Un examen des déclarations provenant de Gaza sur la campagne de la “Grande Marche du retour”, prononcées par des responsables du Hamas, des organisateurs de la campagne, des participants et partisans, révèle qu’il ne s’agit pas simplement d’une campagne civile populaire, mais qu’elle a été pleinement soutenue par le Hamas, et que son objectif était le franchissement de la barrière frontalière pour infiltrer le territoire israélien et marcher sur les localités israéliennes. Depuis le début de la marche, à l’occasion de la Journée de la terre (30 mars 2018), les représentants du Hamas visitent les camps le long de la frontière où se réunissent les participants, pour exprimer leur soutien et leurs encouragements. Les représentants du Hamas ont souligné que des membres du mouvement avaient participé aux marches et qu’ils constituaient la majorité des victimes. Mahmoud Al-Zahhar a même souligné que la marche n’était pas une forme de résistance pacifique.
Les organisateurs de la campagne, à l’instar d’Ahmad Abou Ratima, l’un de ses principaux porte-parole, ont observé à plusieurs reprises que l’objectif de la marche était le fanchissement de la frontière pour avancer vers les localités israéliennes, même au prix de vies palestiniennes. Durant toute la campagne, les utilisateurs de réseaux sociaux à Gaza ont posté des cartes montrant les routes et les distances séparant la bande de Gaza des localités frontalières israéliennes. Des rapports font état d’unités spéciales créées pour infiltrer le territoire israélien, comme l’Unité des coupeurs de barrières et l’Unité d’assaut à la frontière. Si les organisateurs de la campagne ont souligné que les marches seraient pacifiques, certains utilisateurs des réseaux sociaux à Gaza ont appelé à combattre les « infidèles » de ces localités et à les assassiner. Le présent rapport examine les déclarations d’habitants de Gaza concernant le caractère et les objectifs de la campagne de la « Grande Marche du retour ».
Des représentants du Hamas : 50 des victimes étaient membres du Hamas ; il ne s’agit pas résistance pacifique
Des représentants du Hamas ont reconnu à plusieurs occasions que le mouvement avait pris une part active dans les marches. Yahya Sinwar, chef du Hamas à Gaza, a déclaré que des membres du mouvement « ont retiré leurs uniformes militaires et laissé de côté leurs armes. Ils ont provisoirement abandonné les moyens de la lutte armée » pour rejoindre les marches.[1] Le membre du bureau politique du Hamas Saleh Bardawil a déclaré que sur les 62 personnes tuées lors des affrontements le long de la frontière de Gaza le 14 mai, 50 étaient membres du Hamas.[2] Le dirigeant du Hamas Mahmoud Al-Zahhar a affirmé que le fait de qualifier la campagne de « résistance pacifique » était un moyen de « tromper le public », ajoutant que « lorsque vous êtes en possession d’armes ayant pu résister à l’occupation lors des guerres de 2006, 2008, 2012 et 2014… Lorsque vous avez des armes brandies par des hommes qui ont réussi à empêcher l’armée la plus puissante de la région d’entrer dans la bande de Gaza pendant 51 jours, et ont été capables de capturer ou de tuer des soldats de cette armée, s’agit-il vraiment d’une ‘résistance pacifique’ ? Ce n’est pas une résistance pacifique. L’option [de la lutte armée] a-t-elle faibli ? Non. Au contraire, elle croît et se développe. C’est évident. Ainsi, lorsqu’on parle de ‘résistance pacifique’, cela trompe le public. Il s’agit d’une résistance pacifique soutenue par une force militaire et par des services de sécurité, et bénéficiant d’un immense soutien populaire. Quant à la ‘résistance pacifique’ [du Fatah], elle consiste en des rassemblements, des manifestations, des protestations, des plaidoyers et des requêtes, destinés à améliorer les termes des négociations, ou à permettre des pourparlers avec l’ennemi israélien. Cette tromperie ne dupe pas le public palestinien. »[3]
Ahmad Abou Ratima, organisateur de la campagne : l’objectif est de franchir la barrière, même au prix de nos vies ; nous pouvons atteindre Sderot en dix minutes
L’activiste Ahmad Abou Ratima, l’un des organisateurs et porte-parole de la campagne de la Marche du retour, a explicitement décrit sur sa page Facebook le plan d’infiltration massive, tout d’abord des localités israéliennes situées à proximité de la frontière de Gaza, puis à l’intérieur d’Israël, même au prix de vies palestiniennes : « Si les Palestiniens de Gaza réussissent à recruter 100 000 manifestants non violents, et que les autres régions parviennent à en recruter des dizaines de milliers, l’occupation aura beaucoup de mal à faire face à ces marches massives. Même si quelques personnes sont tuées pendant le passage en force [de la frontière]… grâce à leur sacrifice, les Palestiniens pourront franchir la barrière de séparation et rejoindre leur terre occupée en 1948, et ce sera un prix raisonnable à payer. Des milliers de victimes sont tombées dans les guerres sans [obtenir] aucun résultat politique… Cette fois, les morts seront justifiées et serviront à réaliser un succès national significatif. » [4]
