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L’ancien ambassadeur d’Irak en France Ghazi Faisal a déclaré, dans une interview diffusée sur Samarra TV (Irak) le 25 mai 2019, que l’Iran devrait amender la doctrine militaire inscrite dans sa constitution, qui statue que l’armée iranienne et le CGRI ont des devoirs au-delà des frontières de l’Iran, visant à établir la « justice divine » et à propager la loi de Dieu. Citant le Hezbollah – devenu plus puissant que l’État libanais et son armée, pour illustrer la stratégie de l’imam Khomeini consistant à décomposer de l’intérieur les États par des organisations visant à imposer une théocratie islamique, Faisal a affirmé que la doctrine iranienne allait à l’encontre de la Charte des Nations unies, qui interdit toute ingérence dans les affaires souveraines d’autres pays. Selon lui, la doctrine iranienne constitue une menace pour le Liban, Bahreïn, le Nigeria, le Soudan, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, l’Egypte, le Yémen et l’ensemble du monde islamique. Il a estimé que si l’Iran ne parvenait pas à renoncer à son attitude hostile d’ingérence et à engager de sérieuses négociations, il faudrait s’attendre à un affrontement militaire. Extraits :
Ghazi Faisal : L’Iran devrait amender la doctrine militaire inscrite dans sa constitution. La constitution est la loi des lois, et elle reflète l’essence de la théorie iranienne du gouvernement du docte. La doctrine militaire de la constitution iranienne statue que l’armée iranienne et le CGRI ont des devoirs au-delà des frontières [de l’Iran], dans les pays du Moyen-Orient et dans le monde islamique. Ces devoirs visent à établir un Etat de justice divine et à propager la loi de Dieu. Qui a donné au leadership iranien la mission céleste et divine de mettre en œuvre la justice divine ? […]
La racine de la théorie du gouvernement du docte, présentée dans le livre de l’imam Komeini, est de faire la guerre aux Etats gouvernés par des lois et des constitutions créées par l’homme. Il considérait que ces Etats transgressent la charia. Il a donc autorisé l’introduction de cette doctrine militaire dans la constitution. Cela pose la grave menace d’une intervention iranienne à Bahreïn, au Liban… [L’Iran] a établi le Hezbollah au Liban, et le Hezbollah a dépassé en importance l’Etat libanais lui-même. Le Hezbollah déclare la guerre quand bon lui semble et déclare la paix comme bon lui semble. Il mène les négociations. Où est l’Etat libanais ? L’armée libanaise ? Ils se sont évaporés. C’était la philosophie de Khomeini, visant à créer des organisations parallèles pour démanteler les Etats, puis imposer le gouvernement du docte, centré à Qom.
Je pense que cette théorie constitue une menace pour la sécurité du monde islamique, et qu’elle va à l’encontre de la Charte des Nations unies, qui interdit toute ingérence dans les affaires souveraines des autres pays. Pour devenir un État normal, l’Iran doit renoncer à sa stratégie expansionniste, à sa stratégie d’hégémonie et à sa stratégie consistant à imposer son propre modèle politique aux autres pays. Ce que l’Iran a fait au Nigeria est dangereux. Ce qu’a fait l’Iran au Soudan est dangereux. Ce que l’Iran fait en Tunisie et en Algérie, et ses tentatives au Maroc et en Égypte, et ce qu’il a fait au Yémen… Ce ne sont que catastrophes, crises et guerres sanglantes dans le monde islamique. […]
Plus de 1,5 milliard de musulmans dans le monde ne croient pas dans le gouvernement du docte. Comment pouvez-vous imposer à 1,5 milliard de musulmans une théorie en laquelle ils ne croient pas ? […] Tout est possible. Si l’Iran ne parvient pas à contenir cette tension et à mener de sérieuses négociations, et s’il ne change pas sa stratégie militaire hostile et répressive d’ingérence dans les affaires souveraines d’autres pays, il y aura certainement un affrontement militaire.