Le 3 octobre 2019, Mickaël Harpon, adjoint administratif à la Préfecture de Police où il était employé depuis 2003, notamment chargé de la maintenance informatique d’un millier de fonctionnaires de la Direction du Renseignement (DRPP), a poignardé à mort quatre de ses collègues à l’intérieur des locaux de la Préfecture avant d’être abattu.
Mickaël Harpon, Français né en Martinique, s’était converti à l’islam et était proche de la mouvance salafiste. Il avait échangé 33 SMS au contenu exclusivement religieux avec son épouse avant de passer à l’acte. Les enquêteurs ont trouvé à son domicile une clé USB contenant des vidéos de propagande de l’organisation Etat islamique.
En réaction à cet attentat meurtrier, le Rassemblement des musulmans de France, dirigé par l’Imam Hassen Chalghoumi, s’est réuni sur la place Saint-Michel, à Paris, le 10 octobre 2019, à proximité de la Préfecture de Police, pour dire Non au radicalisme islamiste.
Principal organisateur, Hassan Chalghoumi, imam de Drancy et président de la Conférence des imams de France, était revêtu d’un tee-shirt blanc portant la mention : « Les musulmans de France avec la République ». D’autres tee-shirts portaient les inscriptions « Contre l’islam radical » ou encore « Soutien aux victimes ». Les mots d’ordre étaient « Français musulmans », « Non à la radicalisation », « Oui à la République ». Les manifestants ont posé des roses blanches sur le bord la Fontaine Saint-Michel. Ils étaient quelques dizaines présents sur le lieu, accompagnés notamment de l’écrivain Marek Halter, engagé pour la paix, soutien fidèle des initiatives de l’Imam Chalghoumi.
Hassen Chalghoumi a déclaré sur les ondes de RTL (radio française) en amont de la manifestation : « Nous sommes tous contre l’islamisme, qui est une maladie de l’islam malheureusement. […] Un assassin tue au nom de ma religion, il prend en otage les musulmans. C’est nous, les musulmans, les premières victimes. […] Quelqu’un qui n’a pas une vision républicaine, qui n’aime pas la France, qu’est-ce qu’il fait ici ? Il peut partir ailleurs, qu’il nous laisse en paix. »
Lors du rassemblement, les imams ont prononcé une prière en hommage aux victimes. Ils tenaient une large banderole portant l’inscription : « Citoyens musulmans contre la radicalisation. Soutien aux victimes et leurs familles ».
L’école malékite, qui trouve son inspiration dans le soufisme et dont se réclame Hassen Chalghoumi, est généralement considérée comme porteuse d’un islam modéré ; elle est fortement représentée au Maghreb, en Afrique de l’Ouest, au Tchad, au Soudan, et à Dubaï. Hassen Chalghoumi n’a eu de cesse, depuis de nombreuses années, de combattre l’islamisme radical et de promouvoir l’entente et le dialogue interconfessionnel. MEMRI a couvert certaines de ses actions et de ses interventions sur les ondes télévisées arabes.