Selon le quotidien Al-Quds Al-Arabi, Abou Ratima a écrit sur le groupe Whatsapp de la marche du Retour que la violation de la frontière « sera particulièrement douloureuse pour l’occupation et aura des répercussions internationales significatives ». Et d’ajouter : « En dix minutes, tous les [manifestants] seront au cœur de l’implantation de Sderot, et ensuite, les armes de l’occupation deviendront totalement inutiles. Les processions de [Palestiniens] se mêleront aux colons au cœur de nos villes occupées… Cela sera un coup sanglant à l’occupant, qui finira sans aucun doute par succomber. »
L’article d’Al-Quds Al-Arabi a mentionné les tentatives palestiniennes de franchir la barrière : « Ces derniers jours, le plan pour franchir la barrière [frontalière] dans le cadre du ‘Jour de l’avancée’ a rencontré quelque succès, lorsque des jeunes ont réussi à franchir la frontière à plusieurs endroits, après avoir coupé les barbelés. »[5]
Le 13 mai, en amont des manifestations prévues pour le Jour de la Nakba (14 mai) – surnommé le “Jour du passage [de la frontière]” sur les réseaux sociaux – la page Facebook officielle de la Grande marche du retour contenait le message : “Conseil urgent pour le Jour du passage [de la frontière] : rappelez-vous toujours que nos marches sont non violentes et recourent uniquement à des moyens non violents. Les [manifestants] du retour doivent entrer dans [les territoires israéliens] en larges groupes comportant des dizaines, des centaines ou des milliers de personnes, et surprendre les soldats [israéliens] en arrivant de [directions] inattendues. Ils doivent s’assurer de rester en groupes, par milliers, et d’atteindre la localité habitée la plus proche à l’intérieur de nos territoires occupés en 1948. [Une fois] là-bas, ils doivent organiser un sit-in au milieu des résidents israéliens. Mais faites attention de ne pas revenir à Gaza après avoir réussi à franchir [la frontière], et de ne pas vous disperser, pour empêcher les soldats de l’occupation d’affronter des personnes seules. La présence des manifestants du retour dans des localités habitées empêchera les soldats de l’occupation de vous nuire, et vous donnera une [source de] nourriture et de boisson. Les bulldozers devront arriver pour enlever les barbelés à la minute où des millions de personnes auront [franchi la frontière] et afflueront [à l’intérieur d’Israël]. Tous les résidents de Gaza doivent sortir et rejoindre les [marcheurs] du retour. »
« Prenez garde de ne pas causer de dommages ou de tuer des soldats ou des Israéliens, pour ne pas leur donner d’excuse pour [commettre] des actes de massacre… » [6]
Il convient d’observer qu’Issam Adwan, chef du département des réfugiés du Hamas, a tweeté le 10 février 2018, plusieurs semaines avant le début de la campagne de la Grande Marche du retour : « J’appelle les résidents de mon village, Barbara,[7] à mettre leurs affaires en ordre pour préparer le retour à Barbara au cours des prochaines semaines. #GreatReturnMarch.” [8]
Des Gazaouis postent des cartes sur les réseaux sociaux à l’attention des manifestants qui franchissent la frontière, indiquant routes et distancesà parcourir jusqu’aux localités israéliennes
Sur les pages des réseaux sociaux de la Grande marche du retour et de ses partisans à Gaza figuraient des cartes et des clichés aériens montrant les routes et les distances à parcourir de différents points dans la bande de Gaza jusqu’aux localités frontalières israéliennes. Certains des messages étaient accompagnés d’appels explicites à infiltrer ces localités par diverses routes.
La page Facebook officielle de la campagne de la Grande marche du retour présente un cliché aérien montrant la distance à parcourir entre Gaza et le kibboutz israélien Kissouffim, légendé : « De la barrière de séparation à Kissouffim : 38 minutes. » [9]
Cartes postées sur la page Facebook officielle de la campagne de la Grande marche du retour.
Un Gazaouite a posté les cartes ci-dessous légendées : « [Ces cartes] ont été distribuées aux jeunes pour leur permettre de franchir la frontière demain. Elles montrent les chemins qui mènent aux colonies dans les territoires intérieurs occupés [les territoires de 1948]. » Un autre utilisateur a répondu : « Je suis contre toutes ces publications [révélant nos plans], car à présent l’ennemi prendra les précautions nécessaires. » [10]
Photo légendée : « Le 14 mai, prise d’assaut [de la frontière] ».
