Sayyaf Sharif Daoud, combattant arabe israélien de l’Etat islamique capturé par les Kurdes, a déclaré dans une interview diffusée sur la chaîne Al-Arabiya (Arabie saoudite), le 31 juillet 2019, que Dieu seul sait si Al-Baghdadi est une création du Mossad. Selon lui, Al-Baghdadi amait le luxe et avait la vie belle : « J’ai vu à quel point il se portait bien [dans une vidéo], alors que les gens qui quittaient Baghuz pesaient 50 ou 60 kg. Ils mangeaient de l’herbe. »
Daoud a déclaré que, si l’État islamique n’est plus centralisé, ses cellules existent toujours, et le mouvement est peut-être plus puissant aujourd’hui que par le passé.
Daoud s’est ensuite adressé à la caméra en hébreu, demandant au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou de le rapatrier en Israël. Il a déclaré : « Je suis un citoyen israélien… Vous ne faites pas de discrimination entre Arabes, Juifs et Druzes… Je vis des moments extrêmement difficiles dans cette prison… A mon retour, je serai un homme meilleur. » Voir une interview de Sayyaf Sharif Daoud sur MEMRI en français. Extraits :
Journaliste : Croyez-vous en la thèse selon laquelle Al-Baghdadi aurait été créé par le Mossad ?
Sayyaf Sharif Daoud : Dieu seul le sait.
Journaliste : Que racontait-on sur Al-Baghdadi ?
Sayyaf Sharif Daoud : Il avait la réputation d’écouter les autres, de ne pas avoir d’opinion propre. Il écoutait son entourage. […] Al-Baghdadi aimait le luxe de ce monde. J’ai vu la vidéo qu’il a diffusée. J’ai vu à quel point il était gros et paraissait en pleine santé, alors que ceux qui quittaient Baghuz pesaient 50 ou 60 kg. Ils mangeaient de l’herbe. […]
Journaliste : On raconte que l’EI n’existe plus.
Sayyaf Sharif Daoud : Oui, mais ses cellules existent toujours. Aujourd’hui, l’EI est peut-être plus puissant qu’avant.
Journaliste : Comment cela ?
Sayyaf Sharif Daoud : Il y avait un commandement central, mais c’est fini. […]
[En hébreu] : Je m’adresse au Premier ministre Benjamin Netanyahou : Je suis un citoyen israélien. Je sais que vous êtes le Premier ministre d’un pays démocratique. Vous ne faites pas de distinction entre Arabes, Juifs et Druzes. De nombreux pays ont rapatrié leurs citoyens d’ici. Les gens et les soldats ici me demandent : « Comment se fait-il que toi, un Israélien, tu sois [encore] ici alors que ton pays est grand et redoutable ? »
Je demande à être rapatrié en Israël. Je vis des moments extrêmement difficiles dans cette prison, très difficiles. C’est ma requête. Je sais que ce n’est pas difficile pour vous. Je promets, avec l’aide de Dieu, de ne pas retourner à ce que j’étais. Je reviendrai meilleur, je serai un homme sérieux. Merci. Merci beaucoup à vous.
Voir les extraits vidéo sur MEMRI TV