Kahina Bahloul, chercheuse en études islamiques françaises et fondatrice du groupe « Parle-moi d’islam », a été interviewée sur France 24 le 8 février 2019. Kahina Bahloul dirigera des prières dans la première mosquée parisienne mixte. Elle a déclaré que la mosquée allait permettre l’entrée aux femmes sans hijab, étant convaincue que « la coercition n’a pas sa place dans l’islam ». Elle a ajouté que les homosexuels seraient également les bienvenus, l’orientation sexuelle des fidèles étant une affaire privée. Elle a appelé à une « réévaluation de l’histoire », affirmant qu’il était temps que les femmes musulmanes aient leur mot à dire dans les interprétations religieuses. Extraits : [1]
Animatrice : Il se peut qu’elle devienne la première femme à diriger la prière des musulmans en France, et la première à prononcer un sermon du vendredi dans la première mosquée mixte. Cette mosquée parisienne devrait ouvrir ses portes aux femmes voilées et non voilées, ainsi qu’aux musulmans homosexuels. Notre invitée d’aujourd’hui est Kahina Bahloul, chercheuse dans le domaine des études islamiques et fondatrice du groupe « Parle-moi d’islam ». Kahina, bienvenue sur France 24.
Kahina Bahloul : Bonjour. […]
Animatrice : Ne craignez-vous pas que, tôt ou tard, cette mosquée devienne une mosquée à l’usage des seules minorités ?
Kahina Bahloul : Je ne crois pas que cela arrivera. Il est vrai que nous permettons aux femmes de choisir [de porter le hijab ou non], car nous sommes convaincus que dans l’islam, comme dans toutes les autres religions, la coercition n’a pas lieu d’être. […]
Animatrice : Que pouvez-vous nous dire de l’autorisation faite aux homosexuels de prier dans cette mosquée ? Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?
Kahina Bahloul : Ce n’est pas une question sur laquelle nous nous attardons car nous pensons que chacun est libre de choisir sa propre vie sexuelle. Nous ne demandons pas aux gens qui viennent à la mosquée quelle est leur orientation sexuelle. C’est une affaire privée qui ne nous regarde pas. Par conséquent, tout le monde est le bienvenu dans cette mosquée. […]
Nous appelons à une réévaluation de l’histoire pour nous aider à poser un regard critique sur ce qui est mis en œuvre aujourd’hui dans l’islam. Par exemple, concernant la question des femmes dans l’islam, le problème est que, pendant des décennies et des siècles – pendant plus de mille ans – elle n’a été débattue que par des hommes. Dans la plupart des cas, l’interprétation des textes religieux était le fait d’une mentalité masculine et patriarcale. Nous pensons qu’aujourd’hui, au 21ème siècle, le temps est venu pour les femmes de s’exprimer sur ces interprétations.
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[1] Clip #7006