Lors d’un débat sur Al-Hurra TV (États-Unis) diffusé le 9 novembre 2018, le journaliste saoudien Mohammed Al-Osaimi a déclaré que l’Iran était « l’ennemi manifeste et réel » des États arabes. Il a reproché aux pays arabes de ne pas reconnaître l’existence d’Israël, contrairement au reste du monde, y compris les Palestiniens. Il a ajouté que toute alliance au Moyen-Orient dirigée contre l’Iran, ou contre toute autre politique menaçant la paix et la stabilité dans la région, devait inclure Israël et que les États arabes devaient trouver un terrain d’entente avec Israël, pour « nous permettre de réaliser une paix juste, suivie d’une normalisation totale ».
Selon un autre journaliste saoudien, Dahham Al-Enazy, les Arabes ont besoin de partenaires sérieux pour instaurer une paix globale dans la région, et ils devraient considérer Israël comme un allié contre l’ennemi iranien et contre « les aspirations du colonialisme ottoman ».
Zakariya Al-Muharrami, chercheur omanais, a ajouté que les juifs font partie des premiers occupants de la région et que le problème palestinien est un problème de justice et non de religion. Extraits :
Mohammed Al-Osaimi : Devrions-nous diriger les efforts arabes contre Israël, l’Iran ou les deux ?
Journaliste : Vous dites qu’il y a aujourd’hui deux ennemis, mais que la priorité est de combattre l’Iran ?
Mohammed Al-Osaimi : De toute évidence, combattre l’Iran est une priorité, car l’Iran est l’ennemi. L’Iran est l’ennemi manifeste et réel. L’Iran déclare qu’il occupe quatre capitales arabes et qu’il a l’intention de poursuivre sur la même voie, en dépit des sanctions infligées hier ou aujourd’hui. Nous devons être conscients de la situation dans laquelle nous sommes. Je trouve étrange de voir certains journalistes, en particulier parmi les ultimes nasséristes, qui jusqu’à ce jour… Prenez par exemple Abdallah Sinawi, qui est un nassériste d’Égypte. A ce jour, il ne considère pas l’Iran comme un ennemi. Si l’Iran a agi de la sorte dans la région et dans ces pays, et si l’Iran nous menace constamment, qui d’autre pourrait être l’ennemi ? […]
Dahham Al-Enazi : Tout le monde devrait savoir que cette région a besoin de paix. Par conséquent, il doit y avoir des partenaires aux intentions sérieuses, arabes ou israéliens, dans le but d’instaurer une paix durable et globale. Nous n’avons aucun problème avec la religion juive, ni même avec les Israéliens. Nous voulons voir Israël comme un ami et non comme un ennemi, comme un allié contre l’ennemi iranien et les aspirations colonialistes ottomanes dans la région. […]
Zakariya Al-Muharrami : Les juifs comptent parmi les premiers habitants de cette région. Ils ont vécu dans cette région et il n’y a aucun problème entre nous et eux. Notre religion ne nous interdit pas de nous ouvrir aux juifs ni d’interagir avec eux. Le problème israélo-palestinien n’est pas un problème religieux, mais un problème de justice. […]
Mohammed Al-Osaimi : Israël est un État du Moyen-Orient reconnu par le monde entier, à l’exception de certains pays arabes. Même l’Égypte reconnaît Israël comme un État, de même que la Jordanie, les Palestiniens et même certains Libanais. C’est un État du Moyen-Orient. Si nous parlons d’une alliance du Moyen-Orient contre l’Iran ou contre tout programme qui menace la paix au Moyen-Orient et menace l’économie et la prospérité mondiales, en menaçant le Moyen-Orient, Israël doit donc en faire partie. Il n’y a pas d’échappatoire. […]
Les pays arabes doivent regarder la réalité en face. La réalité est qu’Israël existe et que les Palestiniens ont reconnu son existence, avant même les Arabes. Par conséquent, [nous devons nous demander] ce que les pays arabes et Israël ont en commun, qui puisse nous permettre de réaliser une paix juste, suivie d’une normalisation totale.
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