Au cours des dernières semaines, l’envoyé spécial des Nations unies au Yémen, Martin Griffiths et des officiels des Etats-Unis, du Royaume-Uni et d’autres pays européens ont tenté de parvenir à un cessez-le-feu au Yémen et de promouvoir une solution politique au conflit qui y fait rage. En octobre, Griffiths a annoncé son intention de tenir une nouvelle série de pourparlers entre les parties belligérantes au Yémen, qui devaient par la suite se dérouler en Suède à la fin du mois de novembre. Des officiels américains, parmi lesquels le secrétaire d’Etat Mike Pompeo et le secrétaire à la défense James Mattis, ont salué cette initiative et appelé à un cessez-le-feu et à une résolution pacifique du conflit au Yémen.[1]
Le 19 novembre 2018, le Royaume-Uni a soumis un projet de résolution au Conseil de sécurité des Nations unies, appelant les parties à mettre fin aux hostilités, à permettre l’extension de l’aide humanitaire et financière et à appliquer toutes les résolutions du Conseil de sécurité concernant le conflit au Yémen.[2]
Les deux parties au Yémen – les houthistes et le gouvernement – ont exprimé leur volonté de coopérer avec l’initiative de Griffiths. Le 18 novembre, les houthistes ont annoncé qu’en réponse à la demande de Griffiths et par mesure de bonne foi, ils ordonneraient la cessation des tirs de roquettes et de l’utilisation des drones, et ont exprimé leur volonté de mettre fin aux hostilités sur tous les fronts, afin de parvenir à une paix juste et équitable. [3] Le gouvernement yéménite, de son côté, a annoncé le 19 novembre son désir de participer aux pourparlers en Suède, mais il a appelé Griffiths à garantir que les houthistes participeront aux pourparlers sans conditions préalables.[4]
Malgré cela, des informations font état de la poursuite des affrontements armés entre les parties, notamment des tirs de roquettes houthistes contre l’Arabie saoudite. Le 22 novembre, Griffiths est arrivé au Yémen pour rencontrer les parties et préparer le terrain en vue des pourparlers en Suède, qui doivent se tenir au cours des prochaines semaines.[5]
Quant à l’Arabie saoudite, qui soutient le gouvernement yéménite et dirige la coalition opposée aux houthistes au Yémen, elle semble opposée à l’initiative de cessez-le-feu occidentale. Le roi Salman a déclaré, dans un discours prononcé le 19 novembre devant le Conseil de la Choura (parlement), que l’Arabie saoudite soutenait une solution politique au Yémen,[6] mais le 21 novembre, l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Washington, Khalid bin Salman, a attaqué les houthistes qui ont déclaré un cessez-le-feu et ont ensuite tiré une roquette contre la ville yéménite de Maidi, sous le contrôle de la coalition, ajoutant que « cela est conforme à leur habitude de mentir et de violer leurs engagements ».[7]
Des articles dans la presse saoudienne se sont montrés également pessimistes au sujet des pourparlers en Suède. Ils ont souligné le fait que ces pourparlers étaient voués à l’échec par avance, car on ne peut faire confiance aux houthistes, entre autres raisons, ajoutant qu’il n’y aurait pas de paix au Yémen jusqu’à la reddition des houthistes et leur retrait de tout le territoire du Yémen. Ils ont également affirmé que l’Arabie saoudite avait toujours favorisé une solution politique et œuvré en ce sens, mais que toutes les tentatives passées en vue de parvenir un cessez-le-feu avaient été violées par les houthistes. L’activité des houthistes étant la racine du problème, disent-ils, toute solution leur accordant du pouvoir est irréalisable.
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