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L’auteur égyptien Sayyed Al-Qimni a critiqué les appels du régime égyptien à réformer le discours religieux, affirmant qu’ils étaient destinés à l’étranger et non à la consommation interne. La religion « constitue toujours la principale base de réflexion du citoyen ordinaire », a-t-il affirmé. Selon Al-Qimni, l’université Al-Azhar est « la source qui exporte le terrorisme dans le monde » et « l’ennemie de tout ce qui est moderne ». Evoquant la stagnation islamique tout au long du dernier millénaire, il a demandé : « Pourquoi comploterait-on contre nous ? Ils n’ont qu’à nous laisser faire. Notre héritage est le meilleur moyen d’assurer notre défaite, retard et régression. » L’interview d’Al-Qimni a été diffusée sur la chaîne télévisée Al-Hurra le 24 janvier 2018. Extraits :
Sayyed Al-Qimni : L’héritage [islamique] s’est figé il y a mille ans, au 4e siècle de l’islam. Depuis, il n’a pas avancé, n’a pas évolué et ne s’est pas renouvelé. [La religion] constitue toujours la principale base de réflexion du citoyen ordinaire. Les citoyens ordinaires n’ont pas recours aux sciences naturelles ou aux mathématiques pour résoudre leurs problèmes. Ils se tournent vers la religion. Imaginez simplement une religion qui, il y a mille ans, a cessé d’ajouter quoi que ce soit, a cessé d’évoluer, a cessé de se renouveler. […]
Par conséquent, la manière de penser des musulmans est aux antipodes de notre époque, car ils pensent selon une logique vieille de mille ans. Un millenium entier n’est pas une affaire anodine. L’humanité a évolué et les sciences ont progressé comme personne n’aurait pu prévoir. Il s’avère impossible pour les musulmans de saisir et de comprendre cet immense progrès. […]
Journaliste : Toutefois le régime [égyptien] a appelé à réformer le discours religieux. Le président Al-Sissi a évoqué plus d’une fois la nécessité de réformer le discours religieux et de l’adapter à notre époque, afin qu’il n’y ait pas d’inimitié envers l’autre, etc. L’Etat est favorable [à ces modifications] aujourd’hui.
Sayyed Al-Qimni : C’est très bien !
Journaliste : Alors où est le problème ? Pourquoi les choses n’avancent-elles pas dans ce domaine ?
Sayyed Al-Qimni : C’est simplement parce que ces déclarations s’adressent à l’étranger. Ces déclarations ne sont pas destinées à la consommation interne. La preuve en est que lorsque quelques personnes ont cru [Al-Sissi] et ont commencé à prendre les mesures adéquates, des individus comme Mohammed Abdallah Nasr et Islam Behery se sont retrouvés en prison. […]
Où est cette réforme du discours religieux dont parle le président Al-Sissi ? Le président a fait ces déclarations afin d’améliorer notre image dans le monde, mais chez lui, il se comporte comme un sultan, et les cheikhs sont ses alliés. […]
Al-Azhar a refusé d’accuser l’Etat islamique d’hérésie pour une raison très simple. S’il l’avait fait, l’EI aurait dit : « Tout ce que nous savons, nous l’avons appris de vous. » […]
Je n’ai pas dit que [l’université Al-Azhar] est une organisation terroriste. En réalité, je la considère comme une source qui exporte le terrorisme dans le monde. Elle est la source du terrorisme. Al-Azhar est l’ennemie de tout ce qui est moderne. […]
Nous sommes des peuples arriérés, et quiconque prétend le contraire fait l’idiot, est fou ou stupide. Nous faisons partie des pays les plus arriérés au monde. Pourquoi comploterait-on contre nous ? Ils n’ont qu’à nous laisser faire avec nos acquis. Notre héritage est la meilleure façon de s’assurer de notre défaite, retard et régression.