ce phénomène est d’ailleurs typiquement français ; il touche beaucoup moins les communautés juives des autres pays européens, parfois exposées à un antisémitisme plus intense qu’en France [xxiv].

Les Juifs qui restent en France déménagent lorsqu’ils s’estiment en danger. Près d’un quart d’entre eux change de quartier au cours de la décennie 2010, moins de ville ou de région [xxv]. Cependant, des milliers de Juifs résidant dans des banlieues parisiennes aux fortes populations musulmanes se « replient » sur Paris même, en particulier les arrondissements de l’ouest. Le département de la Seine-Saint-Denis s’est pratiquement vidé de sa population juive.

Enfin, la libération de la parole raciste et antisémite dans l’environnement scolaire publique (au prorata de la population musulmane d’après les experts du sujet) pousse, depuis le début des années 2010, les parents juifs à scolariser leurs enfants dans l’enseignement privé, juif de préférence mais non exclusivement. Si un tiers des 100 000 enfants juifs scolarisés en France reste à l’école publique, les deux autres se tournent vers les écoles privées, pour moitié juives, pour moitié sous contrat (c’est-à-dire appliquant le programme de l’Education nationale), laïques ou catholiques [xxvi]. Dans un premier temps, au début des années 2000, le mouvement est si massif que l’enseignement catholique estime qu’il y a trop de Juifs en son sein [xxvii]. Au fil des années, l’enseignement privé juif s’organise pour accueillir les élèves fuyant l’enseignement public.

Cette réaction des Juifs face à la communautarisation croissante de la société française contribue ainsi à l’accentuer.

[i] https://www.makorrishon.co.il/nrg/online/1/ART2/676/488.html et https://www.youtube.com/watch?v=AltyhmrIFgo

[ii] https://www.antisemitisme.fr et Marc Knobel, Haine et violences antisémites 2000-2013, Paris, 2013, et L’Indifférence à la haine : Racisme et antisémitisme, Paris, 2015.

[iii] Il faut garder à l’esprit que certains tueurs se réclamant de mouvements terroristes islamiques ont tué des hommes parce qu’ils étaient soldats ou prêtre (https://www.franceculture.fr/emissions/revue-de-presse-internationale/le-meurtre-d-un-pretre-en-normandie-sidere-la-presse)

[iv] https://fr.timesofisrael.com/sebastien-selam-une-requalification-en-crime-antisemite-est-elle-possible

[v] https://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2006/02/24/01006-20060224ARTMAG91687-au_sein_d_un_conflit_mondial_une_bande_de_barbares_peut_s_autoriser_a_sacrifier_un_juif.php

[vi] http://www.leparisien.fr/archives/la-piste-d-un-acte-raciste-21-02-2006-2006762222.php

[vii] https://www.20minutes.fr/paris/2130647-20170911-agression-antisemite-livry-gargan-matinee-enfer-couple-fils

[viii] https://www.lexpress.fr/actualite/societe/antisemitisme-quels-diagnostics_2048142.html

[ix] https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/09/22/01016-20100922ARTFIG00705-une-profanation-tous-les-deux-jours-en-france.php

[x] On notera cependant que Pour les atteintes aux édifices religieux et cimetières chrétiens ont été moins visés en 2017 (878 faits) qu’en 2016 (949 faits) tout comme les sites musulmans (72 faits en 2017 contre 85 en 2016), les sites juifs – dont 28 ont été visés contre 23 en 2016 – ont enregistré une hausse.

[xi] https://fra.europa.eu/sites/default/files/fra-2013-discrimination-hate-crime-against-jews-eu-member-states_fr.pdf

[xii] https://fra.europa.eu/sites/default/files/fra-2013-discrimination-hate-crime-against-jews-eu-member-states_fr.pdf et https://fra.europa.eu/sites/default/files/fra_uploads/fra-2018-experiences-and-perceptions-of-antisemitism-survey_en.pdf

[xiii] http://www.fondapol.org/wp-content/uploads/2017/09/115-NOTE-A4-DUE-ENSTAD_2017-09-19_web.pdf

[xiv] https://ajcfrance.files.wordpress.com/2020/01/radiographieantisemitisme_2020-01-21_w-1.pdf

[xv] https://ajcfrance.files.wordpress.com/2020/01/radiographieantisemitisme_2020-01-21_w-1.pdf.

[xvi] https://fra.europa.eu/sites/default/files/fra_uploads/fra-2019-young-jewish-europeans_en.pdf

[xvii] https://www.ipsos.com/sites/default/files/files-fr-fr/doc_associe/presentation_globale_enquete_fjf.pdf

[xviii] https://fra.europa.eu/sites/default/files/fra_uploads/fra-2018-experiences-and-perceptions-of-antisemitism-survey_en.pdf

[xix] https://www.20minutes.fr/societe/1765403-20160113-debat-kippa-juifs-france-tentes-cacher-identite- espace-public

[xx] https://ajcfrance.files.wordpress.com/2020/01/radiographieantisemitisme_2020-01-21_w-1.pdf

[xxi] https://fra.europa.eu/sites/default/files/fra-2013-discrimination-hate-crime-against-jews-eu-member-states_fr.pdf

[xxii] http://mosaicmagazine.com/essay/2015/10/the-twilight-of-french-jewry-the-twilight-of-france/

[xxiii] https://www.ipsos.com/sites/default/files/files-fr-fr/doc_associe/presentation_globale_enquete_fjf.pdf

[xxiv] https://fra.europa.eu/sites/default/files/fra_uploads/fra-2019-young-jewish-europeans_en.pdf

[xxv] https://ajcfrance.files.wordpress.com/2020/01/radiographieantisemitisme_2020-01-21_w-1.pdf

[xxvi] https://www.la-croix.com/France/racines-lantisemitisme-convergence-haines-2020-01-10-1201070843

[xxvii] Emmanuel Brenner, op. cit., p. 258.

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