Dans un discours diffusé le 1er mars 2020 sur la télévision palestinienne, le président palestinien Mahmoud Abbas a critiqué les syndicats, dont celui des médecins, qui demandent une augmentation de salaire et ont décidé de faire grève. Il a affirmé que ce n’était pas le moment, compte tenu des défis auxquels les Palestiniens étaient confrontés, tel l’Accord du siècle et le « blocus financier d’Israël », auxquels venait à présent s’ajouter le coronavirus.
Le président Abbas a ensuite salué les récentes manifestations de Hébron, Jérusalem et Naplouse, déclarant : « Les [femmes] devraient être à l’avant des manifestations… Voir les filles frapper un policier ou un soldat me remplit vraiment le cœur de joie. C’est à cela que nous voulons que ressemble notre résistance populaire pacifique. C’est notre façon de vaincre nos ennemis. » Extraits :
Mahmoud Abbas : Certains syndicats, comme le syndicat des médecins, ont déclaré une grève. Je crois que le syndicat des ingénieurs est également sur le point de déclarer une grève, suivi par les comptables ou autres, puis ce sera les enseignants, comme si nous vivions en Suisse… Pourquoi ? Ils veulent une augmentation. Quelle augmentation ? Ils veulent doubler leurs salaires. Je ne peux pas [même] payer leur salaire initial, alors comment voudraient-ils que je paie une augmentation ?
Néanmoins, je leur ai dit que si nous surmontons notre crise financière, et si [Israël] cesse de confisquer notre argent et si les choses s’arrangent, nous pourrons en discuter. J’ai rencontré les gens du syndicat des médecins, et leur secrétaire général. Ils m’ont fait des promesses sur lesquelles ils sont ensuite revenus et ont déclaré grève. Pourquoi une grève ? Est-ce raisonnable que le syndicat des médecins fasse grève aujourd’hui alors que nous sommes confrontés au coronavirus ? Même sans les autres [problèmes], dès l’apparition du coronavirus, ils auraient dû tout laisser tomber et se mettre au travail. Les mesures prises par les médecins sont irresponsables. Déclarer une grève à un moment pareil, quand nous avons l’Accord du siècle d’un côté, le siège économique et financier de l’autre, et en plus, le coronavirus… […]
Même si vous vous trouviez au bout du monde et totalement pris, dans un moment comme celui-ci, vous devez travailler, pas vous mettre en grève. […]
Ce que vous autres faites à Hébron ces jours-ci… Y a-t-il des gens de Hébron ici ? Ouah ! Ce que vous faites au Caveau des Patriarches et à Jérusalem nous rend très fiers. Oh, et à Naplouse aussi. Ce que j’ai vu à Naplouse était magnifique. C’était la chose à faire [Applaudissements].
Qu’ils comprennent que nous combattons avec nos yeux, nos mains, nos jambes, et avec tout, et que nous ne les laisserons pas jouer avec nous. Nous leur donnons des leçons. Quand ils voient des gens non armés, des gens qui n’ont pas d’armes… Les femmes et les enfants poursuivent [des Israéliens] qui les fuient… Voir cela me remplit de joie. Vraiment. C’est notre façon d’accomplir ce que nous voulons. C’est notre façon d’accomplir ce que nous voulons. Par la résistance pacifique, et avec ces efforts… Les sœurs devraient être à l’avant des manifestations. C’est la chose la plus importante. Voir les filles frapper un policier ou un soldat me remplit vraiment le cœur de joie. C’est à cela que nous voulons que ressemble notre résistance populaire pacifique. C’est notre façon de vaincre nos ennemis et d’obtenir notre Etat indépendant avec Jérusalem comme capitale.
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