Par Yigal Carmon et A. Savyon*

A la suite de la rencontre du 12 novembre 2017 entre le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine, lors du sommet pour la coopération Asie-Pacifique au Vietnam, le président Trump a accepté et légitimé l’expansion de l’Iran en Syrie, y compris le déploiement de milices armées iraniennes et pro-iraniennes près de la frontière israélo-syrienne.

La déclaration conjointe, datée du 10 novembre, a été publiée par le Ministère russe des Affaires étrangères et le Département d’Etat américain. Une carte montrant les zones où les forces iraniennes seront déployées aurait été jointe à la déclaration, mais elle n’a pas encore été rendue publique.

La déclaration ne mentionne aucun retrait des forces iraniennes et des milices pro-iraniennes de Syrie à l’avenir. Apparemment en réponse aux commentaires faits par des officiels américains, selon lesquels la déclaration inclurait un retrait futur des forces iraniennes de Syrie – ce qui n’est pas le cas – la chaîne de TV de la base aérienne russe de Hmeimim en Syrie a diffusé un communiqué du porte-parole du président russe, Dmitry Sergeyevich Peskov, qui dit : “Nous [la Russie] demandons que les Etats-Unis cessent leurs tentatives d’interpréter le mémorandum Russie-Etats-Unis-Jordanie concernant le sud-ouest de la Syrie qui a été approuvé à Amman le 8 novembre, et enfin, par Poutine et Trump lors de leur rencontre. L’accord n’exige le retrait d’aucune force étrangère de Syrie occidentale, ni des forces iraniennes, ni des factions armées loyales à l’Iran, comme l’a déclaré le Département d’Etat américain. La Russie n’a pas promis de discuter de cette question avec le régime syrien, contrairement à ce que prétendent les rumeurs sur le sujet ; et même l’affirmation d’un officiel américain selon laquelle le mémorandum inclurait [une disposition selon laquelle] la Syrie du sud-est restera sous le contrôle de l’opposition jusqu’à la finalisation d’un accord politique – est incorrecte”. (Dans des précédents rapports, MEMRI a évoqué l’alliance Iran-Russie et la menace existentielle qu’elle pose pour Israël.)

En acceptant l’enracinement de l’Iran en Syrie, le président Trump et les Etats-Unis rejoignent et renforcent l’alliance Iran-Russie qui menace l’existence d’Israël – en contradiction totale avec les déclarations de soutien à Israël et à sa sécurité faites par Trump et à son engagement déclaré à lutter contre l’expansion de l’Iran dans la région. Cette déclaration conjointe Trump-Poutine fait exactement le contraire.

C’est la deuxième fois que l’administration Trump a légitimé et renforcé l’expansion de l’Iran dans la région, en contradiction fragrante avec sa stratégie déclarée, exprimée dans divers communiqués, et notamment dans son discours sur la “nouvelle stratégie sur l’Iran” du 13 octobre 2017.[1] La première fois était lors du sommet d’Astana, auquel ont pris part les Etats-Unis, et durant lequel l’Iran a obtenu le statut de “garant” du plan de déploiement de forces armées pour combattre l’Etat islamique (EI).[2] Il est remarquable que, selon certaines informations, le président Poutine aurait discuté du plan d’Astana avec le président Trump, et obtenu son accord par téléphone.

Le mémorandum du 8 novembre a été décrit comme relatif à la Jordanie, mais il concerne encore plus Israël, qui s’oppose aux ententes américano-russes sur la Syrie.

Les Etats-Unis ont donné leur accord, malgré le fait que l’Iran accroît ses menaces contre les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, les EAU et Israël.

Certaines sources ont souligné que la déclaration conjointe du 10 novembre avait été préparée par le Département d’Etat américain et par le ministère des Affaires étrangères russe. Cette grave escalade de la menace contre l’existence d’Israël a été agréée lors de brèves rencontres que Trump a eues avec Poutine lors du sommet de l’APEC.[3]

 

*Yigal Carmon est le Président de MEMRI ; A. Savyon est le Directeur du Projet MEMRI Iran Media.

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