Dans le cadre de la polémique suscitée en Tunisie par la programmation du spectacle de Michel Boujenah à la 53ème édition du Festival de Carthage, l’humoriste juif français d’origine tunisienne, qui a dans le passé exprimé son attachement aussi bien à la Tunisie qu’à Israël, a fait l’objet d’un appel au boycott. Les détracteurs de Michel Boujenah lui reprochent des positions sionistes. Une lettre ouverte (1) a ainsi été adressée au ministre tunisien des Affaires culturelles et au directeur du Festival de Carthage par la campagne Boycott Zionism pour demander l’annulation du spectacle.

Réagissant à l’appel, la militante tunisienne pour les droits de l’Homme Yamina Thabet (2) a défendu le droit de Michel Boujenah à venir se produire en Tunisie. Le 29 juin 2017, l’organe de presse tunisien Kapitalis rapportait la dénonciation du boycott de Michel Boujenah par l’ATSM, Association tunisienne de soutien des minorités, fondée et présidée par Yamina Thabet, dans un article intitulé « L’ATSM dénonce l’appel au boycott de Boujenah ». Extraits :

Taxé de sioniste, Boujenah, qui est grand défenseur de la cause de la Tunisie, son pays d’origine, ne plait pas à tous ses compatriotes. Certains se sont même indignés de la programmation de son spectacle au Festival de Carthage et ont lancé un appel au boycott.

Une lettre a ainsi été adressée au ministre des Affaires culturelles et au directeur du Festival de Carthage, par la campagne internationale «Boycott Sionisme», leur demandant de faire annuler le spectacle.

Dans la lettre, les détracteurs de Boujenah ont cité et publié ses interventions médiatiques où il faisait part de son soutien à Israël et à son armée.

En revanche, beaucoup de Tunisiens ont défendu l’humoriste, à l’instar de Yamina Thabet, présidente de l’Association tunisienne de soutien des minorités (ATSM), qui a indiqué que cet appel au boycott s’apparente à un acte anti-juif.

«Je ne suis pas là pour défendre une personne qui de toute façon n’en a pas besoin, ni pour servir un discours mielleux sur la nostalgie et l’attachement au pays comme si le fait d’être d’une confession autre que musulmane nécessitait de faire ses preuves ! Ce que je dénonce, c’est ce comportement, disons-le, lâche, de ceux qui faute d’avoir des gonades pour reconnaître leur haine, se cachent sous les jupons d’une excuse passe-partout», a indiqué la présidente de l’Association, dans un post sur sa page Facebook, tout en rappelant que Boujenah est un Tunisien qui a toujours crié haut et fort son attachement au pays. Et, à ce titre, il a le droit de se produire en Tunisie et de rencontrer son grand public dans notre pays, où il compte beaucoup d’admirateurs.

 

(1)

La lettre ouverte en arabe au ministre de la culture et au directeur du Festival de Carthage appelant au boycott de Michel Boujenah

(1) Pour plus d’infos sur Yamina Thabet, voir :

Yamina Thabet, militante pour les droits des minorités, se bat pour la légalisation de l’homosexualité en Tunisie

Yamina Thabet, présidente de l’Association tunisienne de soutien des minorités, critique le gouvernement pour son inaction devant les délits antisémites de Djerba

 

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