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Ghazi Hamad, ancien vice-ministre des Affaires étrangères du gouvernement du Hamas, a déclaré : « Il n’y a aucune preuve religieuse interdisant les négociations avec l’occupation. […] Personnellement, je ne m’oppose pas à cette option, mais elle doit d’abord être replacée dans un cadre national ». S’exprimant lors d’un symposium intitulé « La cause palestinienne – Propositions à l’étude », organisé par le Hamas, Hamad a soutenu que si, dans le passé, le groupe avait adopté une position ferme sur les négociations, les gens commencent à s’exprimer en « termes moins absolus ».
« À l’époque, les gens n’avaient pas encore compris que les négociations avec l’occupation pouvaient devenir une source de force pour eux, mais seulement si elles sont menées correctement, et non à la manière de l’OLP », a soutenu Hamad. Ses déclarations ont été diffusées par la chaîne Al-Jazira le 1er août 2018. Extraits :
Ghazi Hamad : Du point de vue du droit islamique, nul ne peut prétendre que les négociations avec l’occupation sont haram [interdites], ni même makruh [répréhensibles]. Au contraire, il est permis de négocier avec ses ennemis. Le prophète Mohammed a négocié avec ses ennemis. Saladin a négocié avec ses ennemis. Abdelkader El Djezairi a négocié avec ses ennemis, Youssouf Al-Azma a négocié avec ses ennemis. Il n’y a aucune honte à cela. Malheureusement, certains prétendent que les négociations avec l’occupation ne sont pas autorisées. Ce n’est pas vrai. Il n’existe aucune preuve religieuse interdisant les négociations avec l’occupation. Mais c’est là que la justification politique entre en jeu. La perspective politique exige que vous déterminiez la question en fonction de vos intérêts. Les négociations avec l’occupation constituent-elles vraiment la voie la meilleure et la plus efficace ? Ces négociations devraient-elles être étayées par d’autres options ou non ? Cela est déterminé en fonction des circonstances. Nous disposons de l’expérience du Fatah dans les négociations, qui a été un échec complet et total. Elles n’ont abouti à aucun résultat. Je ne fais pas preuve de pessimisme. C’est la réalité. Après 25 ans de négociations, la paix et la solution à deux États sont dans l’impasse.
Bien au contraire, les colonies se sont étendues, les frontières ont été perdues, les terres ont été prises, la Cisjordanie s’est transformée en enclaves isolées, Jérusalem a été assiégée et a subi une judaïsation… Il ne reste plus rien. Personne – pas même un aveugle – ne pourrait alléguer que le processus de paix a été couronné de succès. Les négociations ont donc été mal gérées. Malheureusement, ces négociations ont été inefficaces. Elles reposaient sur un seul acteur, en ignorant tous les autres. Personnellement, je ne m’oppose pas à cette option, mais elle doit d’abord être placée dans un cadre national. […]
Il est vrai que le Hamas, en tant que mouvement fondé sur une base religieuse et idéologique, a rejeté les négociations avec Israël. A un certain moment, les gens interdisaient les négociations, les considérant comme une « ligne rouge » à ne pas franchir. Avec l’évolution de la situation politique cependant, certains ont commencé à parler en termes moins absolus. Je me souviens qu’en 2007, Dr Ahmad [Youssef] et moi-même nous trouvions au cabinet du Premier ministre, et nous avons publié une déclaration statuant que le fait de négocier avec l’occupation ne constitue pas une violation de la charia. Le lendemain, un communiqué a été publié : « Dr Ghazi Hamad ne parle qu’en son nom propre. » À l’époque, les gens n’avaient pas encore compris que les négociations avec l’occupation pouvaient devenir une source de force pour eux, mais seulement si elles sont menées correctement, et non à la manière de l’OLP.