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Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a minimisé la situation en Iran, affirmant que ce qui s’est passé là-bas « est réprimé avec succès » et « selon moi, il n’y a rien à craindre ». S’exprimant sur Mayadeen TV, dans une interview diffusée le 3 janvier 2018, il a ajouté qu’il avait rencontré les dirigeants du Fatah, ainsi que ceux des autres factions palestiniennes, pour traiter de la coopération et du soutien à l’Intifada. Dans le cas d’une guerre à grande échelle, a-t-il dit, nous devons nous préparer à en faire « l’occasion de libérer Jérusalem, et pas seulement la Galilée ». Extraits :

Hassan Nasrallah : Concernant l’Iran, à mon avis, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Ce qui se passe en Iran est réprimé avec succès. Cela ne peut être comparé avec aucun événement passé. Et c’est d’une importance bien moindre que ce qui s’est passé en 2009. […] Contrairement à 2009, le problème fondamental n’est pas politique. […]

La situation était grave en 2009 car le conflit était interne au régime, entre les diverses forces au sein du régime. […]

Aujourd’hui, le problème ne se situe pas au sein du régime. Au contraire, les différentes forces du régime se sont unies pour affronter le problème actuel. Le problème se situe dans un contexte totalement différent cette fois-ci. Cela a commencé lorsqu’un groupe de banques ou de sociétés d’investissement financier ont fait faillite. Ce genre de choses peut arriver dans n’importe quel pays. […]

En fin de compte, quel que soit le contexte, vous devez mesurer l’ampleur des manifestations. En Iran, il y a 80 à 90 millions d’habitants. Combien sont descendus dans les rues ? Un millier par-ci et un millier par-là ? Mon frère, disons même 10 000 personnes – bien qu’on en était loin. Ce qui a fait que les choses ont pris de telles proportions, ce sont les émeutes, l’incendie de biens et le fait que certaines personnes aient utilisé des fusils de chasse. Ensuite, la situation a évolué, et [Khamenei] a parlé d’une ingérence étrangère. Nous avons vu comment Trump a immédiatement fait une déclaration, son vice-président a fait une déclaration, ainsi que leur représentant à l’ONU. Netanyahou s’est joint à eux, en personne. L’Arabie saoudite considère cela comme sa propre guerre. Les médias saoudiens sont entrés en guerre. Tous leurs médias étaient focalisés sur le Yémen et sont désormais orientés vers l’Iran. Ils ont sorti ces [manifestations] de toute proportion, et fondent sur elles de grands espoirs. Mais je pense que les dirigeants iraniens ont géré cela avec calme et sagesse. […]

La politique étrangère du régime de la République islamique bénéficie de la plus grande base populaire, du plus grand soutien populaire, depuis le début. […]

Quand le [régime iranien] dit aux citoyens : Si nous n’aidons pas les Syriens, les Irakiens et les Libanais à combattre l’Etat islamique et les forces takfiries, la guerre sera menée aux frontières de l’Iran, et à Téhéran, à Tabriz, et à Mashhad – il y a des preuves de cela… Il y a donc une très forte adhésion populaire aux politiques actuelles. Par conséquent, cela n’affectera pas le soutien aux dirigeants de la République islamique. […]

Je voudrais rassurer le public de l’axe de la résistance. Ils ne devraient pas s’inquiéter et ne devraient pas être affectés par ce qui est publié dans certains médias, qui sortent les événements de toute proportion. […]

J’ai [récemment] rencontré le FPLP, le FPLP-CG, le mouvement Fath Al-Intifada – dans cet ordre chronologique – l’organisation Saïqa, le PLPP, le Hamas, le FDLP, le Jihad islamique, et la dernière réunion s’est tenue samedi avec le mouvement du Fatah. […]

La délégation du Fatah était dirigée par Azzam Al-Ahmad et comprenait un groupe de dirigeants du Fatah. […]

Que ce soit « de la rivière à la mer » ou dans les frontières de 1967, que ce soit l’ensemble de Jérusalem ou seulement Jérusalem-Est, les réfugiés, les frontières de la Cisjordanie, les négociations ou pas de négociations – nous avons mis tout cela de côté. Nous avons affirmé que le cœur de la cause palestinienne, Jérusalem, est visé, alors nous devons coopérer. C’était l’esprit de toutes les factions. […] Nous avons renforcé le principe de coopération entre toutes les factions sur tous les fronts.

Journaliste : Dans quel but ?

Hassan Nasrallah : Le principal problème pour l’heure est l’Intifada en Palestine occupée et l’activité d’accompagnement à l’étranger.

Journaliste : De quelle manière ? Par des manifestations ?

Hassan Nasrallah : Dans la Palestine occupée, il s’agit d’une confrontation directe, évidemment. Nous savons tous ce que signifie l’Intifada. […]

Journaliste : Y a-t-il une aide financière et militaire à l’Intifada ?

Hassan Nasrallah : J’y arrive. De l’extérieur de la Palestine, toutes les formes d’aide sont nécessaires : manifestations, médias, politiques, soulèvement des peuples de la région et même du monde extérieur – nous devrions tous bénéficier de nos liens et de nos communautés là-bas. Nous parlons de soutien médiatique, de soutien politique, de soutien financier… C’est tout naturel. Quand vous parlez d’une Intifada, vous essayez de garantir…

Journaliste : Une aide financière directe aux organisations que vous avez rencontrées ?

