La Commission de l’endoctrinement idéologique du Fatah à Gaza a annoncé la publication d’une nouvelle série de livrets pour enfants, intitulée « Histoires de la patrie », qui glorifie la lutte armée du Fatah contre Israël au cours de la période précédant la signature des Accords d’Oslo. Parmi les figures auxquelles sont consacrés ces livrets, se trouvent de hauts-commandants du Fatah, tels qu’Abou Djihad, chef de la branche militaire du Fatah, adjoint d’Arafat et responsable de multiples attaques terroristes dans les années 1970 et 1980, au cours desquelles des dizaines de civils israéliens ont été tués, ou encore Dalal Al-Mughrabi, commandante adjointe de l’attentat de la route côtière en 1978, au cours duquel 35 Israéliens ont été tués et 71 blessés.[1]
S’exprimant dans le quotidien en ligne Dunya Al-Watan, Hussam Abou Ajwa, responsable de la Commission de l’endoctrinement idéologique du district occidental de Gaza, qui a initié et supervisé la publication de la série de livrets, a affirmé que « cette initiative, la première du genre, utilise des histoires pour relater l’histoire du peuple palestinien et du mouvement Fatah, principale faction de l’OLP ». Il a ajouté que les histoires étaient un élément important de l’héritage national palestinien, « qui a réussi à placer les Palestiniens sur la carte politique en perpétuant la mémoire de leurs nombreux actes de courage et de sacrifice, en tant que contrepoids au narratif sioniste mensonger, qui tente d’éliminer et d’effacer l’identité et l’essence palestiniennes ».[2]
Selon l’article de Dunya Al-Watan, la série comprend quatre livrets. Le premier, intitulé Le commencement, traite de la « tragédie du peuple palestinien, de sa Nakba et de son expulsion dans des camps de réfugiés dans sa patrie et à l’étranger, et décrit le déclenchement de la révolution palestinienne et l’opération héroïque Elaboun ».[3]
Le second livret, La sirène, parle de “la martyre Dalal Al-Mughrabi, de Jaffa, la belle ville située au bord de la mer, qui a grandi en diaspora, qui a mené une opération réussie sur la côte palestinienne, et a fondé la république palestinienne en brandissant son drapeau ».
Le troisième livret, Des doigts pleins d’amour, raconte l’histoire « d’un garçon du district occidental [du Fatah] [4] qui a perdu ses doigts et que le Fatah a entrepris d’aider. Il s’avère être membre [de l’unité] des RPG, qui s’est opposée à l’invasion du Liban par Israël en 1982. [L’histoire] relate également la bataille héroïque du Beaufort, dont certains des héros sont encore en vie aujourd’hui. »
Le quatrième livret, La mort du général Abou Djihad, décrit les “principales étapes dans la vie de ce dirigeant palestinien, ingénieur de l’Intifada des pierres, le martyr Khalil Al-Wazir Abou Djihad, [ainsi que] sa célèbre opération de Dimona [5], ainsi que les détails de son lâche assassinat par le Mossad israélien. » [6]
Lien vers le rapport en anglais
Notes :
[1] L’AP et le Fatah glorifient fréquemment Dalal Al-Mughrabi. Voir par exemple MEMRI en français, Des comptes de réseaux sociaux du Fatah glorifient la lutte armée contre Israël et incitent à la violence, 7 janvier 2018 ; Dépêche spéciale n° 7380, Palestinian Authority And Fatah Glorify Terrorist Dalal Al-Mughrabi And The Contribution Of Other Female Martyrs And Prisoners To The Palestinian Cause, 12 mars 2018 ; Les manuels scolaires de l’Autorité palestinienne 2017-2018 : endoctrinement accru au djihad et au martyre, 20 mars 2018.
[2] Alwatanvoice.com, 10 octobre 2018.
[3] L’opération « Elaboun », le 1er janvier 1965, était la première attaque menée par le Fatah contre Israël : la tentative d’attentat à la bombe contre le Porteur d’eau national près du village d’Elaboun en Galilée. Le mouvement marque le 1er janvier « Journée du Fatah », anniversaire de sa fondation. Au sujet de la Journée du Fatah, voir MEMRI en français, « Journée du Fatah » à l’université de Bir Zeit : des militants se ceignent de fausses ceintures d’explosifs et menacent Israël d’un « volcan de feu », 8 mai 2018.
[4] Le district occidental du Fatah est une région militaire responsable de nombreuses attaques terroristes et opérations armées.
[5] Abou Jihad a été tué le 16 avril 1988, après l’attaque menée par une unité du Fatah contre un autobus transportant des ouvriers au centre de recherche nucléaire de Dimona, le 7 mars. Trois passagers du bus ont été tués au cours de l’attaque.
[6] Alwatanvoice.com, 10 octobre 2018.