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Lors d’un débat télévisé en Egypte, l’avocat Nabih Al-Wahsh a tenu des propos négationnistes quant à l’Holocauste, le qualifiant d’ « imaginaire ». Interpellé par l’autre invité de l’émission, le journaliste d’Al-Ahram Nabil Sharaf Eldin, Al-Wahsh a déclaré : « Je suis fier d’être antisémite ! […] Si j’aperçois un Israélien, quel qu’il soit, je le tue ! »
Sharaf Eldin a pour sa part déclaré que l’Egypte devait troquer sa mentalité tribale contre une mentalité étatique, estimant que la normalisation des liens avec Israël était dans le meilleur intérêt du pays. Le débat a été diffusé sur LTC TV le 5 novembre 2017. Extraits :
Journaliste : Racontez-nous votre histoire de [pèlerinage juif] sur la tombe d’Abou Hazeira. Vous avez entrepris des poursuites judiciaires pour demander l’enfermement du ministre de l’Intérieur et du Premier ministre ?
Nabih Al-Wahsh : Tout à fait.
Journaliste : Les deux ?
Nabih Al-Wahsh : Les deux. Je l’ai fait parce que la Cour s’est prononcée contre eux.
Journaliste : De quoi s’agissait-il exactement ?
Nabih Al-Wahsh : D’abord, j’ai envoyé un avertissement demandant d’annuler les célébrations au tombeau d’Abou Hazeira. C’est une longue histoire. [Abou Hazeira] était un Juif marocain, et ce tombeau n’a rien à voir avec l’archéologie. Ensuite, quelques frères à Alexandrie m’ont dit qu’au lieu de [se contenter de] mes avertissements, eux déposeraient plainte. Et donc ces frères, des avocats d’Alexandrie, ont intenté un procès, et l’affaire a été délibérée devant le juge Abdel Wahab Khafagi, lequel a tété le patriotisme dans le lait de sa mère. Il leur a dit : « Pourquoi vous contentez-vous de demander l’annulation des célébrations ? Pourquoi ne pas modifier votre plainte afin que nous puissions nous débarrasser totalement de ce tombeau ? » Ainsi, nous avons modifié la plainte, et la Cour a décidé que le tombeau devrait être retiré. Retiré !
Journaliste : Eh bien !
Nabih Al-Wahsh : Bien sûr que nous l’avons fait. Evidemment !
Journaliste : Mais n’est-ce pas un site archéologique ?
Nabih Al-Wahsh : Non ! [L’ancien ministre de la Culture] Farouk Hosny en a fait un site archéologique. Avec tout le respect dû à ses chaussures noires et marron, ce fut la plus grande erreur de Hosny, qui avait des tendances sionistes. J’assume la responsabilité de ce que je dis. […]
Journaliste (à Nabil Sharaf Eldin) : Vous appelez à la normalisation des relations avec Israël ?
Nabil Sharaf Eldin : Oui, je le dis haut et fort. […] Que cela nous plaise ou non, nous avons un accord international, qui est stable et auquel les deux parties adhèrent, depuis sa signature et jusqu’à ce jour. Je ne veux pas entrer dans les détails, mais Israël a coopéré avec les forces égyptiennes dans la guerre contre les terroristes. Cela dure jusqu’à aujourd’hui.
Journaliste : Israël a coopéré avec l’Egypte dans la guerre contre le terrorisme ?
Nabil Sharaf Eldin : Evidemment. Absolument.
Journaliste : Israël n’était-il pas derrière l’Etat islamique et les autres organisations ?
Nabil Sharaf Eldin : Non, non. Ce ne sont là que des théories du complot. […] L’opinion est contre [la normalisation]. Laissez-moi vous dire pourquoi. Depuis 1948 et jusqu’à ce jour, les médias égyptiens sont mobilisés…
Journaliste : Donc il faut blâmer les médias ?
Nabil Sharaf Eldin : Evidemment. […]
Journaliste : Vous avez défendu [le dramaturge] Ali Salem lors de sa visite en Israël.
Nabil Sharaf Eldin : Evidemment. C’était son droit. En tant que citoyen égyptien, il a le droit de visiter tout pays avec lequel nous avons des relations diplomatiques.
Journaliste : Aujourd’hui il est décédé, mais ce fut une personnalité importante. Toutefois il est à l’origine de cela : il s’est joint aux spoliateurs, à ceux qui versent le sang et aux tueurs d’enfants.
Nabil Sharaf Eldin : La mentalité d’un homme d’Etat n’a rien à voir avec la mentalité tribale.
Journaliste : Que voulez-vous dire ?
Nabil Sharaf Eldin : La mentalité tribale veut que l’on venge la mort de son fils jusqu’à son dernier souffle. La mentalité étatique est totalement différente. […]
Tous les Etats du Golfe ont des relations étroites avec Israël ; les dirigeants se rendent réciproquement visite, même en l’absence d’accords avec Israël. […]
Nous pouvons être en désaccord avec Israël d’ici à la fin de l’univers. Mais au bout du compte, nous devons prendre en considération les intérêts de l’Egypte. […]
Nabih Al-Wahsh : Il dit que nous avons une mentalité tribale, plutôt qu’une mentalité étatique. Je vous le demande : Israël s’est-il comporté comme un Etat concernant l’Holocauste imaginaire, lorsqu’il a harcelé les banques allemandes avec ses demandes de dédommagements ?
Nabil Sharaf Eldin : Ce n’était pas imaginaire.
Nabih Al-Wahsh : Pour couronner le tout, vous dites que ce n’était pas imaginaire ?
Nabil Sharaf Eldin : Vous êtes antisémite.
Nabih Al-Wahsh : Evidemment que je le suis ! Je suis fier d’être antisémite. Je le dis haut et fort. Je suis antisémite.
Nabil Sharaf Eldin : C’est enregistré.
Nabih Al-Wahsh : Que cela soit enregistré ! Au diable Israël… l’entité sioniste.
Nabil Sharaf Eldin : Il ne s’agit pas d’Israël, mais d’une loi internationale et d’un accord international.
Nabih Al-Wahsh : Vous et l’Europe ne me faites pas peur. Ne me menacez pas. Si j’aperçois un Israélien, quel qu’il soit, je le tue. Assez ! C’est mieux que ces choses dont vous parlez.
Nabil Sharaf Eldin : Pourquoi appelez-vous à tuer ?
Nabih Al-Wahsh : Monsieur, j’appelle à [les] tuer. Je tuerai personnellement tout Israélien sur lequel mes yeux se poseront.
