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Le ministère libanais de l’Économie et du Commerce a publié sa décision d’interdire le film « Wonder Woman » car l’actrice israélienne Gal Gadot en est l’actrice principale. La militante libanaise Samah Idriss, fondatrice de la « Campaign to Boycott Supporters of Israel », a déclaré dans une interview que la décision aurait dû être automatique et englober tous les membres de la Ligue arabe, suite à la décision en 2016 de boycottage du film « Batman versus Superman : L’aube de la justice », dans lequel Gadot figure également. Gadot a été mise sur liste noire, a-t-il affirmé, estimant qu’on ne peut séparer l’art de la politique.
L’animatrice de télévision Diyaa Chams a expliqué que si dans tous les films hollywoodiens, les « méchants » sont les Russes, dans celui-ci, les méchants sont les nazis allemands, ce qui convient mieux à une actrice juive et qui montre bien qu’on ne peut séparer l’art de la politique. L’interview a été diffusée sur la chaîne télévisée libanaise Mayadeen le 1er juin 2017. Extraits :
Samah Idriss : La décision [de boycotter le film Wonder Woman] a été prise il y a un an, lorsque nous avons soumis une demande au Bureau central du boycott pour interdire le film Batman versus Superman avec la même actrice [Gal Gadot]. Malheureusement, ce film jouait déjà dans les cinémas, et vous connaissez la bureaucratie arabe, y compris libanaise… Mais une décision a été prise d’interdire ce film et tous ceux de cette actrice le 26 avril 2016. Par conséquent, ce nouveau film aurait dû être automatiquement interdit. Nous n’étions pas censés passer par toute cette procédure une nouvelle fois et faire appel au ministère de l’Économie…
Diyaa Chams : La décision aurait dû être prise par la censure…
Samah Idriss : Evidemment, cette actrice a été mise sur liste noire, non seulement par le ministère libanais de l’Économie, mais aussi par tous les membres de la Ligue arabe. […]
Diyaa Chams : Des intellectuels, des cinéastes, et même certains des médias ont demandé hier : Pourquoi être aussi réactionnaire ? Pourquoi interdire ce film ? C’est de l’art, ont-ils dit, et l’art n’a pas d’identité.
Samah Idriss : Si l’art n’a pas d’identité, comment se fait-il qu’Israël soit fier de cette actrice ? Comment se fait-il qu’elle soit considérée comme un symbole d’Israël et des femmes libérées ? Elle était la reine de beauté d’Israël et s’est fait photographier avec [Shimon] Peres. [Gal Gadot] utilise cet art comme un outil au service de l’occupation. Nous voudrions être très intellectuels et civilisés et séparer l’art de la politique mais, mon frère, votre ennemi ne les sépare pas. Qui vous a dit de séparer l’art de la politique ? Qu’est ce qui vous faire croire que [Gadot] n’est qu’une actrice dans un film et non un symbole israélien ?
Diyaa Chams : En tout cas, concernant le sujet de l’art et de la politique, tous les films américains, ou du moins la grande majorité d’entre eux… Je parle de films écrits, et non de ceux qui se basent sur des événements réels… Les ennemis dans tous ces films sont les Russes : l’URSS autrefois et aujourd’hui la Russie. Mais dans ce film particulier avec cette actrice spécifique, les ennemis sont les nazis allemands. Par conséquent, il s’agit de politique. C’est un film hollywoodien. Les ennemis sont les nazis allemands parce qu’elle est juive.
Samah Idriss : Exactement. L’idée même de séparer l’art et la politique est au cœur de la normalisation. […]