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Qais Al-Khazali, secrétaire général de la milice chiite irakienne « Asaib Ahl Al-Haq », a prévenu que la création d’un État indépendant dans le Kurdistan irakien constituerait un cas d’occupation des terres irakiennes. Dans un sermon de l’Eid Al-Adha prononcé le 1er septembre 2017, quelques semaines avant le référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien, prévu pour le 25 septembre, Al-Khazali a déclaré que les forces Peshmerga du président kurde Massoud Barzani avaient été vaincues par l’Etat islamique et que c’était l’Irak, avec son armée, sa force de police, ses Unités de mobilisation populaire (UMP) et son unité de lutte contre le terrorisme, qui avait triomphé de l’EI. Le sermon a été diffusé sur la chaîne télévisée irakienne Al-Ahd. Extraits :
Qais Al-Khazali : Je dis à Massoud Barzani et aux partisans de la partition et de la sécession : en cas de partition, de sécession et d’indépendance [du Kurdistan], vous deviendrez un Etat séparé qui contrôle des territoires disputés, lesquels sont, en réalité, des terres irakiennes, selon la constitution et la loi irakiennes. […] Etant donné que selon la constitution irakienne, ce sont là des terres irakiennes, si vous créez un Etat indépendant là-bas, votre contrôle de ces terres irakiennes constituera un cas d’occupation. […]
Aucun Irakien honorable, ni le gouvernement, ni le parlement irakien, n’accepterait l’occupation de quelque zone du pays que ce soit. Nous savons comment gérer les forces d’occupation. Vous vous heurterez à un consensus irakien contre l’occupation de ces terres. Vous devez comprendre que l’Irak à l’ère post-Etat islamique est un pays différent de ce qu’il était avant l’EI.
Dans le passé, certains acteurs locaux, régionaux et internationaux avaient planifié [la mise en place de] l’Etat islamique, pensant que cela affaiblirait l’Etat irakien, mais les rôles ont été inversés, et aujourd’hui, l’Irak est plus fort sur le plan politique, et les chefs d’Etat, les ministres des Affaires étrangères et les Premiers ministres de tous les pays se rendent en Irak depuis ses victoires [contre l’EI]. Au niveau national, l’Irak est plus fort aujourd’hui.
Vous avez compté sur les conflits sunnites-chiites, mais ils appartiennent au passé. Aujourd’hui, aucune ville d’Irak ne connaît de tension communautaire. Aujourd’hui, l’Irak est fort sur le plan militaire. Aujourd’hui, l’Irak a une armée puissante, ainsi qu’une force de police et une unité de contre-terrorisme, une force aérienne irakienne avec des avions de chasse F-16 et MIG-35, etc. Mais par-dessus tout, il a ses Unités de mobilisation populaire. L’équilibre des pouvoirs a changé, et l’Irak n’est plus un Etat faible, incapable de défendre sa terre.
Nous savons parfaitement bien et chacun sur le terrain sait parfaitement bien que les forces Peshmerga de Massoud [Barzani] ont été incapables de défendre Erbil [capitale de la région kurde d’Irak] lorsqu’elle a été attaquée par l’EI. Sans une couverture aérienne américaine massive, vous [les Kurdes] auriez été incapables de défendre votre propre capitale. […]
Vous [les Peshmerga] avez été vaincus par l’EI, tandis que l’Irak, avec son armée, sa force de police, ses UMP et son unité de contre-terrorisme, a triomphé de l’EI. Nous sommes deux niveaux au-dessus de vous.
Si vous comptez sur les avions de la coalition américaine pour vous aider en cas de problème entre vous et le gouvernement irakien, vous fautes fausse route. Les Etats-Unis n’ouvriront pas de nouveau front contre le gouvernement central irakien. S’ils se sont tenus à vos côtés contre l’EI, ils ne seront pas à vos côtés [contre le gouvernement irakien]. Tout au plus adopteront-ils une position neutre. Vous serez sans défense.
Je m’adresse au peuple kurde, que nous considérons comme nos compatriotes : attention à ne pas vous laisser entraîner dans les plans tribaux de Massoud Barzani. Il y a un ou deux jours, nous avons commémoré l’appel à l’aide de Massoud Barzani aux forces de Saddam Hussein, lequel avait fait venir ses forces dans les régions kurdes, causant des milliers de morts. Qui fut traître un jour sera traître toujours, et trahir son peuple est la chose la plus vile et méprisable qui soit.