Ces dernières semaines, un débat animé a éclaté au Soudan au sujet de la normalisation des relations avec Israël. Le ministre soudanais des Investissements, Mubarak Al-Fadil Al-Mahdi, a déclaré dans une interview diffusée le 21 août 2017 sur la chaîne télévisée Sudania 24 que la normalisation avec Israël pourrait profiter au Soudan et qu’il ne voyait aucune raison de l’éviter. Al-Mahdi a déclaré : « Je ne pense pas qu’il faille en faire tout un plat. Les Palestiniens eux-mêmes ont normalisé leurs relations avec Israël. » Il a souligné que les temps avaient changé et que même le Hamas entretenait désormais des contacts avec Israël, à l’instar de nombreux autres États et forces arabes. Il a considéré que les Arabes pourraient bénéficier de la technologie israélienne et a salué le régime démocratique israélien.
Les déclarations d’Al-Mahdi ont suscité des critiques sévères au sein de l’establishment politique et religieux du Soudan et ont même déclenché des appels à le licencier. [2]
Le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ibrahim Al-Ghandour, a souligné que, tant qu’il n’y aurait pas d’Etat palestinien, il n’y aurait pas de changement dans la position soudanaise vis-à-vis d’Israël. Il a demandé aux ministres de veiller à ce que leurs opinions personnelles ne soient pas interprétées comme des positions gouvernementales officielles. [3]
Le chef de la Sudan Scholar Corporation, Mohamed Osman Saleh, a déclaré que les déclarations d’Al-Mahdi contrevenaient aux principes de la nation islamique et aux trois « NON » du Sommet de Khartoum de 1964 (non à la réconciliation avec Israël, non à sa reconnaissance et non aux négociations). Il a ajouté que les causes au refus de reconnaître Israël existaient toujours et que des versets coraniques interdisaient aux musulmans de maintenir des contacts avec ceux qui les avaient combattus, notamment les Juifs. [4]
Un autre membre de la Sudan Scholar Corporation, cheikh Mohammed Hassan Tanoun, l’imam et le prédicateur de la mosquée d’Al-Nour à Khartoum, a condamné les déclarations d’Al-Mahdi dans un sermon du vendredi 25 août 2017. Il a considéré que les Juifs étaient « la tête du serpent » et que toutes les tragédies à travers le monde étaient dues à leurs « complots ».
Consulter les vidéos sur le sujet sur MEMRI en français :
Le cheikh soudanais Youssouf Al-Koda : La loi islamique autorise la normalisation avec Israël, 5 mars 2017.
Lire le rapport dans son intégralité en anglais