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Dans une récente interview télévisée, l’auteur saoudien Mohammed Al-Saed a déclaré qu’au cours du siècle passé, des groupes, régimes et partis politiques arabes ont « colporté la cause palestinienne et lui ont imputé toutes leurs erreurs, au service de leurs propres intérêts et de leur propre survie ». Evoquant les occasions manquées de créer un État palestinien au cours du siècle écoulé, il a déclaré que l’Arabie saoudite avait proposé un plan qu’Arafat a rejeté, « commettant ainsi un crime contre les Palestiniens », et que l’Irak, la Syrie et l’Egypte étaient responsables de la création du problème des réfugiés.
Pour sa part, l’auteur Mohammed Al-Osaini a affirmé qu’il « n’y a guère un seul pays arabe qui n’a pas de mauvais souvenirs des Palestiniens », rappelant aux téléspectateurs leur position pendant l’invasion du Koweït par Saddam Hussein et Septembre noir en Jordanie. Le débat a été diffusé sur la chaîne télévisée Rotana Khalijiyyah le 12 décembre 2017. Extraits :
Mohammed Al-Saed : En 2000, l’Arabie saoudite a investi des efforts pour tenter de créer un État palestinien. Suite à ces efforts, l’administration américaine a présenté aux dirigeants palestiniens sa vision globale d’un État palestinien indépendant – un État et non une simple autorité comme actuellement – avec l’ensemble de Jérusalem pour capitale, y compris les Quartiers arménien, juif et maghrébin. L’Autorité palestinienne aurait disposé d’aéroports et de ports, tous les réfugiés auraient été autorisés à revenir sur les terres palestiniennes et les Palestiniens [à l’origine] de l’intérieur des frontières de 1948 auraient été autorisés à revenir par étapes sur une durée de 20 ans. Quelqu’un million de Palestiniens seraient revenus sur leurs terres. Au cas où ils auraient choisi de ne pas revenir, un fonds d’indemnisation aurait été créé, avec un montant initial de 20 milliards – qui aurait à terme atteint les 100 milliards – par l’Arabie saoudite, les États du Golfe, l’Europe et le Japon… La vérité est que l’accord était sur le point d’être signé, mais Yasser Arafat l’a rejeté, commettant ainsi un crime contre les Palestiniens. Pourquoi devrions-nous payer le prix de ce qu’a fait Yasser Arafat contre son propre peuple ? […]
En 1939 [sic], s’est tenue la première conférence de paix internationale, et elle a abordé la cause palestinienne. A l’époque, il n’y avait qu’un petit nombre de juifs – des juifs arabes – résidant en Palestine, et ils ont tous demandé à être représentés au parlement du futur État palestinien. Cette idée a été rejetée, et moins d’une décennie plus tard, la partition a été déclarée. La partition a permis à un petit État israélien de voir le jour, mais malheureusement, elle a été rejetée par les grands pays arabes de l’époque. L’Arabie saoudite était un nouvel État, et elle n’est pas responsable de cela. L’Irak, la Syrie et l’Egypte ont demandé à la population [arabe] originelle de partir, parce qu’ils s’apprêtaient à lancer une guerre pour écraser les juifs et les Israéliens dans leur nouvel État… et à les jeter à la mer… Le roi Abdelaziz était contre cela. Il a déclaré : n’arrachez pas les habitants à leur terre. […]
Mais ils se sont opposés à lui et ont demandé aux Palestiniens d’émigrer, et c’est la raison pour laquelle il y a des [Palestiniens] déplacés dans le monde arabe aujourd’hui. […]
L’auteur saoudien Mohammed Al-Osaimi : Les Palestiniens se impliqués dans les crises arabes. Il n’y a guère un seul pays arabe qui n’a pas de mauvais souvenirs des Palestiniens. Pourquoi ? Parce qu’ils se sont immiscés dans de nombreuses questions arabes. Nous nous souvenons tous de leur position lorsque Saddam [Hussein] a envahi le Koweït. Un autre exemple est Septembre noir en Jordanie. […]
Tous ces groupes, régimes et partis politiques au cours des 70, 80 ou 100 dernières années de l’histoire arabe moderne ont colporté la cause palestinienne et lui ont imputé toutes leurs erreurs, au service de leurs propres intérêts économiques et de leur survie. Mais je souhaiterais dire à nos frères palestiniens, qui se sont retournés contre nous injustement : pourquoi voulez-vous que l’Arabie saoudite paie le prix des erreurs de vos pères, de vos ancêtres et de vos dirigeants au cours du siècle écoulé ? […]