Un autre Gazaouite a tweeté des cartes des localités frontalières accompagnées du texte : « A quiconque parviendra à infiltrer notre sol occupé : un gros poisson nous attend tout près ; c’est la colonie de Beeri, située à 4 -4,5 km de l’est de Gaza (au nord du camp [de réfugiés] d’Al-Bureij). Elle est considérée comme l’une des localités les plus riches et abrite quelque 900 colons. Elle est à 3 ou 4 minutes de distance à moto et à 15-20 minutes en courant vite. » Dans un autre tweet, il écrit : « A tous les jeunes qui ignorent la peur : toutes les colonies se trouvent à proximité. Si la barrière est franchie, placez votre foi en Allah et n’ayez pas peur… » [11]
Mohammed Al-Bursh de Gaza a tweeté : « Aux gens et résidents de Gaza ! Avec l’aide d’Allah, les prières de l’après-midi se tiendront dans les colonies frontalières de Nativ Ha-Asara, Erez, Sderot, Nir Am et Mefalsim. Nous nous rencontrerons au camp du retour au nord de Jebalia, et partirons de là. » Le tweet était accompagné d’un cliché aérien des localités. Dans un autre tweet posté le même jour, Al-Bursh écrit, paraphrasant des directives qui, selon la tradition musulmane, ont été transmises par le prophète Mahommed et le calife Abou Bakr à leurs troupes avant de se lancer dans la bataille : « Lors de votre avancée sacrée demain, je vous ordonne de ne pas tuer d’enfants, de femmes ou de personnes très âgées. Ne brûlez pas de dattiers et ne déracinez pas d’arbres fruitiers. » [12]
Tweets de Mohammed Al-Bursh.
Appels sur les réseaux sociaux à des affrontements avec des Israéliens après infiltration de leurs localités
Certains messages, affiches et brochures publiés sur les réseaux sociaux appellent à affronter les Israéliens après avoir franchi la barrière, et à infiltrer leurs localités. Emad Aql, de Gaza, a tweeté : « [La ville israélienne de] Sderot est à seulement 700 mètres à l’est de [la ville palestinienne de] Beit Hanoun au nord de Gaza. Le quartier général de l’armée israélienne se trouve là-bas, et il abrite environ 800 porcs. [La ville] est à une distance de 2 minutes en moto ou de 58 minutes en courant vite. » Il appelle au meurtre : « Assassinez, massacrez et brûlez, et ne leur montrez jamais aucune pitié. » [13]
Un Gazaouite a posté sur Facebook la photo d’un combattant masqué brandissant un couteau, légendée : « Le kibboutz Kerem Shalom, à l’est de Rafah, est à seulement 300 mètres de la frontière. Il a des enclos à dindes, un terrain de football et une piscine], alors qu’il n’abrite que 15 familles. Jetez-vous sur eux avec des couteaux. » [14]
La page Facebook « Palestine Unites Us » comportait une brochure en arabe et en hébreu de « la résistance palestinienne à Gaza ». Elle enjoint aux résidents israéliens des localités frontalières de Gaza d’évacuer leurs maisons : « Votre seul moyen de survivre est de retourner dans votre pays d’origine, car nous revenons » ; « Ô juif, tu n’es pas d’ici… [tu n’as] aucun Etat ici, tu n’as que peur et terreur. » [15]
Selon une affiche annonçant la « Marche des millions pour le retour et pour briser le siège », postée sur Twitter : « Aux rebelles qui avancent sur le sol de la patrie… nous vous rappelons les directives de votre Prophète : Elancez-vous et combattez pour Allah contre les infidèles qui [renoncent] à Allah, [mais] ne commettez pas de trahison ou d’excès, comme mutiler des corps ou tuer des enfants ou des moines »… [le texte est extrait d’un hadith du prophète Mohammed]. [16]
Les unités d’ « d’assaut frontalières » et des « coupeurs de barrières »
Selon des messages et des vidéos mis en ligne sur les réseaux sociaux, des unités spéciales ont été créées pour franchir la barrière frontalière, dont l’unité d’assaut frontalière et l’unité des coupeurs de barrières. Une page Facebook dédiée à cette dernière contenait des reportages et des vidéos sur son activité. Selon un post : « Des jeunes ont coupé une partie des barbelés à l’est d’Al-Bureij au centre de Gaza. » Il était accompagné de photos l’illustrant. [17] D’après un autre post : « L’Unité des coupeurs de barrières annonce qu’elle est tout à fait prête à couper les fils barbelés et à les retirer tout au long de la frontière de Gaza. » [18]
