Dans son éditorial publié le 22 janvier 2019 dans le quotidien basé à Londres Al-Sharq Al-Awsat, Abd Al-Rahman Al-Rashed, ancien rédacteur en chef du journal et ancien directeur général d’Al-Arabiya TV, a déclaré que les chefs d’Etat arabes ont évité le sommet économique de Beyrouth pour des raisons de sécurité, car ils craignent des actes de violence de la part de l’Iran et du Hezbollah au Liban. Il a souligné le fait que le Hezbollah, soutenu par l’Iran, entrave la formation d’un gouvernement au Liban, contrôle l’aéroport international de Beyrouth, impose sa politique aux dirigeants libanais et l’entraîne dans une guerre contre Israël. Si le Hezbollah n’existait pas ou n’était pas armé, a-t-il affirmé, le Liban serait prospère et Beyrouth serait la ville la plus riche de la région. Le Liban, a-t-il ajouté, ne sera pas stable, les Palestiniens n’obtiendront pas d’Etat, et le Yémen, l’Irak, la Syrie et Bahreïn ne connaîtront pas d’avenir meilleur, tant que l’Iran continuera de semer le chaos en leur sein. Extraits :
Les lumières du Sommet économique [arabe] à Beyrouth s’étaient éteintes avant même son ouverture, en raison d’un apparent consensus pour le boycotter [qui s’est créé] sans la moindre coordination entre les dirigeants des 20 pays [qui devaient y assister]. Leur absence [à la conférence] n’était pas une décision politique dirigée contre le Liban ou contre ses dirigeants, ni contre l’ordre du jour du sommet. Elle était due à des raisons de sécurité. En effet, la sérieuse aggravation de l’expansion de l’Iran et du contrôle qu’il exerce sur les institutions libanaises, préoccupent les Etats membres de [la Ligue arabe], qui n’ont pas voulu risquer envoyer leurs plus hauts dirigeants assister au [sommet]. Le Qatar a fait exception, en raison de ses relations florissantes avec Téhéran…
La frustration et la déception des responsables politiques libanais devant l’absence collective des souverains et présidents arabes… doit être dirigée contre la source [à savoir le Liban lui-même], sur le sol duquel l’Iran constitue un danger potentiel pour les dirigeants [qui étaient censés] participer au sommet. Ceci parce que milice la plus grande et la plus dangereuse au monde, le Hezbollah, se trouve à Beyrouth, et que cela représente toujours un problème pour les Libanais… Elle les empêche de former un gouvernement, elle contrôle leur aéroport, elle terrifie les forces politiques civiles et elle impose sa politique à leurs dirigeants. Si le Hezbollah n’existait pas, ou s’il n’était pas armé, le Liban pourrait devenir un pays stable et prospère, et Beyrouth serait la ville la plus riche de la région, capable d’accueillir des conférences internationales et pas seulement [des conférences] de la Ligue arabe.
La région subit une série de crises, la plupart d’entre elles iées à l’Iran. Malheureusement, le Liban ne sera pas stable, les Palestiniens n’obtiendront ni leur Etat ni une vie civile et le Yémen, l’Irak, la Syrie et Bahreïn n’ont aucun espoir de connaître un meilleur avenir tant que la politique iranienne de semer le chaos en leur sein prévaudra.
Nul ne peut aider le Liban à se stabiliser et à prospérer, aussi longtemps qu’il y aura un élément d’ingérence externe qui continue de nourrir les milices armées impliquées dans la guerre en Syrie. [Ces mêmes forces] impliquent le Liban, depuis près de 40 ans, [dans un conflit] contre Israël, qui, depuis qu’il a réglé ses comptes avec l’OLP, n’est plus considéré comme un Etat hostile…
Les crises au Liban, en Palestine, au Yémen, en Irak et en Syrie sont étroitement liées à l’Iran, qui s’est récemment retrouvé coincé, suite au déclenchement d’une guerre totale contre lui par le président des Etats-Unis Donald Trump. Si [les Etats-Unis] réussissent à changer la politique de l’Iran, cela libèrera le Liban et tous les autres pays concernés. S’ils échouent, leurs difficultés s’aggraveront.
Lien vers le rapport en anglais