Samy Gemayel, président du parti des Phalanges (Liban), a déclaré, le 26 juillet 2019, dans une interview diffusée sur la chaîne Al-Hurra (États-Unis), que le Liban ne parvenait pas à absorber son million et demi de réfugiés syriens qui, selon lui, représentent actuellement 40 % de la population. En outre, Gemayel s’est montré très critique à l’égard du Hezbollah, estimant que la présence de cette milice armée au Liban était contraire aux normes internationales et à la constitution libanaise. Selon lui, le Hezbollah contribue à exacerber les tensions nationales en raison de son allégeance à l’Iran : « Le Liban doit être neutre… Les Libanais n’ont rien à voir avec [ce conflit] », a-t-il déclaré. Extraits :
Samy Gemayel : Le Liban ne peut pas faire face à un si grand nombre de réfugiés. Quand un autre pays accueille 100 ou 1 000 réfugiés, c’est la panique à bord et des négociations sont entamées. Au Liban, nous avons 1,5 million de réfugiés. Ils représentent plus de 40 % de la population libanaise. Cela fait sept ans qu’ils sont ici, et aucune [solution] ne pointe à l’horizon. Le monde doit comprendre que le Liban est incapable de faire face. Il est tout à fait normal que les Libanais disent aujourd’hui : « Peu importe comment, quand et où, nous voulons que ce problème soit résolu. » Tous les pays doivent porter le fardeau avec nous. Notre seule faute, en tant que Libanais, est d’avoir une frontière avec la Syrie. En dehors de cela, nous n’avons rien à voir avec la crise syrienne. Nous ne l’avons pas causée et nous n’avons aucun lien avec elle. […]
L’existence du Hezbollah en tant que milice armée va à l’encontre de la constitution et du droit libanais, ainsi que de toutes les normes internationales. Il ne peut y avoir de milice armée à l’intérieur d’un État. Cette milice n’obéit pas au Liban et n’a aucun lien avec lui. Nous réitérons donc notre appel à placer les capacités militaires du Hezbollah sous le commandement de l’armée libanaise et à mettre fin à cette situation anormale au sein de l’État libanais. Le problème aujourd’hui est plus grave encore, vu que cette milice contrôle le pouvoir décisionnaire officiel au Liban au moyen de ses alliés à la présidence, au gouvernement et au parlement. […]
Sans cette milice armée qui n’obéit pas à l’État – une milice qui menace de riposter à toute frappe contre l’Iran – il n’y aurait pas de telles tensions au Liban. Nous pensons que le Liban devrait être neutre. En quoi une guerre entre l’Iran et l’Amérique nous concerne-t-elle ? Le Liban devrait être neutre. Le problème du Liban aujourd’hui est que le Hezbollah entraîne le pays dans une guerre avec laquelle les Libanais n’ont rien à voir.
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