Voir les extraits vidéo sur MEMRI TV

Le Pr Tariq Ramadan de l’Université d’Oxford a déclaré que s’il ne soutient pas les mutilations génitales féminines, on ne peut nier qu’elles font partie de la tradition prophétique. Réagissant à la récente controverse entourant l’approbation par l’imam Shaker Elsayed de l’excision (voir MEMRI en français L’imam de Virginie Shaker Elsayed défend l’excision : elle empêche les filles de devenir hypersexuelles), Ramadan a déclaré que les gens ne devraient pas être renvoyés « juste par mesure de précaution », suite à la diffusion des vidéos de MEMRI, qui, selon lui, « déforme et couvre [les faits] de manière très spécifique ». Le débat sur le sujet devrait être interne, a-t-il affirmé. Ses déclarations ont été postées sur Facebook le 14 juin 2017. Extraits :

Tariq Ramadan : Je réagis à ce que j’ai entendu et à certaines questions posées sur ce qui s’est passé à Washington, avec cette controverse autour du cheikh Shaker [Elsayed], qui n’a pas encore été renvoyé – et j’espère qu’il ne le sera pas – mais que l’on a sommé d’arrêter de prêcher, d’interrompre son activité au sein de la communauté ou de la mosquée de Washington. […]

D’abord, lorsque les gens disent que [l’excision] ne figure pas dans le Coran… Oui, il n’y a rien à ce sujet dans le Coran. Tout ce qui a trait à l’excision ou à la circoncision provient de la tradition prophétique. Alors, personne ne peut nier le fait que dans la tradition islamique dominante, jusqu’à présent, dans les pays africains, ou dans les institutions islamiques – au sein d’Al-Azhar ou dans certaines de nos institutions – ce sujet est débattu, car ils se fondent sur les traditions prophétiques, qui mentionnent clairement l’excision. Ma position en tant qu’érudit musulman est que [l’excision] est mauvaise, que nous ne devrions pas défendre cette pratique, car je pense que, d’abord, elle ne figure pas dans le Coran, et deuxièmement, elle fait partie de notre sunna. Elle est pratiquée dans les pays africains, parmi les chrétiens et les musulmans, et elle n’est pas religieuse. Nul ne peut dire qu’elle ne fait pas partie de notre tradition. C’est un sujet à controverse, débattu et il y a une différence d’opinions parmi les érudits. Oui. Vous devez prendre position, mais vous ne pouvez nier le fait que cela fait partie de notre tradition. […]

MEMRI, nous savons qui ils sont. Nous savons ce qu’ils veulent faire. Nous savons comment ils veulent causer des problèmes à l’islam – pas seulement aux Etats-Unis mais à travers le monde – à travers la traduction, déformant et couvrant [les faits] d’une manière très spécifique. Ils ont un objectif très spécifique. Ils ont une manière très spéciale d’aborder les érudits, les intellectuels et l’islam. Ce sont des islamophobes, et vous réagissez face à eux simplement en exposant l’un de vos chefs, un cheikh qui sert la communauté depuis plus de 30 ans ? Et vous demandez qu’il soit renvoyé si rapidement ? […]

Pourquoi ne pas prendre le temps d’avoir un débat interne ? Et dire : « Regardez, nous n’allons pas réagir à la controverse. Nous n’allons pas renvoyer des gens juste par mesure de précaution, et pour être perçus comme des [gens] modérés, ouverts d’esprit. »

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