Amjad Abou El Ezz, universitaire palestinien, a déclaré dans une interview diffusée le 9 janvier 2020 sur la chaîne TV palestinienne An-Najah NBC que, si la situation actuelle des Palestiniens était partiellement due à l’occupation israélienne, cela n’ôtait rien à la responsabilité palestinienne face à leur propre sort. Il a estimé que les Palestiniens de Palestine agissaient comme des « inhibés mentaux », tandis que ceux d’Europe, d’Amérique et des pays du Golfe étaient très productifs.
El Ezz a également déclaré que l’identité palestinienne se désagrégeait depuis les Accords d’Oslo et que les Palestiniens ne savaient pas s’ils voulaient la paix avec Israël ou la résistance armée. Extraits :
Amjad Abou El Ezz : Le prétexte de l’occupation continue d’exister. L’ennemi israélien ne sera jamais miséricordieux envers vous. C’est votre ennemi, vous devez donc toujours en attendre le pire. Cela dit, sur le plan pratique, vous parlez des Accords d’Oslo, qui ont défini 18 % des territoires comme zone A, 17 % comme zone B et 62 % comme zone C. Cela signifie que les Israéliens détiennent 62 % du territoire. Si nous atteignons 8 % de la zone C, notre économie connaîtra une croissance d’au moins 8 %.
Je n’ignore pas la réalité de l’occupation, mais en tant que Palestiniens, nous sommes en grande partie responsables. L’occupation n’est pas le seul problème. Le problème est l’occupation de nos esprits. C’est nous qui compliquons et négligeons les choses. Quand je considère les politiques palestiniennes en matière d’infrastructures… C’est comme si nous étions limités mentalement. Qu’innovons-nous ? Que créons-nous ? Regardez les Palestiniens en Europe, en Amérique et dans les pays du Golfe. Là-bas, nous produisons des centaines d’idées et nous participons au développement de nombreux pays. Pourquoi sommes-nous atteints d’immobilisme mental ? Si nous ne sommes pas capables de résoudre nos problèmes sociaux, de santé et d’éducation, il ne sert à rien de lutter contre la politique israélienne. […]
Je soutiens la création d’une identité palestinienne, mais soyons honnêtes envers nous-mêmes. Depuis le début du processus d’Oslo, l’identité palestinienne s’est désintégrée. A ce jour, les dirigeants palestiniens ne savent pas ce qu’ils veulent. Voulons-nous la paix ou voulons-nous la résistance ? Nos déclarations partent dans tous les sens. Certains dirigeants palestiniens appellent à un retour à la lutte armée et d’autres veulent le contraire – la voie de la paix. Le président – comme chaque personnalité qui rencontre un responsable israélien – est accusé de normalisation avec Israël. Dans le même temps, le président et d’autres institutions ont un comité chargé des relations avec la société israélienne. Nous devons être clairs. Que voulons-nous ?
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