Le Hamas continue d’encourager les habitants de Gaza à participer à la Grande Marche du retour.[1] Le 5 avril 2018, en amont du second vendredi de manifestations, le porte-parole du Hamas Hazem Qassem a révélé que le mouvement alloue une aide financière aux familles des Gazaouis tués ou blessés dans les heurts à la frontière. Les montants s’élèvent à 200 dollars pour les familles des manifestants blessés modérément et à 3 000 dollars pour celles des « martyrs ». Dans le même temps, des officiels du Hamas ont réitéré leur détermination à poursuivre les marches vers la frontière israélienne. Ils ont averti que ces confrontations « éclateront à la figure de l’occupation israélienne » et qu’elles marqueront un tournant dans l’histoire palestinienne. Extraits :
Un porte-parole du Hamas : les familles des martyrs reçoivent 3 000 dollars, les manifestants grièvement blessés 500 dollars et ceux modérément blessés 200 dollars
Abordant la question de l’aide allouée aux familles des martyrs et des blessés, le porte-parole du Hamas Hazem Qassem a déclaré : « L’aide financière accordée par le mouvement [Hamas] aux familles des martyrs et des blessés ne saurait les indemniser pour leur perte, ou valoir le sacrifice qu’elles ont consenti pour notre peuple et notre juste cause… [Cette aide] fait partie du devoir social et national du [Hamas] de soutenir notre peuple, alors qu’il lutte avec résolution pour le retour, la liberté et la fin du siège… Le mouvement du Hamas continuera de soutenir le combat de notre peuple par tous les moyens et méthodes, en dépit de la situation difficile dans la bande de Gaza. » Mentionnant les sommes accordées à ces familles, Qassem a affirmé que la famille d’un martyr percevait 3 000 dollars, celle d’un manifestant gravement blessé 500 dollars et celle d’un manifestant modérément blessé 200 dollars.[2]
Des officiels du Hamas : la Marche du retour se poursuivra jusqu’à marquer un tournant historique ; nous vivons à l’ère de la résistance et de la libération
Comme indiqué, des porte-parole et officiels du Hamas, dont certains se sont rendus sur les lieux des manifestations à la frontière avec Israël, ont exprimé dans des déclarations leur détermination à continuer de diriger les marches, jusqu’à ce qu’elles atteignent leur objectif déclaré : la mise en œuvre du droit au retour et la fin du siège de Gaza. Le dirigeant du bureau politique du Hamas à Gaza, Yahya Al-Sinwar, a affirmé que les marches du retour constituaient une cause nationale suprême qui doit être scrupuleusement respectée. En visite dans un camp de manifestants à l’est de Khan Younès, il a déclaré : « Gaza ne connaîtra pas la fin ni ne renoncera pas au projet national… Si nous éclatons, ce sera au visage de l’occupation israélienne… Nous vivons à l’ère de la résistance et de la libération. Nous effectuerons [cette marche] aujourd’hui pour déclarer au monde entier que Gaza est libre et que nous [continuerons de marcher] dans les prochains jours. Ils peuvent s’attendre à notre prochaine marche [qui se tiendra bientôt]. » [3]
Mahmoud Al-Zahhar, membre du bureau politique du Hamas, a qualifié la Marche du retour de tournant dans l’histoire palestinienne. Dans une interview accordée lors de sa visite d’un camp de manifestants à l’est de la ville de Gaza, il a déclaré : « Le peuple palestinien… est plus fort que toute faction [politique] et son identité profondément enracinée est plus forte que les frontières de 1967 ou celles de 1948… Les gens sont venus participer aux marches du retour, [armés de] leurs vies et de leur patience, pour dire à toutes les parties concernées que les [Palestiniens] ne [toléreront] aucune entorse aux [principes de la] terre ou de l’idéologie. Car quiconque collabore avec l’occupation nuit à l’idéologie [palestinienne], et quiconque accepte les frontières de 1967 nuit au principe de la terre, et quiconque abandonne ne serait-ce qu’un pouce de terre nuit aux principes fondamentaux des Palestiniens… Nous réitérons notre loyauté et notre engagement envers notre peuple et notre terre, notre Jérusalem et nos lieux saints. Nous ne nous écarterons pas de notre voie et ne nous égarerons pas… Le jour où nous entrerons dans la terre occupée et y prierons, vous vous souviendrez que nous vous avions promis que vous prierez à Jérusalem, en enroulant des chaînes autour du cou de Lieberman et de Netanyahou. » [4]
Lien vers le rapport en anglais
Notes :
[1] Voir MEMRI en français, Nouvelle initiative à Gaza, du Hamas, du Djihad islamique et des partisans de Mohammed Dahlan du Fatah : appel aux foules à forcer la frontière avec Israël pour réclamer le droit au retour, 26 mars 2018.
[2] Hamas.ps, 5 avril 2018.
[3] Hamas.ps, 6 avril 2018.
[4] Felesteen.ps, 7 avril 2018.