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Dans un reportage diffusé sur la chaîne télévisée Alaan, des Emirats arabes unis, des veuves de combattants de l’Etat islamique, détenues dans un camp de réfugiés après avoir été capturées par les Forces démocratiques syriennes, alors qu’elles fuyaient l’EI, ont évoqué leurs regrets d’avoir quitté leur pays d’origine pour rejoindre le califat. Iman, Tunisienne mère de deux enfants, raconte comment les veuves étrangères des combattants de l’EI sont battues, détenues dans des « maisons d’hôtes » et forcées de se remarier. La Libanaise Nur Al-Huda affirme qu’elles ont été trompées par Abu Bakr Al-Baghdadi, que ses soldats « le suivent comme des moutons ». Une autre mère tunisienne relate à 7alpress Online que l’EI a abattu de nombreux membres tunisiens de l’EI qui avaient fini par se désolidariser de l’organisation. Les deux reportages ont été diffusés les 24 et 26 juin 2017. Extraits :

Voix off : L’EI détenait le pouvoir absolu dans les rues de Raqqa. Mais les choses commencent à changer maintenant, depuis le début de l’opération pour libérer la ville. C’est ce qui a incité de nombreuses épouses de combattants de l’EI à essayer de s’évader de Raqqa pour la Turquie. Mais les Forces démocratiques syriennes les ont attrapées avant. Maintenant, elles vivent dans de petites pièces dans un camp de réfugiés de la région d’Ayn Issa. Voici Iman, mère de deux enfants, ressortissante tunisienne et épouse d’un combattant de l’EI. Elle affirme avoir été trompée par l’EI, avoir commis une grande erreur en quittant son pays pour la Syrie. […]

Iman : Les mouhajirat [femmes venues de l’étranger] sont battues et forcées de se marier contre leur volonté. Par exemple, lorsque mon mari s’est fait tuer, ils m’ont sortie de chez moi immédiatement. Ils m’ont placée dans une « maison d’hôtes » car je refusais de me remarier. Lorsque je leur ai demandé de me renvoyer dans mon pays, ils ont refusé. Ils ont pris mon passeport et celui de mon mari, et les ont brûlés.

Voix off : Ces femmes vivent seules dans le camp de réfugiés, depuis que leurs maris ont été tués au combat, arrêtés [par l’EI] ou ont décidé de rester à Raqqa et de se battre. […]

Nur Al-Huda, une Libanaise, affirme évaluer à près de 100 le nombre de ressortissants libanais dans les rangs de l’EI. Elle raconte qu’elle rencontrait parfois, par hasard, ses amis et voisins libanais dans les rues de Raqqa. Quant à Al-Baghdadi, il les aurait tous trompés.

Nur Al-Huda : Pensez-vous que diriger la prière une fois à Mossoul fait de vous un « Emir des croyants » ? J’aimerais dire à ses soldats qu’ils le suivent comme des moutons… Ils ne savent pas qui… Il ne parlait même jamais de foi. Comment pouvez-vous suivre pareil individu ? J’étais un mouton exactement comme eux, mais Allah m’a ouvert les yeux. […]

Avant notre départ de Raqqa, j’ai compris que les membres de l’EI étaient des infidèles. Ils ont induit en erreur de nombreuses personnes, y compris un bon nombre de leurs propres soldats. […] En partant, nous pensions rejoindre un califat – un califat qui suivait la voie du Prophète. Nous pensions qu’Abu Bakr Al-Baghdadi était l’Emir des croyants. Nous pensions qu’il y avait un Etat islamique gouverné par la charia. C’est ce que nous pensions, mais lorsque nous sommes arrivés, nous avons compris la vérité.

Femme : Mon mari a découvert que l’Etat islamique exerçait une forte oppression. Il a dit : « Cet Etat n’est pas sur la bonne voie. Nous devons trouver un moyen de nous enfuir. » […] De nombreux membres du personnel de sécurité de l’EI surveillaient de près les Tunisiens. La plupart des Tunisiens qui avaient rejoint l’EI ont fini par l’abandonner. Ils disaient que l’EI était constitué d’oppresseurs, tuaient de nombreuses personnes, etc. Alors ils [l’EI] ont commencé à les abattre, parce qu’ils redoutaient un coup d’Etat. Ils ont tué environ une centaine d’entre eux à Raqqa. Il y avait aussi des Algériens et des Libyens, mais la plupart étaient tunisiens. Les « maisons d’hôtes » pour femmes étaient une honte. Les femmes y étaient battues et emprisonnées. Ils ouvraient une trappe dans la porte uniquement pour faire passer de la nourriture pour elles et leurs enfants.

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