Voir les extraits vidéo sur MEMRI TV
Au cours d’une interview de 80 minutes diffusée le 24 octobre sur la chaîne d’information publique turque TRT, le président Recep Tayyip Erdogan a répondu à des questions concernant l’invasion du nord-est de la Syrie par son pays. « Les mieux adaptés à cette région sont les Arabes…. car ce sont des régions désertiques », a-t-il affirmé. Il a également déclaré que la « zone de sécurité » devant être établie au nord-est de la Syrie aurait une profondeur de 32 kilomètres et serait entièrement sous contrôle turc autour de Tel Abyad et Ras Al-Ayn, tandis que les zones à l’est et à l’ouest de cette région seraient patrouillées conjointement par les forces turques, russes et syriennes. Il a ajouté : « Aucun espace aérien ne nous est interdit… car nous avons ici… une forte coopération entre la Russie, la Turquie et l’Iran. »
Le président Erdoğan était interviewé par Serdar Karagoz, rédacteur en chef de TRT World, Andrea Sanke, présentatrice de TRT World et le présentateur Pelin Çift. Extraits :
Recep Tayyip Erdogan : Vous pouvez demander : Que fait l’Amérique ici, [alors qu’elle est située] à 10 000 kilomètres ? Les forces de la coalition ne partagent aucune frontière avec [les pays de la région]. L’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, que font-ils ici ? La Turquie a une frontière de 911 km [avec la Syrie], et cette frontière est pour nous une cause incessante de troubles. Les nôtres meurent en martyrs et sont blessés. Nous en avons fait l’expérience, et cela dure depuis huit ans et demi. […]
Il y aura [une zone de] 32 km [au sud de la frontière turco-syrienne]. Sur les dix premiers km, nous aurons des patrouilles avec la Russie et les forces du régime [syrien], mais à Tel Abyad et à Ras Al-Ayn, les 32 km de cette zone seront entièrement sous notre contrôle. […]
Aucun espace aérien ne nous est interdit. Pourquoi ? Parce que nous avons ici – en lien avec le Processus d’Astana – une forte coopération entre la Russie, la Turquie et l’Iran. Sans cette forte coopération, Idlib se serait transformée en bain de sang. […]
Ce qui importe dans cette région gigantesque, c’est de contrôler l’accumulation [de territoire] et de préparer le terrain à une expérience de vie qui soit sous contrôle là-bas. Les mieux adaptés à cette région sont les Arabes. Ces régions ne conviennent pas au style de vie des Kurdes.
Présentatrice : Pourquoi pas ?
Recep Tayyip Erdogan : Parce que ce sont des régions désertiques.