Le philosophe libanais Ali Harb a participé à une émission en deux parties sur la chaîne américaine Al-Hurra, diffusée les 3 et 10 février 2019. Il a affirmé que si le colonialisme avait ses inconvénients, il avait également créé de grandes opportunités pour le monde et les sociétés arabes, leur permettant de rejoindre la modernité et de sortir du Moyen-Age. Selon lui, le panarabisme, la pensée de gauche et d’autres idéologies ont entraîné un déclin général des libertés dans les sociétés arabes et le retour de la religion a apporté le hijab, les guerres civiles, le terrorisme et le retour du colonialisme. Harb a affirmé que le monde arabe ne produisait pas de connaissances et ne participait pas à la création d’une civilisation, et que les Arabes devaient changer leur façon de penser, de voir le monde et d’aborder leur héritage et leur religion. Extraits :
Ali Harb : Le monde arabe a voulu se libérer du colonialisme. Quel a été le résultat, 200 ans plus tard ? La religion a fait un retour barbare. […]
Nous tous – notre idéologie, nos vêtements et nos nouvelles valeurs – sommes le fruit de la modernité. Certes, le colonialisme avait ses inconvénients, mais il a ouvert de grandes opportunités aux sociétés arabes. Il leur a donné l’occasion de rejoindre la modernité, depuis l’arrivée de Napoléon en Egypte, et depuis l’arrivée des premiers éditeurs au Mont Liban… Nous sommes donc aujourd’hui le fruit du monde moderne. Nous sommes sortis du Moyen-Age grâce au colonialisme. […]
La plus belle ère du monde arabe était celle du renouveau, des lumières et du libéralisme. […]
Aussi, lorsque l’ère idéologique est arrivée, qu’il s’agisse du panarabisme, de la gauche ou peu importe… Le niveau des libertés a décliné, par rapport à l’époque de Taha Hussein. […]
Journaliste : Le terrorisme a émergé de notre sein. L’idéologie et l’héritage nous appartiennent. [L’Occident] a exploité tout cela, mais c’est une autre histoire. Nous ne pouvons pas nous disculper en disant que tout est créé en Amérique ou en Occident.
Ali Harb : Le retour de la religion a permis le retour du colonialisme occidental et des superpuissances. Il a ramené le hijab, nous a noyés dans les guerres civiles et a établi l’âge du terrorisme. […]
Le monde arabe est paralysé, impuissant et déchiré par des guerres civiles.
Journaliste : Par Dieu, c’est plus abject que cela.
Ali Harb : Il ne produit pas de connaissances et ne participe pas à la création de la civilisation, en générant des connaissances et des technologies, hormis si l’on vit dans un pays européen, où l’on peut être plus productif.
Journaliste : Quelle est donc la solution ?
Ali Harb : Tout d’abord, nous devons changer notre manière de penser et notre vision le monde. Nous devons changer notre façon d’aborder notre héritage et notre religion. J’ai, par exemple, commencé par moi-même. Je ne me définis plus par une étiquette religieuse.
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