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Le 9 août 2018, la chaîne télévisée OTV a diffusé un reportage sur le village druze de Rami, au sud de la Syrie, après une attaque de l’Etat islamique qui a fait de nombreux morts. Un combattant blessé a montré à l’équipe de télévision le lieu des combats, indiquant qu’il avait été touché par un tireur d’élite. Une mère a déclaré préférer se tirer une balle dans la tête, plutôt que d’être capturée par l’Etat islamique ou de voir ses enfants souffrir. Une petite fille, assise par terre, plaçait des balles dans des cartouches pour aider les combattants. Extraits :
Homme druze local : C’est à la périphérie du village de Rami, à l’Est, que la plupart de nos martyrs sont tués. À cet endroit. Nous nous trouvons à l’endroit où deux d’entre eux ont été tués.
Journaliste : Vous avez été blessé, mais pas tué.
Combattant druze local : Exact.
Journaliste : Que s’est-il passé ?
Combattant : Un tireur d’élite nous a atteints, mon cousin et moi. Mon cousin est mort en martyr et j’ai été blessé.
Journaliste : Où se cachaient-ils ?
Combattant : Sur les toits.
Journaliste : Et où se cachent-ils maintenant, dans des grottes ?
Combattant : Oui.
Journaliste : Comment reçoivent-ils leur aide et leur équipement ?
Combattant : Par les Bédouins.
Journaliste : Par les Bédouins…
Combattant : Exact.
Journaliste : Les Bédouins qui gardent leurs moutons ici…
Combattant : Oui. Ils ont fui avec eux. […]
Femme druze locale : Je tenais un fusil quand c’est arrivé. Je me tenais debout, là où vous êtes maintenant, de sorte que s’ils entraient par la véranda, je puisse protéger mes enfants. Je pensais que s’ils me voyaient et que nous étions tous deux armés, nous nous attaquerions mutuellement. Ce qui compte, c’est qu’ils meurent sur ma terre.
Journaliste : Pensez-vous qu’une femme devrait se suicider pour ne pas se faire capturer ?
Femme : Oui. Elle doit protéger ses enfants, son honneur et sa terre, et elle doit se dresser comme les hommes. S’ils m’approchent, je les combattrai. Même s’ils se font exploser près de moi, je ne sortirai pas de chez moi. Même si je dois me tirer une balle, je ne sortirai pas de chez moi. […]
Journaliste : Que fais-tu ?
Fillette : Je charge des cartouches.
Journaliste : C’est ce que tu as fait quand les terroristes sont venus ?
Fillette : Oui. […]
Journaliste : Où étais-tu ?
Fillette : Je chargeais des cartouches.
Journaliste : Pour aider ceux qui combattaient ?
Fillette : Oui.
Journaliste : Qu’ont dit les combattants de l’Etat islamique lorsqu’ils étaient ici ?
Fillette : Ils ont dit : « Allah Akbar ».
Journaliste : N’as-tu pas eu peur ?
Fillette : Non.
Journaliste : Pourquoi ?
Fillette : Parce que c’est fini.
Femme druze locale : Même s’il meurt, nous avons un millier de jeunes hommes pour le président Bachar [El-Assad] et notre terre. Pour défendre ou honorer, nous rassemblerons mille combattants à sa place. […]
