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Le journaliste saoudien Mohamed Al-Suhaimi s’est dit favorable à l’interdicton des mégaphones dans les mosquées, affirmant que le son « terrifiant » de l’appel de l’adhan à la prière « résonnant de toutes parts » dérangeait les prieurs, effrayait les enfants et générait de l’anxiété. « Ceux qui recourent aux mégaphones sont hostiles à notre Etat » et ont leur propre programme, « d’extrémisme, de peur et d’intimidation », a-t-il déclaré sur les ondes de la chaîne télévisée saoudienne MBC le 18 février 2018. Al-Suhaimi a appelé à réduire le nombre de mosquées dans le royaume, affirmant qu’ « il y a une mosquée par citoyen dans notre pays ». Il a ironiquement suggéré d’encourager la fréquentation des mosquées en créant une loterie de camions du Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice à gagner par ceux qui assistent aux prières de l’aube. Suite à ces remarques, les médias saoudiens ont rapporté que le ministère saoudien de la Culture et de l’Information avait interdit à Al-Suhaimi de publier dans la presse et d’apparaître dans les médias et exigé qu’il comparaisse devant une commission d’enquête. Extraits :
Mohamed Al-Suhaimi : Le ministre [des Affaires islamiques] a interdit l’usage des mégaphones [dans les mosquées], s’appuyant sur les fatwas des cheikhs Ibn Al-Uthaymeen et Ibn Baz. Mais cette décision n’a pas été mise en pratique. Comment se fait-il que des employés du gouvernement n’obéissent pas à une décision de leur vice-ministre ?
Journaliste : Pourquoi, selon vous, cette décision n’a-t-elle pas été appliquée ?
Mohamed Al-Suhaimi : Parce que ceux qui utilisent les mégaphones sont hostiles à notre Etat. Ils sont hostiles à notre Etat, au plein sens du terme. Ils veulent embarrasser l’Etat : l’Etat prend une décision, mais nous ferons ce que nous voulons. […] Ainsi en est-il du mouvement Sahwa. Ils cachent ces fatwas au peuple et mettent en œuvre leur propre programme, un programme d’extrémisme, de peur et d’intimidation. Imaginez seulement à quel point le son [du adhlan] dérange les gens en prière, ou terrifie les petits enfants, lorsqu’ils entendent l’[appel] de l’adhlan résonner de toutes parts. Le son est terrifiant. Il génère de l’anxiété chez nos citoyens. Ils veulent que le citoyen moyen vive dans la crainte…
Journaliste : Notons que certaines mosquées sont situées tout près d’habitations.
Mohamed Al-Suhaimi : Absolument. En outre, concernant la construction de mosquées… J’appelle ces mosquées les « mosquées dissidentes ». Le prophète Mohammed a démoli une mosquée à Médine érigée uniquement en opposition à la mosquée de Quba. Le Prophète a démoli cette mosquée car elle nuisait à la mosquée de Quba. Aujourd’hui, nous avons aussi des « mosquées dissidentes » dans chaque quartier. Le nombre de mosquées devrait être réduit afin qu’un plus grand nombre de personnes fréquentent [chaque mosquée]. Les imams se plaignent de la faible fréquentation des mosquées. Elle est due au fait qu’il y a une mosquée par citoyen dans notre pays. J’ai suggéré qu’on mette en loterie une voiture à gagner par ceux qui assistent aux prières comme le Fajr [de l’aube], où les gens arrivent généralement en retard. Ils pourraient organiser une loterie et offrir un des camions JMC du Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice.