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L’activiste progressiste koweïtien Nasser Dashti a donné une interview sur Sky News Arabia, dans laquelle il a déclaré que « lorsque la religion est présentée comme une plate-forme idéologique, elle est plus dangereuse qu’une arme nucléaire ».

Dashti, membre du Centre culturel Tanweer, a déclaré que pour progresser, une nation doit [être capable de] critiquer son histoire et de confronter ses anciennes notions et idées, alors que la nation islamique « utilise jusqu’à ce jour la rhétorique de vénération et de glorification de ce qui s’est passé il y a 1 400 ans ».

Il a ajouté qu’il n’était pas surpris par la violence de l’Etat islamique, d’Al-Qaïda et des Unités de mobilisation populaire. « Tout ce qu’a fait l’EI était de prendre une caméra et de la diriger sur notre héritage », a déclaré Dashti, soulignant que « l’EI est un produit de notre propre culture », et non de la culture occidentale. L’interview a été diffusée le 12 janvier 2018. Extraits :

Nasser Dashti : Au cours de l’histoire, la plupart des religions ont joué un rôle dans le contrôle de leurs sociétés. Mais suite aux guerres et aux conflits, elles ont pris conscience que le profane et le sacré devaient rester séparés. La seule exception est l’islam. A ce jour, les croyants de l’islam tiennent à présenter leur religion comme une plate-forme englobant tous les sujets de l’Etat et de la vie quotidienne.

Journaliste : Tandis que vous voyez les choses différemment…

Nasser Dashti : Je vois l’islam comme une religion spirituelle, nullement différente de tout autre religion. Les adeptes de l’islam ont le droit de pratiquer leurs croyances. Le problème, cependant, concerne ces fidèles qui aspirent à présenter l’islam comme une plate-forme idéologique. Comme je l’ai dit auparavant, lorsque la religion est présentée comme une plate-forme idéologique, elle est plus dangereuse qu’une arme nucléaire.

Journaliste : Comment cela ?

Nasser Dashti : Car la religion repose sur le principe que les droits de Dieu priment sur les droits de l’individu. Par conséquent, les croyants musulmans, même ceux qui sont honorables, perpètrent des actes malfaisants au nom de la religion, convaincus que leur religion leur ordonne d’accuser les gens d’hérésie, de tuer, de discriminer, de souiller ou de mépriser quiconque adhère à une autre croyance. Ils font cela pour prendre en compte les « droits » de leur Dieu. […]

C’est dans leur culture de trouver des excuses au responsable, au détriment de la victime. Si, par exemple, un homme viole une femme, ils disent que l’homme ne doit pas être tenu responsable, car la femme « n’était pas couverte et a enflammé ses pulsions ». […] Je trouve cela étrange que cette culture attende d’un individu qu’il respecte une croyance qui l’accuse d’hérésie, le compare à un chien ou à un singe, le souille, le méprise, l’écarte et lui dénie ses droits. Malgré tout cela, ils attendent de lui qu’il respecte les droits des autres. Le respect doit être accordé à un individu, non à une idéologie ou à une croyance. Une idéologie ou une croyance qui ne sont pas dignes de respect ne doivent pas être respectés. C’est mon opinion. Selon leur logique, nous devrions respecter l’idéologie des fascistes, d’Hitler, des nazis et de l’Etat islamique. […]

Le problème des musulmans est qu’ils sont la seule nation qui refuse de recourir à la critique quant à leur propre histoire. Ils agissent comme si leur histoire regorgeait d’éléments positifs, et comme si elle ne défendait que le bien et rejetait le négatif. Cela n’a aucun sens. Toutes les nations et civilisations renferment des choses positives et négatives. Toutes les nations ayant progressé et prospéré l’ont fait en critiquant leur histoire et en confrontant leurs anciennes notions et idées. Mais pas la nation islamique, qui emploie jusqu’à ce jour un discours de vénération et de glorification de ce qui s’est passé il y a 1 400 ans, affirmant que c’était l’âge d’or et que les gens jouissaient de droits à l’époque. Je suis profondément en désaccord avec eux à ce sujet. Nous ne pouvons pas même observer les traditions de nos grands-parents, il y a 50 ans, alors comment nous demander d’observer des traditions datant de 1 400 ans, et de nous fonder sur la culture absurde de la transmission orale d’événements passés ? […]

Journaliste : Etiez-vous surpris de la violence de l’Etat islamique, d’Al-Qaïda et des dénommées Unités de mobilisation populaire ?

Nasser Dashti : Non. Au contraire. Tout ce qu’a fait l’EI était de prendre une caméra et de la diriger sur notre héritage.

Journaliste : Vous le percevez comme un reflet de notre héritage ?

Nasser Dashti : Oui. Il n’y a pas de contradiction entre notre héritage religieux et ce qu’a fait l’EI. L’EI n’est pas un produit occidental. C’est le produit de notre propre culture. Regardez notre programme scolaire. Les versets coraniques cités dans le programme reposent sur le rejet et l’ostracisme à l’égard d’autrui. Tout ceci pénètre profondément dans la culture.

 

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