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Dans un sermon du vendredi prononcé à la Mosquée Aïcha de Montpellier, l’imam Mohamed Khattabi a appelé à se tenir aux côtés de Tariq Ramadan, actuellement en détention provisoire pour viols. Affirmant qu’ « on l’a poussé à dire qu’il a des relations extraconjugales » et que « selon la loi islamique, tout aveu forcé est nul et non avenu », l’imam Khattabi a estimé : « leur but est de nous diviser ». Passant sous silence le sujet du viol et des victimes, l’imam Khattabi a aussi estimé, à un autre moment du sermon, que « Tariq, s’il a fait du mal, il ne l’a fait qu’à lui-même ».

Faisant l’éloge de Ramadan, qualifié de « penseur » qui « a la bonne façon de prêcher l’islam, surtout auprès de la jeunesse« , l’imam Khattabi s’est exclamé : « C’est ce symbole qu’on veut tuer. Et c’est ce symbole qu’on veut supprimer »

Le sermon a été mis en ligne sur la chaîne YouTube de la mosquée Aïcha le 8 juin 2018. Extraits :

Mohamed Khattabi : Personne d’entre vous n’a entendu le frère Tariq [Ramadan] parler [de cette affaire]. Personne l’a entendu. Tout ce qu’on entend, c’est ce que dit son avocat et ce que dit la presse. Et vous savez, depuis le début de cette affaire, la presse, quelle position elle a pris vis-à-vis de notre frère Tariq Ramadan. Et sur cette chaire, Allah est témoin, j’ai dit des choses que je vais maintenant redire, pour que cela soit clair dans l’esprit de chaque musulman : on ne tourne pas le dos à un musulman. On ne tourne pas le dos à un musulman. Et ceux qui vont tourner le dos à leur frère Tariq aujourd’hui, ils vont le payer. […]

Vous ne savez pas c’est quoi [une] garde à vue. Moi j’en ai fait, une garde à vue de 24 heures, et je sais c’est quoi. Le frère Tariq Ramadan, il était un prisonnier provisoire. Il est détenu provisoirement au-delà de cent jours. Vous savez, cent jours en prison, sans soins [pour sa] sclérose en plaques, sur fauteuil peut-être, à moitié handicapé… Je « pacterais » avec le Diable, je reconnaitrais tous les péchés qu’on me reproche, juste [pour] retrouver ma santé et ma liberté. […]

Alors il faut savoir qu’on doit se mettre dans la position que ce frère, s’il a reconnu [qu’]il l’a fait, c’est qu’on l’a poussé à reconnaître. C’est pas quelqu’un qui est sorti et a dit : « ô musulmans, moi j’ai des relations extraconjugales. » Non ! C’est qu’on l’a poussé à dire qu’il a des relations extraconjugales et selon la loi islamique, tout aveu forcé est nul et non avenu. […]

Ils l’ont poussé à reconnaître. C’est une façon, c’est une torture psychologique. Il doit reconnaître. Et pourquoi il doit reconnaître ? Parce qu’il y a un objectif : nous diviser. C’est malheureux. Quand j’entends des gens, soi-disant, ils veulent lui donner conseil. Ils lui parlent : « Tu aurais pu prendre quatre épouses, t’es riche, t’avais la queue… euh, d’une centaine de filles devant tes portes et devant tes livres. Tu aurais pu choisir celles que tu veux. »

C’est quoi ce délire ? C’est quoi ce délire ? Une façon d’essayer de faire de lui un chiffon ? Non, on ne doit pas adopter cette approche. Tariq restera notre frère. Et parmi les choses que je dis, et je finis avec : si c’était un imam, je comprends. On prie derrière un imam, on a le droit de lui reprocher : t’es notre imam, tu nous guides, t’es un modèle, tu pries, c’est spirituel, c’est relation avec Dieu… Tariq n’est pas un imam. Tariq n’est pas responsable d’une mosquée. Tariq n’est pas un savant. Et je l’ai déjà dit. Tariq c’est un penseur, c’est une personne qui rend service à l’islam ; il répand l’islam, parle de l’islam, et a la bonne façon de prêcher l’islam, surtout auprès de la jeunesse. C’est ce symbole qu’on veut tuer. Et c’est ce symbole qu’on veut supprimer. Point à la ligne.

 

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