Après l’attaque massive du 24 novembre 2017 contre la mosquée Al-Rawdah à Bir Al-Abed au Sinaï, près d’El-Arish, au cours de laquelle 309 personnes ont été tuées et 128 blessées, selon des sources officielles égyptiennes, [1] des accusations mutuelles de responsabilité ont été échangées. Alors que la presse qatarienne accuse l’Egypte et l’Arabie saoudite d’avoir mené l’attaque, la presse de ces deux pays a publié des accusations contre le Qatar.
Les quotidiens gouvernementaux saoudien Okaz et égyptien Al-Yawm Al-Saba, exprimant la ligne officielle des pays boycottant le Qatar, [2] ont publié des articles accusant le Qatar de l’attentat, déclarant qu’il l’avait perpétré au moyen des éléments terroristes qu’il contrôle, à cause du « boycott historique du Quartet arabe contre lui ». Selon Al-Yawm Al-Sabaa, le régime qatarien, qui « rend son dernier soupir », mène des attaques pour prouver qu’il est toujours fort et le moment choisi pour l’attentat – au lendemain du jour où les pays boycotteurs ont mis à jour leur liste des organisations terroristes pour y inclure des éléments terroristes soutenus par le Qatar – n’était pas un hasard. [3]
En réaction, le quotidien qatarien Al-Sharq a publié des articles, le 26 novembre, en Une et à l’intérieur du journal, indiquant que l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis [EAU] et Israël étaient responsables de l’attaque du Sinaï et que leurs traces étaient omniprésentes dans ce massacre. Selon Al-Sharq, l’Arabie saoudite et Israël tentent de forcer l’Egypte à accepter « l’accord du siècle » proposé par le président américain Donald Trump, stipulant que les Palestiniens seraient relocalisés dans le Sinaï. Et d’ajouter que les EAU soutiennent l’Etat islamique et financent la plupart de ses opérations terroristes, car ils veulent lutter contre « la propagation de la démocratie ». Ces articles étaient accompagnés d’infographies montrant les drapeaux saoudien et des EAU et l’emblème du Mossad israélien dégoulinant de sang, sur fond de photos de victimes de l’attaque. Le lendemain, Al-Sharq a rapporté, une fois de plus en Une, que le chef de l’attaque du Sinaï était un Saoudien, sans fournir d’autre information. Le 28 novembre, le journal publiait un autre article selon lequel l’attentat avait été planifié à Abu Dhabi et perpétré par des combattants dirigés par le haut responsable du Fatah, Mohammed Dahlan, en coopération avec des éléments du bureau du président égyptien Abdel Fatah Al-Sissi.
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