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Le journaliste égyptien Sharif Shubashi a déclaré que les femmes devraient avoir la liberté de choisir de porter ou non le hijab et qu’il y a « un problème dans notre société » si celui qui tient ces propos est considéré comme un apostat. S’exprimant sur la chaîne télévisée égyptienne LTC le 24 avril 2017, il a déclaré que le discours religieux en vigueur ces 40 dernières années, alimenté par « l’accord diabolique » en vertu duquel l’État gouverne et les Frères musulmans prêchent dans les mosquées, a engendré une « société fanatique et fermée, dans laquelle les gens se haïssent les uns les autres ». Extraits :
Sharif Shubashi : Je n’appelle pas à un retrait total du hijab. C’est une déformation de mes propos. J’appelle à retirer le hijab… Vous pouvez revoir tout ce que j’ai écrit et toutes mes vidéos. Je parle des femmes contraintes à porter le hijab, des femmes qui subissent une pression, et qui affrontent une oppression, une intimidation et un terrorisme psychologique. Ces femmes se portent mieux sans le hijab.
Journaliste : Ne craignez-vous pas d’être étiqueté comme un infidèle ? Certains ont déjà appelé à vous tuer, car ils vous considèrent comme un apostat, qui encourage l’hérésie.
Sharif Shubashi : Si quelqu’un est considéré comme un apostat car il appelle les femmes à être libres de choisir de porter ou non le hijab, alors il y a un problème dans notre société. Le discours religieux de ces 40 dernières années a mené à des catastrophes. Il a engendré une société fanatique et fermée, dans laquelle les gens se haïssent les uns les autres – les musulmans haïssent les coptes, les pauvres haïssent les riches, nous haïssons les Arabes qui…
Journaliste : Considérez-vous le retrait du hijab comme faisant partie de la réforme du discours religieux ?
Sharif Shubashi : Evidemment, il en constitue une partie, bien que restreinte. Pourquoi dis-je cela ? Car depuis que le mouvement religieux a commencé à gagner en puissance et à se répandre dans la société, au début des années 1970, lorsqu’un accord diabolique [a été conclu], en vertu duquel l’Etat a dit aux Frères musulmans : vous serez chargés du prêche islamique, et nous gouvernerons… Nous gouvernerons et vous serez prédicateurs dans les mosquées… Depuis lors, [les islamistes] diffusent leurs idées. Ils ont « reformaté » les esprits des Egyptiens.