Chaque jour, le spectre de la guerre civile grandit dans les rues de Caracas. Alors que les manifestations hostiles au gouvernement vénézuélien ont fait 91 morts depuis le 1er avril, un nouveau cap dans la violence a été franchi mercredi. Une centaine de partisans du président Nicolas Maduro, armés de barres de fer, “de pierres, de bâtons et de couteaux” ont fait irruption au Parlement, unique institution du pays contrôlée par l’opposition, et s’en sont violemment pris à plusieurs députés, faisant sept blessés parmi les élus.
Cet incident survient alors que le pays traverse sa pire crise économique et politique depuis des décennies. Depuis le 1er avril, une vague de manifestations, quasi-quotidiennes, a déjà fait 91 morts, dont un dernier mardi.
Les premières protestations ont démarré après que la Cour suprême vénézuélienne s’est octroyée les pouvoirs du Parlement, dont celui d’édicter les lois. Une décision qui aurait permis au président chaviste de concentrer tous les pouvoirs : exécutif, judiciaire, législatif et régalien. Face à l’indignation de la communauté internationale, de l’Union européenne à l’Organisation des États américains (OEA), en passant par les États-Unis, la Cour suprême avait finalement fait machine arrière 48 heures plus tard. Sans pour autant calmer la colère des opposants.