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Lors d’un débat sur la destruction d’un tunnel par Israël ayant causé la mort de plusieurs membres du Hamas et du Jihad islamique, l’animateur de la chaîne Al-Jazira Mahmoud Murad a pressé Hamza Abou Shanab, analyste politique à Gaza, de rendre compte de la réaction du Hamas. Murad a demandé à Abou Shanab à quoi servaient les armes du Hamas s’il ne ripostait pas à de telles attaques. Abou Shanab a déclaré que le Hamas ne réagissait plus du tac au tac aux attaques israéliennes, car cela servait les intérêts d’Israël. L’échange a eu lieu lors d’une émission diffusée le 31 octobre 2017. Extraits :
Animateur Mahmoud Murad : Si le Hamas riposte [à la destruction du tunnel de Gaza par Israël], cela pourra déclencher une nouvelle guerre dans la bande de Gaza déjà épuisée, et diminuer la popularité de la résistance. Si, au contraire, la résistance ne dit mot face à cette agression, nombreux sont ceux qui considéreront que les martyrs ont été trahis.
Hamza Abou Shanab : Non. L’équation entre la résistance et l’occupation n’est plus… D’abord, la résistance ne peut trahir [les martyrs] de cette manière. L’équation entre la résistance et l’occupation n’est plus une équation d’ « œil pour œil ». Il existe certaines règles d’engagement que la résistance impose à Gaza depuis 2014. La résistance essaie de défendre et de consolider ces règles d’engagement. Il y a des mesures qui sont prises par l’occupation israélienne, et des contre-mesures prises par la résistance. […]
Mahmoud Murad : Si de telles attaques se reproduisent et que la résistance ne riposte pas, les gens demanderont : à quoi sert-il que [le Hamas] conserve ses armes ?
Hamza Abou Shanab : Selon moi, réduire la question à des incidents sporadiques n’a aucun sens.
Mahmoud Murad : Et si nous parlons de dix incidents « sporadiques » de ce type, par exemple ? Si vous parlez de « réduire » la question à un unique incident, qu’en est-il de trois ou quatre attaques récurrentes dans ce contexte ?
Hamza Abou Shanab : Nous ne parlons pas d’une attaque spécifique. Nous disons que la résistance traite ces incidents [dans leur ensemble]. La résistance ne réagit plus impulsivement du tac au tac. Lorsque nous évoquons le développement des capacités de résistance dans plus d’un domaine, c’est la résistance qui décide quand livrer bataille. Elle ne laisse pas l’occupation mener la danse. Si la résistance [décide] d’entrer dans la mêlée à l’heure actuelle, [elle doit tenir compte du fait que] à mon avis l’occupation est bien préparée à un tel scénario. En cas d’escalade limitée, ce sera l’occupation qui sera bénéficiaire.