La chaîne télévisée égyptienne Alhadath Alyoum a diffusé un débat sur les violences infligées aux femmes dans la société. La sociologue Manal Al-Assal a déclaré que la culture de la violence conjugale commence au sein de la famille, qui encourage les garçons à frapper leurs sœurs. Sayyed Ali, qui animait le débat, a déclaré que les femmes battues pourraient « se mettre au taekwondo ou à une discipline du même genre » pour apprendre à se défendre. Le cheikh Sharif Al-Omari, expert en questions familiales, a raconté une brève histoire tirée du Coran et a cité un hadith pour défendre cette pratique. L’émission a été diffusée le 21 octobre 2018. Extraits :

Manal Al-Assal : [Les femmes battues] sont un phénomène très regrettable et un grave problème social. Comme vous l’avez laissé entendre, tout commence dans la famille. La famille constitue le noyau de la société. La famille différencie l’éducation des garçons et des filles, et certaines valeurs morales de la société également. Quand on dit à un garçon : « si tu brises la côte d’une fille, il lui en poussera 24 autres », on lui apprend fondamentalement qu’il peut battre sa sœur et qu’il ne deviendra un homme que lorsqu’il aura battu sa sœur. Il pourrait même agresser sa mère. J’ai vu des cas incroyables…

Sayyed Ali : Un fils qui bat sa mère ?

Manal Al-Assal : Oui, pour lui faire céder sa part d’héritage. […] 

Sayyed Ali : Comment se fait-il que les femmes battues ne se défendent pas ?

Manal Al-Assal : C’est la culture de notre société.

Sayyed Ali : Non, je veux dire que si une femme est battue, elle devrait se défendre.

Manal Al-Assal : Les raisons sont multiples. Cela fait partie de son éducation…

Sayyed Ali : Elle peut se mettre au taekwondo ou à une discipline du même genre, pour pouvoir se défendre.

Manal Al-Assal : Exactement. Il y a également le problème de la violence institutionnalisée.

Sayyed Ali : Quelle violence ?

Manal Al-Assal : La violence institutionnalisée par la société.

Sayyed Ali : Parlons d’abord de la violence physique.

Manal Al-Assal : C’est à cause de la violence institutionnalisée que les femmes tolèrent la violence physique.

Sayyed Ali : Qu’entendez-vous par « violence institutionnalisée » ?

Manal Al-Assal : Cela signifie que si elle demande le divorce, elle perd ses droits. Donc, elle tolère les coups, car elle ne peut subvenir à ses besoins. […] 

Cheikh Sharif Al-Omari : L’histoire de Job constitue un excellent exemple. Job était malade pendant 18 ans et sa femme l’a soutenu durant cette épreuve. Elle est devenue un modèle pour les femmes, la femme merveilleuse, l’épouse de Job. Peu de gens connaissent l’histoire de la vente de ses cheveux.

Sayyed Ali : Elle a coupé ses cheveux et les a vendus.

Cheikh Sharif Al-Omari : Elle l’a fait, bien sûr, par compassion pour lui. Mais parce qu’elle n’a pas demandé sa permission, Job a fait le serment de la frapper cent fois avec un bâton. […]

La charia, bien sûr, est clémente et ne lui permettra pas d’être battue à cause de son sacrifice. Un verset du Coran a résolu le problème : « Prends dans ta main une touffe [d’herbe], frappe-la avec, et ne romps pas ton serment. » Qu’est-ce que ça signifie ? Job était un prophète et, selon la loi de son époque, il ne pouvait se rétracter de son serment. Alors, notre Seigneur, par pitié, lui a dit de prendre un bâton souple comprenant 100 brindilles et de la frapper une fois, afin que cela compte comme 100 coups. Par pitié !

Sayyed Ali : Comme une tige de blé, et il ne l’a frappée avec qu’une seule fois. […]

Cheikh Sharif Al-Omari : [Le prophète Mahomet a dit :] « Si vous battez votre femme, faites-le avec un siwak. » Je vous ai apporté…

Sayyed Ali : Un siwak n’est rien d’autre qu’un…

Cheikh Sharif Al-Omari : Je vous ai apporté un modèle de branche de l’arbre Arak. Les Arabes l’utilisent pour se laver les dents. Certains ignorants ont l’audace d’abuser des textes religieux… Pourquoi est-ce que je les qualifie d’ignorants ? Un tel homme n’utilise pas un bâton comme celui-ci. Après avoir sérieusement admonesté sa femme, et après avoir déserté sa couche, il n’utilise pas un bâton comme celui-ci… J’ai une petite surprise pour vous ici… Il utilise ceci.

Voir les extraits vidéo sur MEMRI TV

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