Dans son éditorial du 17 janvier 2017 dans le quotidien Al-Ghad, intitulé « En quoi Trump et Netanyahou sont-ils différents d’Hitler ? », Jihad Al-Mansi affirme que « le comportement du [président américain] Trump et du [Premier ministre israélien] Netanyahou est bien pire que tout ce qu’a fait Hitler ». Il écrit que certaines allégations sur les actes d’Hitler pourraient être fausses ou exagérées, dans le but d’attirer la sympathie du monde. Al-Mansi ajoute que, si Hitler avait gagné la Seconde Guerre mondiale, le monde ne l’aurait pas qualifié de nazi ou de fasciste, mais l’aurait respecté tout en gardant le silence sur l’assassinat des juifs. Extraits : [1]

Les Etats-Unis se considèrent comme les meneurs en matière de valeurs humanitaires et de tolérance, fondées sur la liberté, la justice et l’égalité, et la dénonciation de la haine. Mais lorsque leur président [Donald Trump] s’exprime de manière raciste et fasciste au sujet de pays d’Amérique centrale et d’Afrique, et qu’il les perçoit comme des « trous à rats », et lorsque c’est lui qui a déclaré par le passé que les musulmans seront interdits d’entrée aux Etats-Unis, que beaucoup d’entre eux seront expulsés, qu’un mur sera édifié le long de la frontière avec le Mexique et que les femmes qui procèdent à des avortements seront punies, ce genre de déclarations dépassent le racisme et le fascisme d’Hitler et de Mussolini…

Et que dire des déclarations racistes de Benjamin Netanyahou, dirigeant de l’entité sioniste oppressive, qui a déclaré que l’assassinat d’une toute personne par un juif ne peut être comparé à celui d’un juif par un non-juif, ou qui, par exemple, a qualifié les Nations unies de « maison de mensonges » lorsque l’Assemblée générale s’apprêtait à voter sur un projet de résolution appelant les Etats-Unis à annuler leur reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, et qui a affirmé qu’Israël rejette totalement ce vote et que Jérusalem est la capitale de l’entité oppressive, malgré toutes les décisions internationales qui s’y opposent, ou en d’autres termes, au mépris des Nations unies et du monde entier ? De telles déclarations ne sont guère différentes de l’idéologie d’Hitler, que le monde a plus tard désigné comme nazi, extrémiste et raciste.

Le monde éclairé, dépourvu de racisme et de fascisme, n’a pas qualifié Hitler de nazi et de raciste, ou d’autres noms terribles, simplement parce qu’il a brûlé les juifs, mais aussi en raison des actes terrifiants qu’il a perpétrés à Paris et dans d’autres pays [sic], et à cause de ses déclarations hostiles aux populations du monde. Par conséquent, j’insiste sur le fait que les actes de Trump et de Netanyahou sont bien plus graves que ceux commis par Hitler, dont certains se sont peut-être produits, tandis que d’autres ne se sont sans doute jamais produits, ou ont été exagérés afin d’attirer la sympathie du monde pour une cause ou l’autre. Pourtant, le fait de brûler [des gens] n’est pas très différent du massacre collectif perpétré contre le peuple palestinien par le sionisme au fil des ans, depuis Deir Yassin, Qibya et Al-Dawayima, en passant par Bahr el-Baqar, Sabra et Chatila, et Cana, et des dizaines d’autres massacres barbares dans desquels le nombre de femmes et d’enfants tués est bien plus élevé que celui des hommes. Et si l’on compte le nombre de martyrs tombés au mains des gangs terroristes sionistes, il est possible que leur nombre soit plus élevé que celui [des gens] qui ont prétendument été brûlés par Hitler, en particulier du fait que le nombre de ceux qui ont été brûlés est inconnu et qu’il n’existe pas de chiffre clair, et du fait que certains affirment qu’il s’agissait en réalité d’un nombre très restreint, qui a été gonflé pour diverses raisons inconnues. D’autres disent que ce nombre est légèrement supérieur, et d’autres encore remettent totalement en question la véracité de ces récits.

Mon propos ici n’est pas de faire une évaluation d’Hitler ou de  le défendre, mais je pose une question légitime sur le silence du monde face aux déclarations racistes de Netanyahou et de Trump, et sur le silence des Nations unies au vu de telles déclarations. Est-ce un cas où « la force prime le droit » et de gagnant et de perdant ?

A la lumière de ces questions, je suis de plus en plus convaincu que si Hitler avait gagné la [Seconde] Guerre mondiale, le monde ne l’aurait pas qualifié de nazi, de terroriste, de raciste et de fasciste, mais de dirigeant d’un pays digne de respect et d’appréciation, le monde aurait gardé le silence sur l’assassinat des juifs, et peut-être les juifs survivants eux-mêmes lui auraient pardonné ses actes.

Lien vers le rapport en anglais

Note :

[1] Al-Ghad (Jordanie), 17 janvier 2018.

 

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