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Dans une interview accordée à la chaîne télévisée Sudania 24, le poète tunisien Anis Shoshan a évoqué les notions de citoyenneté et de droits de l’homme. Selon lui, tandis que dans les sociétés arabes, on apprend « à être passifs, à ne pas penser, mais à suivre des coutumes obsolètes », une nouvelle génération émerge, informée et consciente des droits de l’homme. « Grâce à notre révolution, nous en Tunisie avons appris quelque chose de très important : poser… des questions sur le droit de vivre comme je l’entends, et non comme le veut le dirigeant. Le dirigeant n’est qu’un simple employé », a-t-il déclaré dans l’interview, diffusée le 6 mai 2018. Extraits :
Anis Shoshan : Le principal problème dans nos sociétés [arabes] est que nous avons perdu la vraie valeur de la vie humaine et de la citoyenneté. Nos sociétés arabes ne connaissent pas le concept de citoyenneté, la notion d’être partenaires d’une entreprise ou d’un pays. […]
Dans nos sociétés, on nous apprend à être passifs, à ne pas penser, mais à suivre des coutumes obsolètes. Vous n’avez nul besoin de comprendre, d’essayer d’améliorer les choses ou même de poser des questions. Ils nous ont enfermés dans une métaphysique divine. […]
Allah a dit qu’Il nous a créés « par étapes ». Cela reflète la croyance au concept de développement. A travers ma poésie et mes idées, j’essaie de protéger mon existence et mon espace. […]
Il existe aujourd’hui une nouvelle génération, une génération bien informée et éduquée, qui sait ce qui se passe en Amérique et en Australie, qui connaît tous les développements technologiques, culturels et sociaux. Ils ont conscience des droits de l’homme et savent qu’il existe des pays qui respectent le droit de vivre. Au sein de notre nation arabe, ils vous disent, en toute honnêteté : « Mourrez ! »
Grâce à notre révolution, nous avons appris en Tunisie une chose très importante : poser, pour la première fois, des questions existentielles, des questions concernant la vie elle-même, des questions concernant mon droit de vivre comme je veux, et non comme le veut le dirigeant. Le dirigeant n’est qu’un simple employé.