Dans une interview diffusée sur NRT TV (Kurdistan irakien) le 10 septembre 2019, le politique kurde Shaswar Abdulwahid, dirigeant du mouvement Nouvelle génération, a déclaré que de grandes quantités de pétrole étaient transférées hors du Kurdistan et que nul ne savait quelles quantités étaient vendues, ni à quel prix. Il a expliqué que le pétrole transitait par la Turquie pour être transféré nul ne savait où. A la question de savoir si le pétrole allait en Iran, Abdulwahid a laissé entendre que c’était bien le cas :
Journaliste : Nombreux sont ceux, à Bagdad et dans les autres gouvernorats, qui affirment que le gouvernement fait sortir clandestinement un grand nombre de barils de pétrole hors du territoire kurde. Avez-vous des détails à ce sujet ? Où va ce pétrole irakien ? Dans quels pays ? A quels groupes ?
Shaswar Abdulwahid : Je dois vous reprendre sur l’emploi du terme « clandestinement » car il laisse entendre que cela se fait en secret. Au Kurdistan, le pétrole est transféré ouvertement et à la vue de tous, des citoyens, du gouvernement central et de la communauté internationale. [En revanche,] personne ne connaît la quantité réelle de pétrole [transféré], ni l’identité du destinataire, ni le prix auquel il est vendu.
Journaliste : Vous ne savez pas où va le pétrole ?
Shaswar Abdulwahid: Nous savons seulement qu’il passe par la Turquie. Et de là-bas, personne ne sait. Certains disent qu’il y a des camions citernes en partance pour l’Iran. Il existe deux manières d’exporter le pétrole du Kurdistan. La première est l’oléoduc qui va jusqu’au port de Ceylan en Turquie. L’autre consiste en camions-citernes qui se rendent en Turquie et en Iran. Le pétrole est exporté par des camions-citernes. Si vous allez à la frontière – que ce soit par Penjwen, Haji Omeran ou tout autre point de passage à la frontière [avec l’Iran], vous verrez de vos propres yeux des centaines de camions-citernes qui se rendent quotidiennement en Iran. Ils vont aussi en Turquie.