Hassan Nasrallah : Pour les organisations ou même pour l’activité à l’intérieur de [la Palestine]. Par exemple, dans le passé, le financement provenait de la République islamique. Au cours de ce que l’on a appelé le Soulèvement de Jérusalem, une indemnité financière était accordée aux familles des martyrs, des blessés ou des prisonniers. Lorsqu’une maison était démolie suite à une opération au couteau, par exemple, la famille recevait une indemnité pour garantir un logement de remplacement. Ce type de soutien se poursuivra et augmentera. […]

Journaliste : Je suis surpris d’entendre parler du FPLP. Le FPLP reçoit aujourd’hui de l’aide, comme les autres factions, en provenance d’Iran ? Et à travers vous ?

Hassan Nasrallah : Nous ne sommes pas des médiateurs pour apporter un soutien financier.

Journaliste : Pourquoi, qu’y aurait-il de mal à cela ?

Hassan Nasrallah : Rien, mais cela n’est pas nécessaire. La République islamique est fière de remplir son devoir, lorsqu’elle apporte son aide aux factions de la résistance palestinienne. Ils n’ont nullement besoin de médiateur qui leur permettrait d’éviter les conséquences. Ils le font ouvertement. […]

Journaliste : Soyons clairs. Le soutien à l’Intifada à l’intérieur de la [Palestine] se limite-t-il à un soutien populaire et financier ? Il n’y a pas d’aide en armement ?

Hassan Nasrallah : En ce qui nous concerne, l’aide en armement n’a jamais cessé. Elle n’a rien à voir avec la décision de Trump à propos de Jérusalem. La résistance à l’intérieur de la Palestine devrait posséder l’armement et les capacités militaires nécessaires. C’est notre plate-forme inébranlable. Ce n’est pas une réaction à telle décision ici ou à telle mesure diplomatique ou politique là-bas.

Journaliste : Alors elle se poursuit jusqu’à ce jour.

Hassan Nasrallah : Oui. Notre décision à ce sujet est irrévocable, et le programme fonctionne. Cela dépend des circonstances et non de notre décision. C’est notre politique inébranlable. La résistance en Palestine a besoin d’armes et de capacités, et chaque fois que l’occasion se présente, nous n’hésitons pas. […]

Je ne fais pas de discours simplement en vue d’une quelconque guerre psychologique. Je disais que dans le cas d’une future guerre au Liban, la guerre ne serait pas seulement contre le Hezbollah. Des centaines de milliers [de combattants] participeront à une telle guerre. Nous nous préparons à cela. […]

C’est la responsabilité de l’axe de la résistance – pays, mouvements, peuples et factions – de se préparer. Nous n’avons rien à perdre à nous préparer, pour ne pas être pris au dépourvu. Notre devoir minimal est de nous préparer, de telle sorte que le jour où une guerre éclatera, nous pourrons transformer cette guerre de menace historique en occasion historique.

Journaliste : Vous nous avez donné un titre général…

Hassan Nasrallah : Par « occasion historique », je veux parler de ce qui se trouve au-delà de la Galilée. […]

Si Trump ou Netanyahou veulent pousser la région dans une guerre à grande échelle, nous devrions étudier et examiner [les options], et nous préparer… Pourquoi ai-je parlé d’« au-delà de la Galilée » ? Puisse cette guerre à grande échelle qui nous sera imposée devenir une occasion de libérer Jérusalem, et pas seulement la Galilée. […]

J’ai déclaré que dans la prochaine guerre, nous aurions des centaines de milliers [de combattants], et quelques jours plus tard, Abdul-Malik Al-Houthi a déclaré en direct à la télévision, que lui et les forces djihadistes yéménites étaient prêts à participer à cette guerre. En outre, dans le cadre de nos contacts, j’ai reçu un message direct, après mon discours et avant qu’Abdul-Malik Al-Houthi ne l’annonce à la télévision. Le message était : en cas de guerre, et si vous avez besoin de forces, nous sommes prêts à envoyer des dizaines de milliers de combattants, même si la guerre saoudo-américaine contre nous n’est pas finie. […]

J’ai dit aux moudjahidines de la résistance : préparez-vous au jour où le commandement de la résistance vous demandera peut-être d’entrer en Galilée, ou de la libérer. Car ce qui se trouve au-delà de la Galilée est relié à l’idée générale. Si une guerre à grande échelle éclate dans la région, tout sera possible. […]

Peu importe le nombre de missiles que nous possédons, croyez-moi : nul besoin de 100 000 à 200 000 missiles pour vaincre l’ennemi israélien. C’est ce qui terrifie les Israéliens. Ils le disent eux-mêmes. Les Israéliens eux-mêmes disent : « Le Hezbollah n’a pas besoin de 100 000 missiles. Si le Hezbollah a plusieurs dizaines de missiles précis, et s’il sélectionne ses cibles avec précision, il nous infligera une grande catastrophe ».

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