Le 21 novembre 2017, une chaîne djihadiste Telegram a diffusé un poème en français exprimant une haine profonde de la France [1]. La poétesse est une salafiste djihadiste qui partage ses poèmes depuis début 2017. Ces derniers, bien orthographiés et faisant usage d’un lexique plus riche que la prose djihadiste habituelle, circulent sur les médias sociaux. Le dernier poème en date fait référence à la chanson « Douce France », rebaptisée « Maudite France ». L’auteure y aborde les thèmes djihadistes habituels de la mort, du martyre et de l’oppression des musulmans. Si la prose poétique est un moyen courant de répandre des idées dans la tradition islamique, notons que son utilisation est peu courante dans les langues autres que l’arabe. Extraits :
Maudite France
Il revient à ma mémoire,
Accablée, malade,
Par tant de souvenirs morbides,
Je revois mon livre d’éducation civique,
Entre mes mains, récité,
Lorsque j’étais écoliѐre,
Sur le chemin tortueux de l’école,
Édifice satanique,
Poubelle vampirique,
Je râlais à pleine voix,
Des vengeances sans paroles,
Vieux jurons d’autrefois.
Maudite France,
Cauchemar de mon enfance,
Sacrifiée par tant d’insouciance,
Je t’ai gardée, avec amertume,
En mon cœur,
Et certes je ne t’oublie pas.
Je revois,
Mon village natal,
Peuplé
De gaulois exécrables,
Imbus de leurs qarin,
De vils personnages,
Mon village, au clocher
Ameutant tous les rebelles,
Parmi les humains (et les diables),
Adorateurs de la Trinité,
Habillés en cuir,
Et en dentelles,
Le curé, au vin et à l’ostie
Rédemptrice,
Ce pervers, alcoolique,
La folie à son paroxysme,
Aux maisons tapages,
Antre des vices,
Un carnage,
Où les enfants de mon âge,
Ont partagé la même douleur,
D’évoluer dans des marécages.
Maudite France,
Oui, je te hais,
Du plus profond de mon être,
Permets-moi de le déclamer,
En ces quelques lettres.
Oui, je te déteste,
Et t’en donne nouvelles,
Dans la joie,
Un immense bonheur,
De te faire part, de mon aversion,
De te faire outrage,
Mon index fièrement levé à ta Constitution,
Ton drapeau, à mes pieds,
Servant de paillasson.
Maudite France,
Cauchemar de mon enfance,
Scarifiée sur l’autel de la mécréance,
Je t’ai gardée, avec animosité,
Et profonde rage,
En mon coeur.
Et certes, je ne t’ai pas oubliée.
J’ai connu la délivrance,
Un voyage merveilleux,
Lors de mon repentir,
Au Seigneur des Sept Cieux,
Ô combien j’affectionne
Ce bel horizon,
Ce chemin qui Mѐne,
Vers Allah, Son Agrément,
Et Son Pardon.
Cet accès facile,
Emprunté,
S’il Plait à Sa Majesté,
Un raccourci qui mène,
Dans les Hauts Degrés,
Aux Jardins des Délices,
Pour l’Eternité.
Ceci est un extrait de document JTTM (Jihad and Terrorist Threat Monitor) réservé aux services abonnés. Pour plus d’informations, contacter contact@memri.fr.