La page contenait également une affiche légendée « Coupez [la barrière], retirez-la et brisez-la! » [19]
Des photos de l’Unité des coupeurs de barrière ont même été diffusées à la télévision. Dans des images diffusées le 27 avril sur la chaîne télévisée Al-Aqsa du Hamas, des membres masqués de l’unité brandissaient des cisailles et scandaient : « Khaybar, Khaybar, ô juifs, l’armée de Mohammed a commencé à revenir. » L’un des membres a proclamé : « Ô fils de notre peuple palestinien rebelle ! Ô hommes qui restent fermes sur la terre de Palestine, de la rivière [du Jourdain] à la mer [Méditerranée] ! Aujourd’hui, c’est la journée de la marche vers nos terres occupées et spoliées. Aujourd’hui, nous coupons la principale barrière barbelée de l’ennemi sioniste à la frontière de Gaza, à l’est du camp de réfugiés de Jebalia. Si Allah le veut, nous entrerons aujourd’hui dans nos terres occupées et déclencherons une révolution contre l’ennemi sioniste, afin de proclamer, haut et fort, que cet ennemi est voué à la perdition, et que ce qui a été pris par la force sera récupéré par la seule force. Nous allons libérer notre terre palestinienne bénie, qui nous a été volée par l’ennemi et d’où l’ennemi sera chassé par la seule force. Nous avons appelé ce vendredi ‘Le vendredi de la jeunesse rebelle’. Nous sommes l’Unité des coupeurs de barrière… Nous marchons dans la voie d’Allah. Nous voulons élever la bannière. Puisse l’islam retrouver sa gloire. Puisse la mosquée Al-Aqsa retrouver sa pureté. Puisse notre sang être versé. Nous, jeunesse rebelle de la bande de Gaza, à l’est du camp de réfugiés de Jebalia, transmettons un message aux colons le long de la frontière de Gaza : partez immédiatement, avant qu’il ne soit trop tard ! La révolution palestinienne ne prendra fin qu’avec la victoire ou le martyre ! [20]
Pour voir un clip de MEMRI TV de ces déclarations, cliquer ci-dessous :
Des images de l’Unité des coupeurs de barrière, diffusées sur Al-Jazira Mubashir, entre autres plateformes, montraient des hommes masqués atteignant les barbelés sur des motos et les coupant. [21]
De nombreuses autres vidéos de Gazaouis coupant la barrière ont été postées sur les réseaux sociaux. [22] Pour voir des vidéos de MEMRI TV, cliquer ci-dessous:
Lien vers le rapport en anglais
[1] Voir MEMRI TV Clip No. 6576, Hamas Leader in Gaza Yahya Sinwar: Our People Took Off Their Military Uniforms and Joined the Marches; We Decided to Turn the Bodies of Our Women and Children into a Dam Blocking Arab Collapse, 16 mai 2018.
[2] Voir MEMRI en français, Salah Al-Bardawil, membre du Bureau politique du Hamas : Parmi les martyrs de Gaza, 50 appartenaient au Hamas, 12 étaient des gens ordinaires, 21 mai 2018.
[3] Voir MEMRI en français, Mahmoud Al-Zahhar, haut responsable du Hamas, au sujet des manifestations à Gaza : “Cette résistance n’est pas pacifique, elle est soutenue par nos armes”, 17 mai 2018.
[4] Arabi21.com, 7 février 2018. Voir MEMRI en français, Nouvelle initiative à Gaza, du Hamas, du Djihad islamique et des partisans de Mohammed Dahlan du Fatah : appel aux foules à forcer la frontière avec Israël pour réclamer le droit au retour, 26 mars 2018.
[5] Al-Quds Al-Arabi (Londres), 7 mai 2018.
[6] Facebook.com/maseera2018, 13 mai 2018.
[7] Village palestinien à 20 kilomètres au nord de Gaza.
[8] Twitter.com/drissamadwan, 10 février 2018.
[9] Facebook.com/maseera2018, 12 mai 2018.
[10] Facebook.com/a7laqadr6, 13 mai 2018.
[11] Twitter.com/Ahmed_Ahmed, 13 mai 2018.
[12] Twitter.com/m_borsh22, 13 mai 2018.
[13] Twitter.com/emad_aql, 13 mai 2018.
[14] Facebook.com/photo.php?fbid=178910852933821&set=pob.100024447224551&type=3&theater, 14 mai 2018.
[15] Facebook.com/landpalestin, 14 mai 2018.
[16] Twitter.com/FpQ5vWvFoy5OFNp, 12 mai 2018.
[17] Facebook.com/selek2018, 14 mai 2018.
[18] Facebook.com/selek2018, 10 mai 2018.
[19] Facebook.com/selek2018, 13 mai 2018.
[20] Voir clip de MEMRI TV n° 6545, Members of Gaza « Fence Cutters’ Unit » Proclaims: Victory or Martyrdom! – Scenes from Gaza « Return March, » 27 avril 2018.
[21] Facebook.com/selek2018, 13 mai 2018.
[22] Voir le clip de MEMRI TV n° 6577 Footage: « Gaza Fence Cutters’ Unit » – Scenes from Gaza « Return March, » 11 mai 2018.
