Cette semaine en France, le procureur de la République de Toulouse a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire contre l’imam de Toulouse Mohamed Tataï pour incitation à la haine, à la suite de son sermon en arabe de décembre 2017 citant un hadith antisémite. L’existence de ce sermon avait été révélée au grand jour par MEMRI, qui l’avait traduit et sous-titré en anglais. La nouvelle a été largement relayée par les médias français.
Révélation par MEMRI du sermon de l’imam Tataï de décembre 2017 – et d’autres de ses sermons
Le 28 juin 2018, MEMRI mettait en ligne la vidéo sous-titrée en anglais d’un sermon prononcé en arabe par Mohamed Tataï, alors imam de la mosquée Ennour de Toulouse, en France, et actuellement imam de la Grande Mosquée de Toulouse nouvellement inaugurée, et également président, depuis 2005, du Cercle du Dialogue Civilisationnel, association à but non lucratif visant à faciliter le dialogue socio-culturel citoyen. Des rapports font par ailleurs état de la proximité de l’Imam Tataï avec le parti politique islamiste sunnite algérien Front du Salut islamique (FIS).
Dans son sermon prononcé le 15 décembre 2017, Tataï a rapporté le hadith bien connu sur ce qui adviendra lors de la bataille entre les musulmans et les juifs, à la Fin des temps : « [Le Prophète Mohammed] nous a avertis de la bataille finale et décisive : le Jour du Jugement ne viendra pas avant que les musulmans combattent les juifs. Les juifs se cacheront derrière les pierres et les arbres, et les arbres et les pierres diront : ‘Ô musulman, ô serviteur d’Allah, un juif se cache derrière moi, viens et tue-le’, sauf l’arbre Gharqad, qui est l’un des arbres des juifs”.
Il a ensuite déclaré qu’Israël serait bientôt détruit : “Le Premier ministre israélien… a dit qu’il craignait qu’Israël ne subsiste pas plus de 76 ans – comme il est écrit dans les prophéties [des juifs]. Par conséquent, lorsque leur président est décédé il y a deux ans, et que les gens sont venus lui rendre leurs derniers hommages, l’un de leurs célèbres journalistes a dit : « Les gens ne sont pas venus aujourd’hui à l’enterrement de Pérès, mais à l’enterrement d’Israël. » Ce sermon a été mis en ligne sur la chaîne YouTube de la Grande Mosquée de Toulouse le 30 janvier 2018.
Pour voir la vidéo sur MEMRI TV, cliquer ici :
Ce hadith, qui fait référence à la Fin des temps, prévue pour quand les musulmans combattront les juifs et les tueront, est fréquemment cité dans les sermons et déclarations antisémites ; les recherches de MEMRI l’ont identifié à de nombreuses reprises. Son utilisation dans un sermon antisémite à Toulouse est particulièrement préoccupante au vu du nombre croissant de manifestations antisémites en France et de l’assassinat en 2012 d’élèves et d’un enseignant d’une école juive à Toulouse par le djihadiste Mohammad Merah.
Lors de l’inauguration de la Grande mosquée de Toulouse, le 23 juin 2018, Tataï avait pourtant assuré que la nouvelle mosquée “diffuserait des valeurs de paix”, “rempart contre l’extrémisme”. Il a également affirmé que “la Grande Mosquée ne bénéficie pas seulement à la communauté musulmane ; elle bénéficie à tous les habitants de Toulouse en termes de culture… La mosquée est un témoignage de respect et de tolérance entre tous les habitants de Toulouse ».
La vidéo mise en ligne par MEMRI TV a été largement relayée par les médias en France et ailleurs dans le monde ; de nombreux hommes politiques et figures médiatiques ont appelé à prendre des mesures à l’encontre de Tataï. Le procureur de la République a ouvert une information judiciaire contre lui pour “soupçons d’incitation à la haine”.
Le 5 juillet 2018, une vidéo a été mise en ligne sur la chaîne YouTube de la Grande Mosquée de Toulouse où l’imam Tataï, tentant de se justifier, précise que, dans son sermon sur la fin d’Israël, il parlait seulement de la fin de l’Etat d’Israël et non pas de la fin du judaïsme en tant que religion, ou des Juifs en tant que peuple. Il ne mentionne toutefois pas l’utilisation du hadith antisémite. MEMRI a également traduit et sous-titré cette vidéo.
Pour voir le clip sur MEMRI TV, cliquer ici :
Ce clip de MEMRI TV exposant les déclarations antisémites d’un imam de premier plan, qui dirige également des activités interconfessionnelles, entre dans le cadre de notre projet visant à identifier et exposer les imams incitant à la haine ou à la violence. Au cours des deux dernières années, les traductions par MEMRI de déclarations antisémites et haineuses d’imams aux Etats-Unis, au Canada, en Espagne, en Allemagne, en Italie, au Danemark, en Australie et dans d’autres pays encore, ont donné lieu à des poursuites judiciaires, pour des motifs tels que l’incitation à la haine et à la violence, liens avec le terrorisme, etc.
En parallèle, MEMRI met en avant les imams et autres personnalités issues de l’islam qui s’expriment contre la haine et la violence.
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Les suites de la traduction par MEMRI du sermon de l’imam Tataï
Le vidéoclip de MEMRI traduisant le sermon prononcé le 15 décembre 2017 par l’imam Tataï à Toulouse a été largement repris par les médias français et a conduit à une prise de conscience de ce qui se dit en arabe dans certaines mosquées françaises, y compris par des imams respectés, à la dénonciation de l’imam Tataï, à des poursuites en justice. Il a également suscité une série de réactions de l’imam Tataï et à de personnalités du monde musulman dont Dalil Boubaker, qui a pris sa défense avant de se rétracter.
Pour un compte-rendu exhaustif des événements qui ont suivi la publication du vidéoclip de MEMRI, ainsi que d’autres sermons de l’imam Tataï traduits par MEMRI, cliquer ici.
