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L’adolescente yéménite Nada Al-Ahdal, qui a fui son domicile pour éviter un mariage arrangé à l’âge de 11 ans et a créé un institut pour la protection des droits des enfants, a déclaré que l’institut traite d’une myriade de questions, notamment le recrutement d’enfants soldats, le mariage et le travail des mineurs. S’exprimant sur la chaîne télévisée yéménite Alghad Al-Moshreq le 19 mars 2017, Al-Ahdal a déclaré que la sensibilisation du public aux dangers inhérents au phénomène du mariage précoce est encore plus importante que la législation. Nada Al-Ahdal avait fait sensation sur Internet, en postant sur YouTube une vidéo devenue virale, qui avait été traduite par MEMRI, dans laquelle elle appelait à l’aide, pour échapper au mariage forcé arrangé par ses parents. Extraits :
Animatrice : Nous sommes heureux de recevoir Nada Al-Ahdal, militante des droits de l’homme, dans notre émission. Nada a échappé au piège du mariage précoce lorsqu’elle a pris la fuite à l’âge de dix ans. Elle porte aujourd’hui le titre de « Présidente de l’Institut Nada des droits de l’homme ». […] Nada, où en êtes-vous aujourd’hui après toutes ces années ?
Nada Al-Ahdal : J’ai créé un institut pour la protection des droits de l’enfant. Cet institut est impliqué dans de nombreux projets et lutte contre des phénomènes comme le recrutement d’enfants soldats, le mariage d’enfants, le travail des mineurs, le déplacement des enfants et de nombreuses autres questions. J’espère que nous pourrons mettre fin à ces problèmes dès que possible. […]
Animatrice : Il y a quelque temps, j’ai vu un post que vous avez écrit sur une fille qui s’est pendue, je regrette de le dire, car elle a été mariée de force lorsqu’elle était mineure, et chaque fois qu’elle essayait de s’échapper, sa famille la renvoyait chez elle. […]
Nada Al-Ahdal : Tout d’abord, ce phénomène est très répandu au Yémen et dans le monde arabe en général. C’est un grave problème, qui réduit à néant les droits des filles. Le mariage d’enfants est un crime odieux et j’espère que nous pourrons y mettre un terme le plus tôt possible. Ce phénomène s’est répandu à travers le monde arabe, notamment au Yémen, et s’est aggravé avec la guerre. […]
Ma famille n’est pas à blâmer pour ce qu’ils m’ont fait. L’ignorance et le retard sont les principales raisons de ce phénomène, ainsi que la pauvreté qui explique ce genre de mariage. [Mais] la pauvreté n’est pas la principale raison des mariages d’enfants. La principale raison est la méconnaissance des dangers de ce genre de mariage. Nous devons mettre fin à ce type de mariage en sensibilisant les gens, avant même de légiférer. La sensibilisation est plus importante que l’instauration de lois. L’Inde, par exemple, est le pire endroit au monde en termes de mariage d’enfants, même si elle dispose d’une loi contre ce phénomène.