Suite aux informations faisant état d’une campagne israélienne en vue de dissoudre l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et de son intégration au sein du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HRC), des officiels et des institutions de l’OLP et de l’Autorité palestinienne (AP) ont affirmé qu’Israël oeuvrait pour supprimer le droit au retour des réfugiés palestiniens dans leurs foyers. Ils ont souligné le fait qu’il n’y aura pas de concessions sur cette question, et que la seule solution possible au problème des réfugiés est d’appliquer la résolution 194 des Nations unies sur le droit au retour. Extraits :
Le problème des réfugiés sera résolu en appliquant la résolution 194 de l’ONU ; il n’y aura pas de concessions sur ce sujet
Selon un communiqué du ministère de l’Information palestinien du 12 septembre 2017 : « Le droit au retour est ancré dans les résolutions de l’ONU, et en particulier la résolution 194. Il n’y aura pas de concessions palestiniennes sur le droit au retour. Les tentatives persistantes et nuisibles d’Israël et de ses dirigeants [pour dénier ce droit] ne sont pas nouvelles. Le fondateur d’Israël, David Ben Gourion, avait affirmé à ce sujet : ‘Les anciens réfugiés décéderont et les jeunes oublieront…’ La réaction la plus appropriée aux tentatives d’éliminer la question des réfugiés consiste à rappeler au monde qu’il s’oppose à l’occupation et qu’il a voté, il y a plusieurs décennies, en faveur du retour [des réfugiés] et de leur indemnisation. [La réaction la plus appropriée est] également d’interroger les diplomates israéliens sur les centaines de villes et villages palestiniens que les gangs sionistes ont détruits en 1948 et sur les crimes, le nettoyage ethnique et l’expulsion qui se sont produits alors. Le ministère de l’Information palestinien souligne que la dissolution de l’UNRWA, et la cessation de ses services, s’effectueront au lendemain de l’application à la lettre des résolutions de l’ONU sur le retour et l’indemnisation des réfugiés. Il est temps pour l’ONU d’envisager sérieusement d’imputer la pleine responsabilité de la Nakba à l’entité occupante [Israël] et de l’obliger à financer tous les besoins de l’UNRWA, conformément au droit international et aux résolutions du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée générale des Nations unies. » [1]
Dans une interview donnée à l’agence de presse palestinienne WAFA, le ministre des Affaires étrangères palestinien Riyad Al-Maliki a déclaré que « le Premier ministre israélien Netanyahou a envoyé une délégation à Washington pour discuter du démantèlement de l’UNRWA, afin d’inciter les Palestiniens à faire des concessions. Il n’y aura pas de concessions sur cette question. Nous ne céderons à aucun chantage sur ce sujet… C’est une ligne rouge en ce qui nous concerne. » [2]
Lors de sa session hebdomadaire du 12 septembre 2017, présidée par le Premier ministre Rami Hamdallah, le gouvernement palestinien a condamné la « campagne initiée par le gouvernement palestinien en vue d’usurper le mandat de l’UNRWA [consistant à s’occuper des réfugiés] palestiniens, suite à la demande du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de dissoudre l’UNRWA et de l’intégrer au sein du HRC. » Le gouvernement a souligné « la position de principe permanente de l’OLP et des dirigeants palestiniens concernant la résolution du problème des réfugiés palestiniens, à savoir l’application de la résolution 194 de l’ONU et l’opposition à la réinstallation des réfugiés palestiniens [ailleurs], de quelque manière que ce soit. Le gouvernement a clarifié que l’UNRWA continuerait de rendre des services aux réfugiés en vertu du mandat que lui a accordé la résolution 302 de l’ONU. » [3]
Dans ce contexte, le Premier ministre palestinien a déclaré aux représentants de l’UNRWA : « La communauté internationale est obligée de garantir une activité constante de l’UNRWA, qui est le témoin vivant de la tragédie palestinienne et de l’ampleur des crimes [commis] contre eux. Le problème des réfugiés est le cœur du conflit arabo-israélien. Sa résolution conformément aux décisions de l’ONU, et en particulier la résolution 194, est la méthode principale pour mettre fin au conflit et parvenir à la paix. » [4]
Le Comité exécutif de l’OLP : nous nous opposons vigoureusement aux appels d’Israël visant à dissoudre l’UNRWA
Le comité exécutif de l’OLP a attiré l’attention sur le « danger » posé par la campagne diplomatique d’Israël visant à dissoudre l’UNRWA, clarifiant qu’il s’opposerait avec vigueur à cette campagne, aux côtés de l’opinion palestinienne, en particulier dans les camps de réfugiés. Il a ajouté qu’Israël agissait ainsi « pour couvrir son crime qui a entraîné l’expulsion des Palestiniens de leurs villes et de leurs villages, et la destruction et le vol de leurs biens, par des actes de pillage qui se poursuivent depuis la Nakba ». [5]
Le directeur du département des Affaires des réfugiés de l’OLP : Israël veut porter atteinte au droit de retour des réfugiés dans leurs habitations
Il convient d’observer qu’en juin 2017 déjà, il a été rapporté que Netanyahou avait appelé à la dissolution de l’UNRWA et à son intégration dans l’HCR, au motif qu’elle perpétuait le problème des réfugiés en le laissant sans solution, et qu’elle incitait à la violence contre Israël.[6] En réaction, le directeur du département des Affaires des réfugiés de l’OLP, Ahmad Hanoun, a déclaré dans un communiqué : « L’appel de Netanyahou est destiné à porter un coup au droit au retour des réfugiés dans leurs habitations, dont ils ont été expulsés en 1948, et à éliminer le témoin vivant de la Nakba palestinienne [c.-a-d. l’UNRWA]. » [7]
Lien vers le rapport en anglais
Notes :
[1] Minfo.ps, 12 septembre 2017.
[2] Arabic.news.cn, 9 septembre 2017.
[3] Wafa.ps, 12 septembre 2017.
[4] Wafa.ps, 12 septembre 2017.
[5] Wafa.ps, 13 septembre 2017.
[6] News.walla.co.il, 11 juin 2017
[7] Masrawy.com, 11 juin 2017.