Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré que plus de trois millions d’Afghans résidant en Iran pourraient être invités à partir, « lorsque les sanctions américaines connaîtront leurs répercussions ».
Les frais de scolarité et la couverture médicale des Afghans résidant en Iran « coûtent à la République islamique quelque huit milliards d’euros par an », a-t-il déclaré dans une interview diffusée sur la Deuxième chaîne publique. « Ils devraient savoir que s’ils [les Etats-Unis] appliquent une telle politique, la République islamique sera contrainte de prendre des mesures spéciales dans l’intérêt de son économie », a-t-il affirmé.
« Qu’ils [les Afghans] rentrent dans leur pays ou qu’ils aillent ailleurs – naturellement, le choix leur appartiendra », a déclaré Araghchi, se référant aux propos tenus le jour même par le président Rouhani, selon lesquels l’Iran avait « empêché le flux d’immigrants en Europe passant par cette région » en « recevant des millions d’immigrés ». Extraits :
Abbas Araghchi : Ce que [Rouhani] a affirmé est tout à fait juste. Au cours des 40 dernières années, nous avons accueilli nos frères et sœurs d’Afghanistan, mais également d’autres pays bien sûr… d’Irak et pour un certain temps d’Azerbaïdjan. […]
À l’heure actuelle, l’Iran héberge plus de trois millions d’Afghans. Selon certaines estimations, nos bons frères afghans ont saisi deux millions d’opportunités d’emploi. Selon ces estimations, ils prennent chaque année 3 à 5 milliards d’euros à notre pays. […]
Selon moi, quelque 460 000 à 468 000 élèves afghans étudient gratuitement dans nos écoles, sur ordre direct de notre Guide. La République islamique d’Iran a fait preuve de cette générosité. […]
C’est une affaire purement humaine, mais chaque élève nous coûte en moyenne 600 euros… [soit] quelque 600 dollars par an. Il faut prendre cela en compte. Plus de 23 000 étudiants afghans fréquentent nos universités. Nous sommes heureux de leur procurer un enseignement, aux côtés de nos propres étudiants, mais cette éducation nous coûte de l’argent chaque année. Je pense que chaque étudiant coûte près de 15 000 euros par an. Ils bénéficient de services médicaux. Je crois que 100 000 à 130 000 Afghans reçoivent une couverture médicale. Ce sont nos frères et nos sœurs. Nous le faisons de notre plein gré, mais cela coûte de l’argent à la République islamique. […]
Quand les sanctions américaines connaîtront leurs répercussions, quand les ressources monétaires de la République islamique d’Iran seront limitées et quand les ventes de pétrole tomberont à zéro… Tout ce que j’avais dit… Le président a déclaré aujourd’hui… Cela coûte à la République islamique environ huit milliards d’euros par an. […]
Ils devraient savoir que s’ils appliquent une telle politique, la République islamique d’Iran sera contrainte de prendre des mesures particulières pour protéger son économie, et ceci aura assurément un impact. Nous pourrions en arriver au point où nous ne pourrons plus assumer ces dépenses, et ensuite nous pourrions demander à nos frères et sœurs afghans de partir. Qu’ils retournent dans leur pays ou qu’ils aillent ailleurs, naturellement, le choix leur appartiendra. […]
D’un point de vue humain, nous ne voulons pas en arriver là, et nous ne le ferons que si nous y sommes contraints. Mais si nous y sommes obligés, les États-Unis et d’autres pays en seront responsables.
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