Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a déclaré dans une interview diffusée sur la chaîne Euronews (France) le 5 août 2019 que, même si le partenariat entre le gouvernement libanais et le Hezbollah avait porté un coup dur aux relations entre le Liban et l’Occident, il avait aidé le Liban à acquérir une stabilité interne et à maintenir une unité nationale. Il a expliqué que le Hezbollah faisait partie du paysage politique libanais et qu’il n’était pas une simple milice armée. Il a ajouté que le gouvernement libanais ne pouvait considérer les quelque 33 % de Libanais supporters du Hezbollah comme des terroristes. Il a expliqué que les relations entre le Liban et le Hezbollah contribuaient à protéger le Liban contre les attaques étrangères et le terrorisme, et que la seule alternative à ce partenariat serait une guerre civile. Il a conclu que les actions du gouvernement libanais étaient dans l’intérêt de l’Europe et du monde entier, car elles empêchaient le terrorisme de s’y propager. Extraits :
Gebran Bassil : Nous avons payé un prix [pour notre partenariat avec le Hezbollah], à la fois dans le soutien de notre public et dans nos relations avec les pays occidentaux. Cependant, le Liban a acquis une stabilité interne et nous avons réussi à maintenir notre unité nationale. Car, au bout du compte, le Hezbollah est une composante importante [du Liban]. Il a participé aux élections et a des députés et des ministres. Ce n’est pas un simple groupe armé ou politique, et il est présent dans toutes les classes et couches sociales. Aucun [pays] ne peut se mettre à notre place et considérer un tiers des membres de son propre peuple comme des terroristes. Cela est conforme aux résultats des élections. Nous voulons défendre le Liban contre toute attaque étrangère – qu’elle soit perpétrée par Israël ou par des terroristes – et nous voulons protéger notre unité nationale. Nous essayons de ne rien laisser porter atteinte au Liban en raison des sanctions. Au Liban, la seule alternative est la guerre civile. […]
Le Liban a besoin de stabilité pour rester un lieu de paix, de dialogue, d’ouverture et d’acceptation des autres. Nous avons besoin de tolérance pour affronter le terrorisme. Sinon, nous ferons du Liban un nouveau repaire de terrorisme, qui se propagerait d’ici à l’Europe et au monde entier. […]
La politique du Liban est de rester à l’écart des problèmes régionaux. Nous ne pouvons être totalement neutres, puisque le terrorisme est entré ici et que nous avons des réfugiés palestiniens ici, en raison de la crise arabo-palestinienne. Mais le Liban ne veut pas s’immiscer dans les problèmes des autres, pour que les autres ne s’immiscent pas dans nos problèmes. Le Liban se protège et aide à résoudre les problèmes plutôt que de les créer. Si nous échouons ici au Liban, la crise se déplacera en Europe. Il ne peut y avoir de terrorisme et d’extrémisme au Liban sans qu’il ne se répande en Europe. Nous sommes interdépendants. Ce que le Liban fait vise à protéger l’Europe.
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