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Le militant ouïghour Abd Al-Ahad Abd Al-Rahman a déclaré que la répression exercée ces derniers temps par les autorités égyptiennes sur les étudiants ouïghours à l’Université Al-Azhar, le fait de les détenir puis de les expulser, était une « honte » due à l’instabilité qui règne en Égypte depuis le coup d’Etat de Sissi. Selon Abd Al-Rahman, il reste seulement cinq ou six cents étudiants ouïghours en Égypte, sur quelque 4 000, chaleureusement accueillis par Al-Azhar à leur arrivée.
S’exprimant le 6 juillet 2017 sur Mekameleen, une chaîne télévisée des Frères musulmans égyptiens basée en Turquie, Abd Al-Rahman a appelé le cheikh d’Al-Azhar et le gouvernement égyptien à « ignorer les demandes de ces communistes athées » et à ne pas renvoyer les étudiants ouïghours chez eux, où ils seraient « sauvagement torturés et opprimés ». Extraits :
Abd Al-Ahad Abd Al-Rahman : J’aimerais rectifier l’information donnée dans l’introduction, selon laquelle il y aurait près de 10 millions de Turkestans. Ce n’est pas vrai. C’est le chiffre des autorités chinoises, mais l’occupant minimise toujours le nombre des indigènes. Il y a, en réalité, près de 40 millions de Turkestans. […]
Lorsque les autorités chinoises ont commencé à occuper l’est du Turkestan, la première chose qu’ils ont faite fut de lancer l’assaut contre l’islam et les musulmans, et d’oblitérer l’identité islamique, qui préserve les musulmans, leurs terres et leur connexion à l’islam. [L’identité islamique] les distingue des Chinois. Les autorités chinoises craignent que les Turkestans ne fassent sécession ; c’est pourquoi ils les torturent et les oppriment sauvagement. Quelque 4 000 étudiants turkestans sont parvenus à gagner l’Egypte de différentes manières. Leur histoire est différente de celle des étudiants venus d’autres pays, envoyés ici par leurs gouvernements. Les Turkestans payent des sommes très élevées pour leurs passeports, et viennent [en Egypte] en tant que touristes, pour étudier à Al-Azhar. A l’est du Turkestan, il leur est interdit de poursuivre des études religieuses. Nous avons reçu un accueil chaleureux à Al-Azhar. Ils nous ont accordé l’hébergement et d’autres choses. C’était au temps de feu [le cheikh d’Al-Azhar] Ali Gad Al-Haq. Je suis arrivé en Egypte en 1986, et un groupe se trouvait déjà ici, qui était arrivé en 1984.
Animateur : Au temps du cheikh Ali Gadi Al-Haq ?
Abd Al-Ahad Abd Al-Rahman : C’est exact. Depuis, les étudiants turkestans ont commencé à arriver [en Egypte]. Lorsqu’ils ont vu quel accueil chaleureux ils recevaient à Al-Azhar, ils se sont mis à arriver en masse. Il y a trois mois, il étaient au moins 3 000 étudiants [turkestans] ici. Mais en raison des pressions exercées par les [autorités] chinoises, la plupart d’entre eux sont repartis et il ne reste plus que 500 ou 600 étudiants. Comme mon collègue l’a souligné, cela est dû à l’instabilité en Egypte, au coup d’Etat et à la montée d’Al-Sissi au pouvoir. Al-Sissi a accordé « une faveur » [aux autorités chinoises], et nous savons ce qui s’est passé à Al-Azhar…
Animateur : Le coup d’Etat vous a-t-il nui ?
Abd Al-Ahad Abd Al-Rahman : Non, mais nous pensons que ce qui est arrivé en est une des conséquences. Si le gouvernement [égyptien] et l’Etat étaient forts, ils n’auraient pas aquiescé aux demandes des autorités chinoises ; ils l’ont fait parce que le pays est instable et qu’ils ont besoin des Chinois. […] C’est une honte pour Al-Azhar ! Nous appelons le cheikh d’al-Azhar, les professeurs et les enseignants d’Al-Azhar ainsi que le gouvernement égyptien à cesser ces agissements et à ignorer les requêtes de ces communistes athées, les ennemis des musulmans.